Crime et châtiment, chapitres 1 et 2 de la troisième partie

Je vous propose de commencer la troisième partie du roman en lisant les chapitres 1 et 2 pour la semaine du 15 au 21 novembre.
Raskolnikov peut-il devenir encore plus délirant? Suspens

on parie combien ?

Miss Woodhouse a écrit:

 on parie combien ?

Je ne parie pas non plus!
Combien de confessions va-t-il faire à demi mots?

J'ai quelques questions:

Quelles impressions vous a fait le comportement de Rasoukhimine envers la soeur et la mère de Rasolnikov? Vous aurait-il convaincue aussi?
Je l'ai trouvé très envahissant, très théâtral, impossible d'en placer une et j'ai été étonnée qu'elles soient sous le charme; en même temps, il montre aussi beaucoup de dévouement envers son ami, ce qui a participé surement à faire bonne impression et à les mettre en confiance. Après tout, elles ne sont pas chez elles et n'ont personne d'autre vers qui se tourner. Il admet aussi avoir parlé sous l'influence de l'alcool et regrette certains mots; je crois que tout cela concourt à les rassurer et ils entrent rapidement dans une forme d'amitié où beaucoup de choses d'ordre privé sont dites: mariage avorté de Rodia, son caractère, la lettre  de Piotr Petrovitch.
En filigrane, le coup de foudre de Rasoukhoumine est intéressant à suivre (regards, panique sous l'effet de la gueule de bois matinale), il semble être durable puisque son trouble se poursuit le lendemain lorsqu'il revoit la soeur.

Que pensez vous de ces 2 nouveaux personnages? Avez vous deja un sentiment à leur égard?
J'ai l'impression que ces femmes sont presque des modèles de vertu, de patience, d'abnégation, tout tourne autour du frère/fils qui est si déconcertant, elles l'aiment beaucoup. Je ne suis pas sure, cependant qu'il soit une bonne idée de passer outre la demande de Piotr Petrovitch et de les faire se rencontrer lui et Rodia   .
Intéressant de lire le portrait que Rasoukhoumine fait de Rodia en complément de celui que fait sa mère; ses problèmes ne datent pas d'hier.

Je suis très en retard et je n'ai lu que le premier chapitre. Je vais poursuivre et répondre rapidement..

Quelles impressions vous a fait le comportement de Rasoukhimine envers la sœur et la mère de Rasolnikov? Vous aurait-il convaincue aussi?

Il m'a un peu fait penser à Marmeladov, une vraie logorrhée sans fin, sans reprendre son souffle

Citation :

Après tout, elles ne sont pas chez elles et n'ont personne d'autre vers qui se tourner. Il admet aussi avoir parlé sous l'influence de l'alcool et regrette certains mots; je crois que tout cela concourt à les rassurer et ils entrent rapidement dans une forme d'amitié où beaucoup de choses d'ordre privé sont dites: mariage avorté de Rodia, son caractère, la lettre  de Piotr Petrovitch.

Je ne sais pas si elles sont sous lar charme de Rasoukhimine , mais elles sont dans une ville qu'elle ne connaissent pas, Rodia a été franchement désagréable, elles sont désemparées et le flots ininterrompu de paroles de l'ami de leur fils est impressionnant.
J'aime bien à quel point il s'excuse d'être ivre et dit beaucoup trop de chose

Que pensez vous de ces 2 nouveaux personnages? Avez vous déjà un sentiment à leur égard?


Les deux personnages semblent être des femmes posées et calme, digne dans la pauvreté (ce que remarque Rasoukhimine , elles ont beau être pauvre et avoir des vêtements simples, elles sont très dignes et la soeur de Rodia très belle.)
La soeur de Rodia, Avdotia, semble avoir un charactère assez affirmé et soutien bien sa mère qui semble éprouvée par le comportement de son fils.
Cela risque de se compliquer vu que Rasoukhimine est sous le charme d'Avdotia...

