Crime et châtiment, 5eme partie : chapitres 1 et 2

Je vous propose de commencer la cinquième partie pour la semaine du 17 au 23 janvier 2022.

Raskolnikov va-t-il enfin tout avouer à Sonia?
Porphyre va-t-il remettre un peu de pression? (je l'espère!)

That is the question !

À mon avis Rodia va craquer étant donné sa réaction pour le moins violente face à Porphyre.
Il est "à point" !

Je l'espère

Je me demande si le roman n'est pas inutilement lent en rajoutant à chaque chapitre ou presque des nouveaux personnages ou c'est parce que je lis deux chapitres par semaine

Pas d'aveux de Raskolnikov, pas de réapparition de Porphyre, mais on retrouve Loujine

Qu'avez-vous penser de la discussion entre Loujine et son co-locataire qu'il n'aime pas?

Je ne sais pas trop où l'auteur nous entraine avec des discussions sur l'amour libre, l'absence de fidélité dans le mariage prôné par Lebeziatnikov.
J'aime bien par contre l'antagonisme entre les deux personnages et j'ai l'impression qu'il y a un serieux problème de logement puisque tout le monde ou presque partage une chambre/une maison etc.. dans ce roman

Que pensez-vous de la rencontre entre Loujine et Sonia Marmeladova?

Je n'ai aucune confiance en Loujine et même s'il parait généreux après avoir dit à la veuve de Marmeladov qu'elle peut espérer non pas une rente mais une compensation financière, sa décision de vouloir confier l'argent à Sonia me paraît très louche
Je plains la jeune femme qui est confrontée à lui après avoir parlé à Raskolnikov...

Le repas organisé après les funérailles de Marmeladov vous a-t-il paru très pesant?

Catherine Ivanovna est un personnage que j'ai beaucoup de mal à apprécier.
Elle a beau vivre dans une misère extrème, son comportement envers sa belle-fille est inexcusable et le fait qu'elle se croit au dessus de tout le monde car son père avait un rang élevé dans l'armée m'exaspère!
Tout le repas où elle tente de rabaisse sa logeuse qui a pourtant amener toute la vaisselle montre à quel point elle est ingrate, et elle est énervée de voir des gens pauvres et mal habillés venir partager son repas alors qu'elle s'attendait à ce qu'une dame bien née et sa fille viennent...
Elle se voile la face en ne réalisant qui elle est et que la "profession" de sa belle-fille est un frein pour toute relation cordiale avec des gens qu'elle considère comme ses égaux.
Sa santé se dégrade fortement..

 Qu'avez-vous pensé de la discussion entre Loujine et son co-locataire qu'il n'aime pas?
Loujine s'est installé chez son ancien pupille par intérêt. Il voit en lui une occasion d'entrer dans la société pétersbourgeoise, par l'influence qu'il peut avoir. Il le craint en même temps, car il ne partage pas vraiment ses idées très progressistes sur le travail, l'égalité homme-femme et les relations hors mariage.

C'est l'occasion aussi pour Dostoïevski de présenter des idées qui circulent, afin de créer un monde plus juste. Et lorsqu'on voit la misère et la pauvreté qui règnent dans le roman, il y a de quoi faire !!

 Que pensez-vous de la rencontre entre Loujine et Sonia Marmeladova?
Je ne sais pas ce que projette Loujine, mais certainement rien de bien honnête. Je ne pense pas qu'il veuille l'épouser à la place de Dounia, mais peut-être a t-il remarqué l'intérêt que lui porte Raskolnikhov et il cherche juste à empêcher leurs relations

Le repas organisé après les funérailles de Marmeladov vous a-t-il paru très pesant?
J'ai eu plutôt l'impression d'une scène très théâtrale, presque comique et j'ai fait un parallèle avec celle entre Porphyre et Raskolnikhov. (IV, 5)
Ces deux chapitres sont très visuels, dans l'un le juge fait les cent pas tout en exposant ses théories. Rodia n'arrive pas à placer un mot et la scène se termine avec un coup de théâtre, l'entrée du peintre qui vient s'accuser. Ici c'est Catherine Ivanovna qui porte le texte, presque un monologue. Elle va et vient entre les convives, le ton monte et coup de théâtre (à nouveau) avec l'entrée de Loujine.
J'imagine sans souci la mise en scène de ces deux chapitres.

