Autriche-Hongrie, 1901. Un jeune homme casse une fenêtre pour assister à un bal de l'empereur et retrouver la baronne von Stolzenberg-Stolzenberg (Joan Fontaine). Les personnes qui assistent à la scène reviennent sur cette relation qui défraye la cour depuis quelques semaines, Virgil Smith (Bing Crosby) ayant même failli être arrêté pour un attentat contre l'empereur François-Joseph.
Avec un retour en arrière, on découvre l'arrivée de Virgil, commis voyageur américain qui a décidé de présenter et de vendre la gramophone à François-Joseph, ce qui provoquera le fameux "attentat", la mallette le transportant se mettant à faire du bruit, faisant croire à une bombe.
L'empereur, quant-à-lui, espère une alliance matrimoniale entre son chien et celui-ci de la baronne, mais leurs plans vont être contrariés par le chien de Virgil, qui va séduire Shéhérazade, le caniche de la baronne.
La valse de l'empereur est le 4e film américain de Billy Wilder. Il est co-écrit avec son complice Charles Brackett. Il s'agit d'une comédie musicale, mais assez modérée puisqu'il n'y a que 3 chansons, toutes au service de Bing Crosby (Joan Fontaine ne chante pas). Tourné en 1946, le film n'est sorti qu'en 1948.
C'est le premier film de Billy Wilder après son retour d'Europe où il a monté un film à partir des images de la libération des camps. On peut comprendre qu'il ait eu envie de quelque chose de beaucoup plus léger.
C'est aussi son premier film en technicolor.
Joan Fontaine a dit que Bing Crosby se comportait en star sur le tournage, ayant quelqu'un qui réécrivait ses dialogues (quand on sait que c'est pour éviter cela que Billy Wilder avait voulu devenir réalisateur...) et se comportant comme s'il ne savait pas qui elle était. C'est vrai que le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y a pas une alchimie folle entre les 2 acteurs.
Billy Wilder n'aimait pas trop évoquer ce film disant que même les dialogues semblaient mauvais en couleur
Malgré cela, le film n'est pas inintéressant et est un sympathique divertissement pour les fêtes de Noël.
Tout d'abord, il y a cette vision idéalisée et plus que nostalgique de l'Autriche-Hongrie perdue. François-Joseph y est montré plutôt sympathique et attentif à son pays. Même s'il a très envie de se débarrasser de ses rouflaquettes, il ne conçoit pas de le faire car il faudrait alors changer toutes les pièces de monnaie et les portraits du pays.
Ensuite, par l'intermédiaire des chiens et de leurs races différentes (une race supérieure, les autres peuvent être éliminés car pas nécessaire), on ne peut pas imaginer ne pas y lire des références à ce qu'il s'était passé en Allemagne.
Il y a aussi évidemment des choses beaucoup plus légères comme un psychanalyste canin qui a suivi les cours de Freud.
La relation entre les chiens est d'ailleurs l'aspect qui a posé le plus de problèmes, la censure demandant à Wilder et Brackett de revoir leur scénario car les analogies étaient trop tendancieuses
(quand je pense à ce qu'ils ont laissé passé pour Uniformes et jupon court).
Donc même si ce n'est pas le film du siècle, il reste intéressant à découvrir.