Pamela, ou la vertu récompensée, de Samuel Richardson

Avec Seirên, nous avons décidé de profiter de nos vacances pour lire en duo Pamela ou la vertu recompensée de Samuel Richardson. Ce roman épistolaire du XVIIIème siècle raconte l'histoire d'une jeune servante de 15 ans dont la beauté, l'esprit et l'intelligence séduisent son maître, Mr B. Mais Pamela veut rester chaste et vertueuse ...

Si vous voulez vous joindre à nous pour cette lecture, ce topic est ouvert pour que nous partagions nos impressions, ce qui nous plait, ce qui nous est plus difficile ...

Ah la la, ça donne envie mais j'ai trop de trucs en court et en plus, ce n'est pas Pamela qui est dans ma PAL mais Clarissa, alors je vais rester raisonnable   

Mais j'ai hâte de lire vos échanges !   Bonne lecture à vous deux !

On peut le trouver en français ?
Bonne lecture.

Il existe en français : ce fut un tel succès en Angleterre qu'il a été traduit par l'Abbé Prévost (l'auteur de Manon Lescaut) dès les années 1750 !
Cependant, il semble assez difficile à trouver, car il n'a pas été réédité récemment.

En effet !!! Mais merci.

Je débute ma lecture ! Je le lis dans la collection Penguin Classics et les premières lignes de la première lettre sont larmoyantes à souhait.

J'avoue que les propos du jeune maître à Paméla, juste après la mort de la Lady, m'ont presque fait rire :

Spoiler:

C'est une certaine conception de l'amitié

Citation :

Je le lis dans la collection Penguin Classics et les premières lignes de la première lettre sont larmoyantes à souhait.

J'imagine que le texte a beaucoup vielli mais j'espère que ce n'est pas trop désagréable ? Il y a de l'humour pour contrebalancer un peu l'aspect mélodramatique ?

C'est un roman épistolaire : même si l'écriture a vieilli, elle correspond tout à fait à la narratrice et nous aie à imaginer cette nunuche jeune fille des années 1730.
Ceci dit, ça se lit plus facilement en anglais que ce que je craignais. C'est plus facile que Moll Flanders, de Defoe.

Quant à l'humour, je ne sais pas si il est volontaire. Personnellement, je ris plus des déboires de Paméla que je ne pleure avec elle, mais ce n'est certainement pas le but des lettres de la jeune servante, et je ne sais pas trop ce que souhaitais Richardson.

Ceci dit, il y a des choses assez profondes. Son maître la poursuit assez vivement (il la menace même de la violer de lui faire subir le même sort que celui de Lucrèce (et elle comprend la référence, les jeunes femmes de chambres du XVIIIème avaient apparemment une culture classique étendue)) mais on explique à Paméla qu'elle en est responsable : "I believe truly, you owe some of your danger to the lovely appearance you made.", lui dit sa grande amie. Cela me fait penser à toutes les tentatives de culpabilisations des victimes de viol "elle n'avait qu'à ne pas s'habiller si court/être si jolie"

Ca donne très envie !

J'ai commencé quelques pages et je trouve que le style, même s'il n'est pas des plus difficiles, a tout de même quelque peu vieilli. Pour le moment, je trouve que le ton employé par Paméla dans ses lettres ne joue pas en la faveur de ce personnage possédant un style très gentillet qui me rappelle celui de Cécile de Volange quand elle écrit des lettres à sa camarade de couvent. Pour le moment, j'ai beaucoup de mal à m'attacher au personnage de Paméla.

Akina: Je vois que tu as esquissé un sourire sur la même phrase:  I will be a friend to you, and you shall take care of my linen. Voilà une singulière déclaration d'amitié... J'ai vérifié pour linen car au départ, je croyais qu'il s'agissait de la literie, du coup, je croyais que dans cette belle déclaration d'amitié, se dissimulait une déclaration plus équivoque...

Je trouve aussi Paméla très cruche : ses sempiternelles déclarations sur sa vertu et son honnêteté lui donnent un côté très nunuche. La manière dont elle se réfère toujours à son cher père et sa chère mère soulignent aussi son très jeune âge et la faible expérience qu'elle a de la vie.
J'ai l'impression que dans la suite, elle grandit un peu et devient plus mature. Tu me diras ce que tu en penses. Mais j'ai toujours tendance à être du côté de son maître, qui a un peu plus de feu dans les veines qu'elle...

Pour le linen, j'ai compris ensuite qu'il s'agissait de la couture de ses vêtements - une activité plutôt douce et qui ne lui abîmera pas les mains.

Ce que j'apprécie aussi pour l'instant, c'est de voir comment fonctionne la domesticité d'une grande maison comme celle là. Les lettres de Paméla permettent de se rendre compte des différents grades, des différentes occupations des uns et des autres. Je trouve cet aspect très intéressant.

J'ai presque fini le volume 1. Je vais faire une petite pause en intercalant avec autre chose, mais je me réjouis de discuter ici avec toi

Je suis en train de lire Longbourn de Jo Baker  (Pride & Prejudice du point de vue des domestiques, en très très gros  ) et il y a une scène où Elizabeth prête le roman de Richardson à Sarah, la bonne  
Voilà, c'était juste une petite référence en passant

Héhé, bonne référence !

Je vais le reprendre maintenant que je suis de retour à Paris.