- Citation :
- After that to a bookseller's and bought for the love of the binding three books
Comment ne pas apprécier un home qui achète des livres juste parce qu’ils trouvent les reliures jolies?
Samuel Pepys a écrit de 1660 à 1669 son journal. Ce journal est considéré comme l’une des sources principales d’informations sur le Restauration qui commence avec le retour au pouvoir de Charles II après son exil, et donc peu de temps après la mort d’Oliver Cromwell.
La position de Samuel Pepys compte beaucoup. Il assistât à la décapitation de Charles Ier, il sera sur le navire qui ramènera en Angleterre Charles II et sa famille, il sera surtout le témoin du grand incendie de Londres, de l’épidémie de Peste qui toucha l’Angleterre (1665-1666) et la seconde guerre anglo hollandaise.
Samuel Pepys raconte dans son journal à la fois sa vie professionnelle (au début de son journal, il est clerc aux actes au conseil de la marine -il sera plus tard secrétaire de l’Amirauté puis membre du parlement), qui est passionnante, et sa vie privée, qui ne l’est pas moins...
L’énorme avantage de ce journal est qu’il ne fut pas écrit dans le but d’être lu. Ecrit dans une sorte de sténo de son invention et parfois en plusieurs langues (français, latin, espagnol) , il ne fut déchiffré qu'en 1862.
Samuel Pepys parle de tout sans aucune limite et restriction, que ce soit son opinion très peu favorable envers le roi Charles II , de son appât du gain, de sa jalousie féroce et de ses innombrables conquêtes.
La vie de Samuel Pepys est passionnante. On se rend compte en lisant son journal de la somme de travail hallucinante qu’il abat chaque jour ou presque (il se rend à son travail parfois dès 5 heures du matin), il est ambitieux, ne crache pas sur un gros pot-de-vin, et juge sévèrement ses collègues incompétents.
Son opinion sur le roi Charles II évolue avec le temps. Il est fier d’être sur le navire qui le ramène en Angleterre, mais n’a bientôt que peu d’estime pour lui. Le roi lui semble mou, trop occupé avec ses maitresses (que Pepys trouve très belles).Il a une meilleure opinion de son frère, le futur James II. Sans être un intime de la cours, ils les fréquentent souvent à cause de son travail et est tenu en grande estime. Il note honnetement dans son journal que le bilan de la gouvernance d’Oliver Cromwell est assez positif.
Sa vie privée, qui occupe une grande partie de son journal est tout aussi palpitante. Mariée à une femme qu’il aime mais donc il est terriblement jaloux (Le passage où il explique comment il n’a pas déjeuné un jour pour courir surprendre sa femme en compagnie de son professeur de musique est hilarant). Pepys ne peut s’empêcher de draguer toutes les femmes de son entourage et personne n’est à l’abri
: les femmes, filles et sœurs de ses amis, les servantes, les inconnus à l’église etc… Ses récits imagés et détaillés sont presque tous écrits dans un sabir de plusieurs langues.
Cela ne l’empêche pas d’aimer énormément sa femme, il est fier de sa beauté, de sa prestance. Il n’hésite pas à lui acheter les plus belles robes, les plus beaux tissus et souhaite qu’elle soit heureuse.
Samuel Pepys parle aussi beaucoup de la vie en générale, de ses sorties dans les tavernes avec ses amis, de son amitié pour William Penn Sr (son fils fondera la Pennsylvanie) , avec Lord Sandwich, sa relation avec son père adoré, avec sa sœur Pall etc..
L’occupation la plus intéressante ? Voir quelqu’un se faire pendre ou exécuter d’horrible manière..
Il assistera aux exécutions de tous les signataires de la mort du roi en essayant d'avoir une bonne place
Et puis il y a deux évènements majeurs : Le grand incendie de Londres et la Peste.Les plus terribles passages sont ceux sur la Peste, qui arrive très insidieusement. Pepys commence un jour à remarquer une porte marquée d’une croix rouge, puis deux, puis des dizaines, et l’épidémie prend de l’ampleur.
Tout le monde fuit Londres, la famille royale en tête. Samuel Pepys fera évacuer sa femme mais restera bien plus longtemps que les autres pour continuer à travailler.
- Citation :
- August 31st 1665
Up, and after putting several things in order to my removal to Woolwich, the plague having a great increase this week beyond all expectation, of almost 2000 - making the general Bill 7000, odd 100 and the plague above 6000 ....
Thus this month ends, with great sadness upon the public through the greateness of the plague, everywhere through the Kingdom almost. Every day sadder and sadder news of its increase. In the City died this week 7496; and all of them, 6102 of the plague. But it is feared that the true number of the dead this week is near 10000 - partly from the poor that cannot be taken notice of through the greatness of the number, and partly from the Quakers and others that will not have any bell ring for them.
Le grand incendie de Londres est aussi poignant. Pepys est informé d’un grand incendie par une des ses servantes, et il assiste impuissant au début de cet incendie qui ravage tout sur son passage. Sa premiere pensée est d’enterrer son or chez un parent pour que tout ne soit pas perdu en cas de destruction de sa maison
Cet incendie qui dura 3 jours et détruisit 13000 maisons, la cathédrale St Paul et s’arrêta avant Whitehall est décrit sans ses moindres détails par Pepys.
- Citation :
- The wind mighty high and driving it into the City;and every thing, after so long a drought, proving combustible, even the very stones of churches
- Citation :
- “Word was carried in to the King. So I was called for, and did tell the King and Duke of York what I saw, and that unless his Majesty did command houses to be pulled down nothing could stop the fire.”
On ne peut que regretter la décision de Samuel Pepys d'arrêter d'écrire son journal en 1669 à cause du mauvais état de ses yeux... il est d'ailleurs très triste en écrivant ses dernières lignes dans son journal. Le journal de Samuel Pepys est un ouvrage historique majeur qui nous montre, sous le regards d'un jeune homme ambitieux, la vie au XVIIème siècle à Londres.
Et vous, connaissez-vous le journal de Samuel Pepys?