Crime et châtiment, 5eme partie : chapitres 5 et chapitre I de la 6ème partie

Je vous propose cette semaine de terminer le chapitre 5 et de commencer la 6eme partie.



Qu'avez-vous pensé de la crise de folie de Catherine Ivanovna Marmeladova?

J'ai trouvé ce passage bien écrit et encore une fois très bien rythmé.
Dostoievski parvient à nous faire ressentir les espaces fermés et oppressant (la chambre de Raskolnikov, celle de Sonia, la pièce du commissariat) et aussi le rythme effréné  de certains passages.
La vitesse d'action ne s'interrompt pas dans le chapitre 5 avec Lebeziatnikov qui arrive en courant chercher Raskolnikov et Sonia puis le spectacle déchirant de Catherine Ivanovna forçant ses jeunes enfants à chanter et à mendier.

La mort de Catherine Ivanovna Marmeladova vous-a-t-elle surpris?

Je m'y attendais depuis plusieurs chapitres, car sa maladie était à chaque fois décrite avec précision et elle n'était déjà plus vaillante au repas funéraire de son mari.
Sa mort est surtout un soulagement tant elle semblait souffrir et était tombée dans la folie.

La paranoïoa est-elle à son comble pour Raskolnikov?

La crainte qu'il a de Svidrigaïlov est très prenante, surtout quand on se rend compte que Raskolnikov se réveille dans certains endroits sans savoir comment il est venu là.
Et Porphyre débarque à la dernière page

Que pensez-vous de Raskolnikov quand il indique à sa sœur que Rasoumikhine est un homme bien?

Une première bonne action de Raskolnikov?
Cela prouve au moins que malgré son délire, il reste suffisamment conscient de ce qui l'entoure..

Qu'avez-vous pensé de la crise de folie de Catherine Ivanovna Marmeladova?
Elle est inévitable, elle a atteint le point de misère totale et franchement j'avoue avoir eu plus de peine pour les enfants. Sa mort est impressionnante et marque les esprits. Quelle horreur, mourrir comme ça

La mort de Catherine Ivanovna Marmeladova vous-a-t-elle surpris?
Pas du tout et elle m'a soulagée !

Question La paranoïoa est-elle à son comble pour Raskolnikov?
Je ne sais pas si elle est à son comble, je trouve qu'il supporte surtout de moins en moins sa culpabilité et il a peur car il se rend compte qu'il va en devenir fou.

Que pensez-vous de Raskolnikov quand il indique à sa sœur que Rasoumikhine est un homme bien?

Peut être qu'il se rend compte qu'il se doit de protéger sa sœur et de lui trouver un protecteur susceptible de le remplacer quand lui se sera fait attraper par la police. Rodia s'aperçoit que l'amour de sa soeur lui fait du bien et que ajouté à celui de Sophia, cela pourrait le sauver.

@MissWoodhouse

Citation :

Qu'avez-vous pensé de la crise de folie de Catherine Ivanovna Marmeladova?
Elle est inévitable, elle a atteint le point de misère totale et franchement j'avoue avoir eu plus de peine pour les enfants. Sa mort est impressionnante et marque les esprits. Quelle horreur, mourir comme ça

Le chapitre est pénible à lire tant on a de la peine pour les pauvres enfants, et pour la folie qui a finalement pris le dessus de Catherine Ivanovna Marmeladova.
C'est aussi insoutenable que la mort du cheval dont se souvient Raskolnikov ou du chapitre où on voyait l’extrême pauvreté de la famille de Marmeladov.
Cela étant dit, je pense que Dostoievski décrit des scènes qu'il a du voir en Russie, car cela ne semble pas choquer beaucoup de passants..

En effet Diana, ça devait être quotidien des gens qui pétaient un câble en pleine rue... brrrrr.

