Nightingale Wood de Stella Gibbons

Je me suis rendue compte que je n'avais pas posté mon avis sur Nightingale Wood, que j'ai lu il y a déjà plusieurs mois.

Voici la couverture :



et le synopsis :

Citation:

Life is not quite a fairytale for poor Viola. Left penniless, the young widow is forced to live with her late husband's family in a joyless old house. There's Mr Wither, a tyrannical old miser, Mrs Wither, who thinks Viola is just a common shop girl, and two unlovely sisters-in-law, one of whom is in love with the chauffeur. Only the prospect of the charity ball can raise Viola's spirits - especially as Victor Spring, the local prince charming, will be there. But Victor's intentions towards our Cinderella are, in short, not quite honourable ...

Je crois que le premier adjectif qui me vient à l'esprit en pensant à ce livre est "quirky". Nightingale Wood est drôle, ironique, léger, pétillant, et romantique. Je trouve que l'auteur a su trouver un bon compromis entre le romanesque et la satire. Là où Cold Comfort Farm, son oeuvre la plus connue à ce jour, jouait sur la parodie (voire même le burlesque), Nightingale Wood, lui, se présente comme une relecture d'un conte.

Un petit extrait :

Citation:

"The intentions of the Prince towards Cinderella were, in short, not honourable; and as we have seen he thought it the prudent thing not to see her. He did not wonder how she felt about him. He assumed that a widow like that would have plenty of men and plenty to do with them. He knew nothing about the dullness of life at the Eagles."

Le roman est très drôle. Je regrette d'ailleurs de ne pas avoir noté quelques uns de mes passages ou dialogues préférés. Certains sont particulièrement croustillants
Stella Gibbons épingle avec un grand talent d'ironiste les travers de l'aristocratie anglaise (Mr Wither, le beau-père de Viola, avare comme pas deux, en prend plein son grade et il n'est pas le seul ! ). L'auteur se moque aussi gentiement des inclinations romanesques de Viola, qui rêve de convoler avec le séduisant Victor Spring et passe son temps à lire des romans d'amour.
Il y a aussi ses deux belles-soeurs, deux vieilles filles, Tina et Madge, l'une plus attachante que l'autre. Tina est secrètement amoureuse du chauffeur et Madge préfère la compagnie des chiens à celle de sa famille ^^
On fait aussi la connaissance de Hetty, la cousine du riche aristocrate Victor Spring (dont j'ai fait mention plus haut), qui rêve de quitter son existence dorée, isolée et superficielle pour faire des études et lire tout son soûl !
Au détour des pages, on rencontrera également l'ambitieux Saxon, le charmant chauffeur en question, Phyllis, l'égocentrique fiancée de Victor Spring ou encore l'hermite du village (complètement siphonné^^).
En bref, le roman nous présente des personnages tout aussi délectables les uns que les autres. On s'attache aux uns, on méprise ou on se moque des autres. Stella Gibbons montre qu'elle sait dresser un portrait vivant et nuancé avec une facilité déconcertante !

Le récit ne compte pas de temps mort. Il faut dire que l'intrigue avance à une vitesse folle et prend de nombreuses directions. Flirts, mariages, fiançailles, enterrements, il y a de tout dans ce roman !
Nightingale Wood a été publié dans les années 30. Il a quelque chose de traditionnel et de délicieusement désuet mais il est aussi très moderne. C'est, je crois, ce que je retiendrais le plus de ce roman. Il nous réserve des surprises et n'est jamais convenu  

Ce livre un délice du début à la fin, il est très agréable à lire. Il se dévore plus qu'il ne se lit d'ailleurs. Le style de l'auteur est fluide, imagé, incisif (sans être aussi caustique que celui dont elle usait dans Cold Comfort Farm - les deux oeuvres étant relativement différentes ).


Par contre, il a un défaut majeur : il n'est pas disponible en français

A noter que Nightingale Wood est une relecture du conte de Cendrillon :

Citation :

Three of Gibbons’ novels rework fairy tales. Nightingale Wood (1938) adapts Cinderella, My American (1939) adapts The Snow Queen, and White Sand and Grey Sand (1958) takes on Beauty and the Beast.

Je rêve de mettre la main un  jour sur White Sand and Grey sand, La Belle et la Bête étant sans doute mon conte préféré ...

Voilà, j'espère vous avoir donné envie d'en savoir plus sur cet auteur !

Emjy a écrit:

Voilà, j'espère vous avoir donné envie d'en savoir plus sur cet auteur !