Je rajoute une question:

Avez-vous aimé le rythme effréné du chapitre 1?

J'ai beaucoup aimé ce premier chapitre, qui va un rythme soutenu grâce à Rasoukhimine .
J'ai eu l'impression qu'on pouvait le voir entrainer la mère et la fille de la chambre de Rodia jusqu'au leur petit meublé dans la rue, tout en les assommant de paroles.
Un rythme très vif qui permet de comprendre à quel point il parle vite (et parfois à tort et à travers..)

Quelles impressions vous a fait le comportement de Rasoumikhine envers la sœur et la mère de Rasolnikov? Vous aurait-il convaincue aussi?
Non il m'aurait franchement saoulé !
C'est le côté un peu pénible du roman je trouve, on tourne pas mal autour du pot, je n'avais pas ce souvenir lors de ma 1ière lecture, Rodia toujours au fond de son lit avec "sa maladie" (en fait sa culpabilité le ronge). Rasoumikhine est prévenant même s'il est saoul c'est une bouée de sauvetage pour ces 2 femmes décontenancées par le comportement de Rodia.

Que pensez vous de ces 2 nouveaux personnages? Avez vous déjà un sentiment à leur égard?
Je les trouve bien courageuses, elles n'ont plus personne sur qui compter mais elles restent dignes. J'aime beaucoup la soeur de Rodia, ça va être quelque chose quand elles sauront ce que Rodia a fait...

Avez-vous aimé le rythme effréné du chapitre 1?
Et bien j'ai préféré le 2, l'attitude de Rasoumikhine m'a agacée, il en fait des tonnes , on dirait que lui aussi à un "pète au casque" !! décidément les personnages ont l'esprit bien torturé.

Je rajoute une question : avec vous remarquer les timides références au personnage de Porphyre ?

Diana a écrit:

Je rajoute une question:

Avez-vous aimé le rythme effréné du chapitre 1?

Oui, le côté frénétique du bavardage sous ivresse avec le mouvement est bien rendu, c'est très visuel.

avec vous remarquer les timides références au personnage de Porphyre ? Wink
Je ne sais pas car je ne connais pas

avez-vous remarquer les timides références au personnage de Porphyre ?

Cela doit être trop timide pour moi
J'ai lu son nom mais je n'en sais pas plus et ne connait pas encore ce personnage.

avec vous remarquer les timides références au personnage de Porphyre ?

J'ai été étonnée que l'auteur introduise si tôt et insidieusement le personnage de Porphyre qui va jouer un rôle déterminant dans les prochains chapitres.
Pour le moment il est assez lointain, Razoumikhine le connait très bien, et c'est un trés bon juge d'instruction qui a déjà des doutes à l'encontre de Rodia :

« Venez me voir un de ces jours à mon bureau. Nous parlerons. » Puis, juste avant de partir, il lui tend un ultime piège : « Puisque vous êtes allé voir l'usurière, vous souvenez-vous s'il y avait des peintres qui travaillaient à l'étage au-dessous ? ». Razoumikhine lui fait remarquer que son ami y est allé deux jours avant, alors que les peintres n'y ont travaillé que le jour du meurtre. « Ah, c'est vrai, j'ai confondu », dit Porphyre, en se frappant le front.

Il se la joue Colombo !!

Quelles impressions vous a fait le comportement de Rasoukhimine envers la sœur et la mère de Rasolnikov? Vous aurait-il convaincue aussi?

Bien qu'il ne soit pas dans son état normal, Razoumikhine a fait forte impression sur Dounia et Pulchérie. A part Loujine, c'est la seule personne qu'elle connaisse à Petersbourg. Comme il se présente comme un vieil ami de Rodia et semble se préoccuper de sa santé, les deux femmes totalement perdues et inquiètes voit en lui un sauveur auquel elles font confiance sans réfléchir.
Dans ce chapitre, je l'ai trouvé moins "intéressé" qu'auparavant. Sauf bien sur par Dounia pour laquelle il éprouve une soudaine attraction.