 Qu'avez-vous pensé de la crise de folie de Catherine Ivanovna Marmeladova?
Son délire avait commencé lors du dîner où elle était presque seule à parler et qu'elle partait déjà dans tous les sens : ses origines aristocratiques, la demande d'aide au général... L'altercation avec la logeuse a été le point de non retour, son état de santé et le manque de nourriture n'ont rien arrangé.
On se demande comment elle a pu trouver l'énergie d'habiller ses enfants de costumes bricolés et descendre avec eux dans la rue pour mendier...

La mort de Catherine Ivanovna Marmeladova vous-a-t-elle surpris?
Il en était question depuis quelques chapitres déjà. Sa toux persistante, son état de faiblesse, conjugués à l'excitation soudaine due à sa mise à la porte par la logeuse ont accéléré le dénouement. Si pour ses enfants et Sonia c'est un déchirement, c'est aussi un soulagement car personne ne semblait pouvoir arrêter sa démence. Elle aurait certainement finie au poste de police ou à l'asile de fou.

La paranoïoa est-elle à son comble pour Raskolnikov?
Il est certain que la situation psychologique de Raskolnikov se dégrade de plus en plus. Après avoir adressé ses adieux à sa mère, sa sœur et à son ami Razoumikhine, après avoir confessé son crime à Sonia, il ne sait toujours pas s'il doit aller se dénoncer, ni comment. Il doit y avoir une sacrée tempête dans son crâne ! Il doit aussi être partagé entre l'idée qu'il a agît pour le mieux, comme un justicier, puisque l'usurière était une mauvaise femme (selon lui) et le regret d'avoir tué sa sœur Elisabeth, amie de Sonia, pour laquelle il semble avoir de la compassion.

 Que pensez-vous de Raskolnikov quand il indique à sa sœur que Rasoumikhine est un homme bien?
Rodia a confié à Razoumikhine le soin de sa famille (IV, 3) car il a compris qu'il était amoureux de sa sœur. Le soin qu'il a pris de lui pendant sa maladie lui montre qu'il fera de même pour sa famille. Lorsque Dounia vient voir Rodia et qu'elle lui raconte comment Razoumikhine a expliqué son comportement, alors qu'il avait saisit d'un regard qu'il était le meurtrier, Raskolnikhov comprend alors que c'est un véritable ami et qu'il fera tout pour éviter du chagrin à sa sœur et à sa mère.
Il donne en quelque sorte sa bénédiction à Sonia et l'autorise ainsi à faire part de ses sentiments.

Qu'avez-vous pensé de la crise de folie de Catherine Ivanovna Marmeladova?
Terrifiant... avec les enfants dans la rue en train de mendier. On voit qu'elle est au bout du bout mentalement, physiquement. Personne ne peut lui faire entendre raison, c'est la chute.

La mort de Catherine Ivanovna Marmeladova vous-a-t-elle surpris?
Pas forcement étant donne son état de crise aigue...

La paranoïoa est-elle à son comble pour Raskolnikov?
Je pense qu'il peut encore nous surprendre de ce point de vue là. Il en est capable !
Mais de là à ne pas se souvenir de comment il se retrouve dans tel endroit, là c'est encore une autre facette de la folie. Cette errance dans les rues qui revient régulièrement est très pesante, je trouve, comme un miroir de ses pensées qui s'entrechoquent sans but ni logique.

Que pensez-vous de Raskolnikov quand il indique à sa sœur que Rasoumikhine est un homme bien?
C'est une bonne action, après avoir défendu Sonia. Il y a quelques éclairs de positivité par ci par là.

Je ne sais pas si c'est parce qu'il ne reste qu'une grosse centaine de pages, mais j'ai l'impression qu'on avance à nouveau sur ces derniers chapitres. On n'en est plus à ajouter des personnages mais plutôt à reprendre le fil du récit maintenant que tout est en place. Après une petite démotivation, j'ai vraiment envie d'enchaîner.