Diana a écrit:

Je me demande si le roman n'est pas inutilement lent en rajoutant à chaque chapitre ou presque des nouveaux personnages ou c'est parce que je lis deux chapitres par semaine

J'ai eu aussi cette impression, au point de ne pas très bien savoir par quel bout prendre ces 2 chapitres pour proposer des questions  
J'ai l'impression qu'on nous présente pour l'instant plutôt une succession de portraits pour dénoncer les travers de la société de l'époque plutôt que de coller nécessairement au "scenario" avec "entree - plat - dessert"; ca peut dérouter. Mais du coup, je ne m'attends plus à rien en terme de rebondissements...

Qu'avez-vous penser de la discussion entre Loujine et son co-locataire qu'il n'aime pas?
Je pense aussi que l'auteur nous présente certaines idées qui circulaient à l'époque, et pourquoi pas. Elles n'ont pas l'air d'être considérées comme crédibles par Dostoievski, dirait on, vue la façon dont le colocataire est dépeint.
Et Loujine, toujours aussi antipathique: ses intentions envers Catherine et Sonia ne sont pas très nettes, entre les promesses d'argent à l'une et à l'autre. On sait qu'il y a toujours un intérêt caché pour agir, impossible de croire en sa générosité, notamment envers les femmes. Je le trouve parfaitement abject!
A la limite, Rodia, lui, est désinteressé, et cherchera à protéger la veuve et l'orphelin même si cela prend une forme délirante.

Que pensez-vous de la rencontre entre Loujine et Sonia Marmeladova?

Je la plains aussi d'avoir attiré l'attention de ce type.

Le repas organisé après les funérailles de Marmeladov vous a-t-il paru très pesant?

Là ce sont certaines femmes qui en prennent pour leur grade: cette vanité de claquer un argent fou pour un repas où Catherine pense attirer des gens pour leur statut social et non pour leur compagnie; Catherine est hypocrite, amère, rendant la logeuse responsable de ce qu'elle n'aura pas réussi à faire elle même.
On voit bien à quel point la misère, le "burn out" de la situation ultra précaire dans laquelle elle est peut la rendre méchante, amère, méprisante, complètement asséchée et aveugle.

Je fais un parallèle rapide avec la famille de Fanny Pryce dans "Mansfield Park" dont les parents débordés par les taches ménagères de leur famille nombreuse ne semblent pas vraiment meurtris de la voir partir.

On avait deja un avant gout je ne sais plus dans quel chapitre lorsqu'il était assez clair qu'elle était assez indifférente quant à "l'activité" de Sonia.  
J'ai trouve cette scène très violente et en effet très visuelle aussi, entre les pseudo invites, les non invites et les invites attendus qui ne viennent pas,  les descriptions des plats et des tasses dépareillées.

Qu'avez-vous penser de la discussion entre Loujine et son co-locataire qu'il n'aime pas?

Assez ennuyeuse, Loujine est odieux et son co-loc a des convictions plutôt farfelues.
J'ai du mal avec ces personnages qui sont à 2 doigts de se mettre des baffes puis l'instant d'après, ils changent de comportement et ça frise les bons sentiments. On dirait qu'ils sont tous à bout de nerf !

Que pensez-vous de la rencontre entre Loujine et Sonia Marmeladova?

Et bien elle est écrasée par la personnalité de Loujine, elle fait pitié, et elle finit par m'agacer d'être toujours constamment apeurée.

Question Le repas organisé après les funérailles de Marmeladov vous a-t-il paru très pesant?

Ce n'est pas le premier repas qui part en quenouille !! je rejoins les précédents avis, la scène finale du crêpage de chignons est très drôle ! j'imagine bien Catherine piétiner le bonnet de Amélie. Elles sont grotesques et surtout surement saoules !!
L'arrivée de Loujine va surement faire réagir Raskolnikov....