Que pensez vous de ces 2 nouveaux personnages? Avez vous déjà un sentiment à leur égard?

Pulchérie Alexandrovna est une mère inquiète. Elle ne reconnait pas son fils, qu'elle n'a pas revu depuis trois ans. Elle se fait du souci pour sa santé, physique et mentale. Elle est curieuse de savoir ce qu'est devenu son fils. Elle ne comprend pas pourquoi il gaspille l'argent qu'elle lui a envoyé avec tant de mal. D'un autre côté, elle aimerait aussi être assurée de l'avenir de sa fille, ce qu'elle escomptait avec son mariage avec Loujine. Elle semble prête à suivre les conseils de qui voudra bien lui en donner.
Avdotia Romanovna, la soeur a davantage la tête sur les épaules. Elle s'est sacrifiée pour le bonheur de son frère, comme raconté au début du roman. Elle a été insultée puis réhabilitée, mais on sent qu'elle adore son frère et ferait tout pour lui. Elle aussi est inquiète et ne comprend pas les agissements de Rodia et pourquoi il a insulté son fiancé. Elle voudrait servir de médiateur pour les réconcilier. Ce qui semble une tâche impossible, vu le caractère des deux hommes.

Avez-vous aimé le rythme effréné du chapitre 1?

Pour Dounia et Pulchérie qui viennent d'arriver, les choses sont totalement différentes de leurs attentes. Elles retrouvent Rodia totalement changé, malade et délirant. Elles découvrent rapidement différents faits qui les interpellent et se retrouvent dans une situation plutôt désagréable. Pour ma part je trouve que chacun des chapitres est riche en péripéties et en détails nouveaux et importants.

Avez-vous remarqué les timides références au personnage de Porphyre ?

J'ai un peu de mal pour l'instant avec les noms des personnages. Ils sont tantôt appelés par leur nom de famille ( Raskolnikov) lorsque c'est le narrateur qui parle, tantôt par leur prénom et patronyme (Rodion Romanovitch) lorsque les personnages s'interpellent ou parlent de l'un d'entre eux. Enfin ils sont quelques fois désignés par un surnom (Rodia). Heureusement qu'une liste des personnages est présente au début du roman, car je ne cesse de m'y référer.
J'avoue que pour l'instant je suis un peu passée à côté du personnage de Porphyre, le juge d'instruction, à qui Zametov, employé du commissariat  a raconté certaines choses...

Quelles impressions vous a fait le comportement de Razoumikhine envers la sœur et la mère de Rasolnikov? Vous aurait-il convaincue aussi?
Pour moi, Razoumikhine était un profiteur. Mais au fil de ces derniers chapitres, mon opinion a évolué et je n'en sais plus trop rien. Il est très présent quand bien même il connaît la pauvreté de Razkolnikov, donc il ne fait pas ça "pour l'argent", puisqu'il sait qu'il n'y en a pas... Il a un côté assez fantasque qui s'exprime bien dans ce premier chapitre. Et dans le chapitre 2, la manière dont il se sent après avoir dessoûlé, sa prise de conscience et la manière dont il change sa manière de parler du fiancé de la soeur, avec plus de respect, sont tout à son honneur. Est-il finalement un des "gentils", quelqu'un qui se préoccupe vraiment de son prochain ? Ca n'est pas non plus un héros par son attitude générale et sa légèreté, mais je suis moins sévère maintenant qu'au début... On va voir comme ça évolue.
Dans ce chapitre, comme vous l'avez dit, le contexte est fondamental : les deux femmes sont seules, elles ont été plantées à la gare par le fiancé, elles ne connaissent personne, elles arrivent dans une pièce misérable et découvrent le niveau de détresse de Raskolnikov, qui n'est même pas présent quand elles arrivent. Alors oui, Razoumikhine les convainc - pas non plus complètement - car elles voient quelqu'un qui se préoccupe de leur fils/frère, qui le connaît, qui ne cherche pas les manipuler. Il y a un côté très honnête dans sa logorrhée finalement.