Qu'avez-vous pensé de la crise de folie de Catherine Ivanovna Marmeladova ?
C'est une scène terrible. Dostoïevski insiste plusieurs fois sur le caractère inéluctable de la folie du personnage car celle-ci est intrinsèque à l'évolution de sa maladie. Le fait que les enfants y assistent et en subissent les conséquences est choquant. Et là encore, aucune "porte de sortie" pour eux. Avec tout ce qu'ils traversent, il y a de quoi être traumatisé.
En revanche, j'ai du mal (depuis le début) avec la description des personnages en pleurs. Ce ne sont jamais des pleurs libérateurs, on a toujours l'impression qu'ils représentent une sorte de faiblesse de caractère. J'ai l'impression que c'est très présent. Ce qui me gêne, c'est la manière dont c'est amené, parce qu'avec tout ce qu'ils traversent, il y a de quoi pleurer...  

La mort de Catherine Ivanovna Marmeladova vous-a-t-elle surpris ?
Non, quoique avec Dostoïevski, tout est possible... Son état de santé était très précaire, et la folie a fini par s'installer. La scène, terrible, semble (malheureusement) tout à fait cohérente avec les scènes précédentes. J'ai vraiment eu l'impression d'ailleurs d'une "scène de folie" comme il peut y en avoir dans certaines pièces de théâtre ou opéras...

La paranoïa est-elle à son comble pour Raskolnikov ?
Bizarrement, à la lecture, je n'ai pas eu l'impression que c'était le pire qu'on avait connu. A froid, c'est vrai que là, le fait qu'il perde la mémoire est sérieusement préoccupant. Je ne sais pas si c'est parce que Dostoïevski en a assez/se rend compte qu'il a écrit assez de pages mais j'ai l'impression qu'il décide enfin de couper un peu dans les virages (on n'a pas 1 chapitre complet suivant au jour le jour les délires de Raskolnikov, ce qui devient d'ailleurs plus intéressant pour le lecteur). En plus, là, il a de vraies raisons de se poser des questions ! Svidrigaïlov a entendu sa confession et vu le personnage, Raskolnikov a bien raison d'avoir peur de lui. Sa culpabilité grandit et le dévore...

Que pensez-vous de Raskolnikov quand il indique à sa sœur que Rasoumikhine est un homme bien ?
Je suis d'accord avec vous. Raskolnikov n'est pas aveugle et malgré sa folie, il a remarqué ce que ressentait Rasoumikhine. Je pense que cela le rassure de savoir que quelqu'un peut s'occuper de sa mère et de sa soeur, de savoir qu'elles ne sont pas seules, à la merci d'hommes comme Loujine et Svidrigaïlov. C'est une manière de les protéger. Lui sait que le double meurtre ne restera pas impuni et qu'il est en sursis, de la justice des hommes ou de sa conscience qui le rend fou...

Dernier point que je trouve intéressant (mais c'est peut-être de la sur-interprétation), c'est le parallèle entre Loujine et Raskolnikov. Les situations sont bien différentes, mais au coeur de chacune se trouve un homme/une femme accusé à tort. En effet, Loujine a tenté de faire accuser une innocente, ce qui a évidemment choqué Raskolnokov. Là, Raskolnikov sait qu'un homme s'est accusé à sa place (on ne sait pas trop pourquoi/comment). Il a donc la possibilité de sauver un innocent. Va-t-il le faire ? Porphyre va-t-il le "coincer" ou Raskolnikov va-t-il décidé de lui-même de dire la vérité ?

Ah, je n’avais pas pensé à ça (le parallèle que tu fais), intéressant !

Citation :

Je ne sais pas si c'est parce qu'il ne reste qu'une grosse centaine de pages, mais j'ai l'impression qu'on avance à nouveau sur ces derniers chapitres. On n'en est plus à ajouter des personnages mais plutôt à reprendre le fil du récit maintenant que tout est en place. Après une petite démotivation, j'ai vraiment envie d'enchaîner.

Je suis d'accord, on est passé pas beaucoup de chapitres qui m'ont paru un peu superflus, alors que maintenant, on est dans l'intrigue à fond.
Je pense aussi qu'on n'aura plus de nouveaux personnages
Parce qu'à chaque apparition, les personnages masculins sont de pire en pire!