La réponse est : oui ! Je note les deux titres et je vais les lire dès que possible !

J'en suis ravie !

Grâce à cette remontée de topic, je découvre encore des romans qui me tentent énormément, surtout Nightingale Wood!
J'ai vu l'adaptation de Cold Comfort Farm que j'ai trouvée très drôle!!

Nightingale Wood devrait très certainement te plaire, Miss Virginia

La traduction française de ce roman (Le Bois du Rossignol) sort chez Héloïse d'Ormesson le 7 novembre prochain  

Quelle bonne nouvelle!!

Et voici la couverture de l'édition en question :



Je suis ravie qu'ils se soient enfin décidés à sortir un roman de Stella Gibbons en français !  J'espère que d'autres suivront ...

Quelle bonne nouvelle! En plus ils ont conversé la jolie édition de la version anglaise  

La couverture est jolie en effet!!

 je viens de le finir et j'ai beaucoup aimé cette comédie pétillante. Dans cette relecture du conte de Cendrillon, Stella Gibbons élabore une satire de la société bourgeoise, mais celle-ci est fabuleusement insérée dans un récit assez palpitant, riche en événements qui s'enchaînent rapidement, et en dialogues incisifs et très drôles, car empreints d'ironie.

Une galerie de personnages assez truculents traverse ce roman: l'Ermite, Mr Wither et son Argent, Hetty, Saxon,...

Stella Gibbons n'est pas tendre avec ses personnages, notamment la jolie Viola qu'elle décrit comme ignorante, mais aussi avec les filles Wither, et le jeune Spring.

Toutefois, elle écrit un roman très romantique, et les passages sur la campagne sont bucoliques.

Un vrai coup de cœur! 

Merci pour ton avis ! Ca donne vraiment envie !

Merci pour ton avis Miss Virginia. Je l'ai reçu à mon anniversaire en octobre. Ça me semble être une lecture idéale pour décembre. Je sens que je ne vais plus attendre très longtemps avant de le commencer.

Contente de vous avoir donné envie de le lire et merci Emjy pour la découverte!!

De rien, Miss Virginia ! Je suis contente que tu aies aimé ce roman autant que moi ! Il est à conseiller à tous les amateurs de comédies british et je sais qu'il y en a un certain nombre sur ce forum !  

J'espère que l'éditeur Héloïse D'Ormesson aura la bonne idée de publier d'autres traductions de ses romans ! Après tout, ils ont édité plusieurs romans de Mary Wesley alors pourquoi pas Stella Gibbons ?  En plus, elle a écrit d'autres adaptations de contes

Oui, ce serait génial pour les gens qui ne peuvent lire en anglais.

Spoiler:

Ah oui complètement ! Julian Fellowes n'a rien inventé sur ce coup là  

Lu et terminé dimanche dernier !   

J'ai beaucoup aimé cette lecture légère et distrayante, qui contient juste ce qu'il faut d'humour et d'ironie pour entraîner le lecteur à la suite des aventures de Viola, Victor, Tina, Saxon Hetty et Phyllis !

Dans cette réécriture du conte de Cendrillon, l'héroïne n'est pas très futée, mais jolie, sensible, gentille et attachante. Le prince n'est pas une flèche non plus, et il est même un peu goujat sur les bords, mais son bon sens finit par lui faire faire les bons choix.

L'histoire entre Tina et

Spoiler:

m'a moi aussi fait songer à Downton Abbey, c'était assez saisissant.

Toutes les classes sociales sont évoquées et épinglées, qu'il s'agisse de ces bourgeois de Withers, ou de la mère du chauffeur, de l'ermite, effectivement pas mal siphonné, ou des Spring, la famille la plus riche de la région.

On prend plaisir à vivre au milieu de ce microcosme villageois, et on quitte les personnages presque à regret.

Je n'ai pas vraiment réussi à m'identifier à un personnage féminin en particulier, mais toutes les figures féminines sont intéressantes. J'ai beaucoup aimé les passages relatifs

Spoiler:

Et de plus, c'est bien écrit et bien traduit, alors pourquoi se priver ?

Contente que tu aies aimé Popila!

Décidément, vous me donnez envie de découvrir ce roman !

Akina: je ne peux m'empêcher de te conseiller de te jeter dessus!

Il est commandé

Hâte d'avoir ton avis, Akina !  

 

Je note pour la peinture sociale, je vais attendre un peu les nouvelles acquisitions de la biblio et si non je commanderai, c'est vrai que j'ai vu très peu vu d'avis sur ce roman