Barb a écrit:

Diana a écrit:

Je me demande si le roman n'est pas inutilement lent en rajoutant à chaque chapitre ou presque des nouveaux personnages ou c'est parce que je lis deux chapitres par semaine

J'ai eu aussi cette impression, au point de ne pas très bien savoir par quel bout prendre ces 2 chapitres pour proposer des questions  

Je suis d'accord avec vous. J'ai eu du mal à passer ces deux chapitres. Pour rattraper un peu mon retard j'enchaîne les chapitres, et même malgré cette continuité, j'ai l'impression que cela traîne en longueur. Autant au début j'avais l'impression que l'histoire primait, les réactions de Raskolnikov, et que tout tournait autour de son crime, de la culpabilité (ou non), du châtiment, etc., autant plus j'avance, moins je comprends ce que veut nous dire Dostoïevski, où il veut nous emmener.

 Qu'avez-vous pensé de la discussion entre Loujine et son co-locataire qu'il n'aime pas?
Sincèrement, je n'ai pas compris où l'auteur voulait en venir. On retrouve Loujine (je pensais qu'il était sorti du tableau mais visiblement non) et sa seule motivation à la discussion, c'est de passer ses nerfs. En face, Dostoïevski nous présente encore un nouveau personnage. Il est certes décrit par les yeux de Loujine, mais la présentation n'est pas du tout à son avantage. L'auteur semble mettre ainsi une distance entre lui et les idées du personnage (qui ne semblent pas très abouties).

Miss Woodhouse a écrit:

J'ai du mal avec ces personnages qui sont à 2 doigts de se mettre des baffes puis l'instant d'après, ils changent de comportement et ça frise les bons sentiments. On dirait qu'ils sont tous à bout de nerf !

Mais tellement ! Et d'ailleurs, beaucoup de personnages partagent cette caractéristique. J'ai du mal avec cette versatilité permanente   J'avoue que je me sens de plus en plus perdue dans ce roman... C'est déstabilisant...

 Que pensez-vous de la rencontre entre Loujine et Sonia Marmeladova?
Je me demande encore ce que trafique Loujine et je plains Sonia qui est au milieu de tout cela. Son attitude a, me semble-t-il, un lien avec Raskolnikov ou sa soeur, mais je ne sais pas trop comment. En tout cas, il me semble que Sonia n'est qu'un pion pour Loujine. La manière dont il lui dit qu'en fait non, sa belle-mère ne peut probablement pas prétendre à une pension est assez méchante. Et vu sa personnalité, on se doute qu'il ne fait rien gratuitement ou par pure bonté.

Le repas organisé après les funérailles de Marmeladov vous a-t-il paru très pesant?
Je suis d'accord avec DViolante, tout cela est très théâtralisé (tout comme la scène avec Porphyre avant). On s'imagine cela très facilement, et c'est fort bien mené. Toutefois, sur la sensation qui prime, comme Barb, j'ai trouvé cette scène très violente et très triste. Katarina Ivanovna est malade, épuisée. On sent dès le début que la scène va finir par une catastrophe. Certains d'ailleurs les provoquent, cherchent à opposer la logeuse et la veuve. Les personnes qui sont là ne le sont pas par sympathie avec le défunt ou la veuve, mais "juste" pour profiter d'un bon repas. Ca ne l'excuse en rien, mais entre la maladie, la pauvreté, la tristesse, je comprends que Katarina Ivanovna déraille en voyant que les invités ne sont même pas venus à l'enterrement.
En même temps, ça me sert terriblement le cœur de voir tout cet argent dépensé pour un repas pour des inconnus, alors qu'ils en sont quasiment à mourir de faim, que les enfants sont dans une pauvreté extrême. Toute cette scène me rend mal à l'aise, encore de la misère, l'impression de tant de vies gâchées, et pas d'espoir au bout du chemin. Car on sait que c'est un rêve irréalisable (en l'état) que chérit Katarina Ivanovna d'ouvrir son école... En organisant ce repas, elle se rattache à la réputation, à l'apparence comme s'il ne lui restait plus que ça.

@Miss Artemis
Je suis impatiente d'avoir ton avis sur les chapitres qui suivent, et enfin comprendre ce que mijote le sinistre Loujine