Que pensez vous de ces 2 nouveaux personnages? Avez vous déjà un sentiment à leur égard?
J'éprouve plutôt de la compassion et de l'empathie pour elles, j'ai pour l'instant un a priori positif (en tout cas, j'ai l'impression que c'est ce que Dostoïevski fait passer). Elles ont l'air honnêtes. Malgré la pauvreté, elles restent dignes. J'ai vraiment eu mal au coeur quand la mère a du mal à finir sa phrase concernant son incompréhension face à son fils qui dépense l'argent qu'elle lui a fait parvenir, et que sa fille finit la phrase "qui représente tant de sacrifices pour vous, maman". Il semble y avoir une vraie solidarité familiale de laquelle s'exclut Razkolnikov.
La soeur semble aussi avoir de la personnalité, elle exprime son point de vue avec conviction.
Là où je trouve qu'on a enfin des éléments nouveaux, c'est dans le récit de la mère, qui explique que même plus jeune, Razkolnikov était déjà particulier.
Et surtout, on nous lance sur le mystère de Marfa Petrovna.  "Et moi qui pensait que vous étiez au courant de tout", dit la mère à Razoumikhine. Qui est-elle ? Et qu'a-t-elle à voir avec toute l'affaire ? (comme je ne connais pas l'histoire, je ne sais pas si ça va être vraiment important ou si on ne va pas en reparler !)

Avez-vous aimé le rythme effréné du chapitre 1?
Il m'a donné une sensation d'étouffement, et de ne pas avancer, les personnages ne s'écoutent pas vraiment, donc j'ai préféré le chapitre 2. On a envie d'en savoir plus sur la mère et la fille, or Razoumikhine prend tout l'espace. En revanche, le ton du chapitre reflète bien la confusion qui s'y déroule. Le chapitre 2 est plus posé, on voit mieux les personnalités se dessiner.

Avez-vous remarqué les timides références au personnage de Porphyre ?
Je ne connais pas le roman ni l'histoire (sauf le résumé en une courte phrase ) donc pour l'instant je ne vois pas Mais en effet, c'est intéressant de le citer comme si de rien n'était, discrètement, on se demande quel va être son rôle. On le mentionne avant de le rencontrer (enfin à moins qu'on l'ait déjà croisé mais dans ce cas j'ai oublié ), l'auteur avance ses pions sans que le lecteur le voie faire !

@Miss Artemis Holmes

Citation :

Quelles impressions vous a fait le comportement de Razoumikhine envers la sœur et la mère de Rasolnikov? Vous aurait-il convaincue aussi?
Pour moi, Razoumikhine était un profiteur. Mais au fil de ces derniers chapitres, mon opinion a évolué et je n'en sais plus trop rien. Il est très présent quand bien même il connaît la pauvreté de Razkolnikov, donc il ne fait pas ça "pour l'argent", puisqu'il sait qu'il n'y en a pas... Il a un côté assez fantasque qui s'exprime bien dans ce premier chapitre. Et dans le chapitre 2, la manière dont il se sent après avoir dessoûlé, sa prise de conscience et la manière dont il change sa manière de parler du fiancé de la soeur, avec plus de respect, sont tout à son honneur. Est-il finalement un des "gentils", quelqu'un qui se préoccupe vraiment de son prochain ?

Je pense qu'on a tous pensé la même chose en rencontrant le personnage: il se dit ami de Raskolnikov mais profite de son argent... et puis là, il fait beaucoup d'effort pour rassurer la mère et la sœur de son ami, même s'il est un peu lourd, et on découvre un personnage nettement plus gentil et serviable.