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| LC Vanity Fair : chapitres 11 à 20 | |
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+2sandie Miss Artemis Holmes 6 participants | Auteur | Message |
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Miss Artemis Holmes Hogwarts marauder
| Sujet: LC Vanity Fair : chapitres 11 à 20 Mar 18 Mai - 7:24 | |
| Voici notre deuxième topic de discussion, pour les chapitres 11 à 20 J'espère que vous avez poursuivi votre lecture avec plaisir ! Après avoir passé du temps avec les Sedley dans les dix premiers chapitres, on retrouve Becky en train de tenter de se faire une place chez les Crawley, où elle se rend indispensable à tous, naviguant aisément entre les inimités des uns et des autres (et la bataille pour obtenir les bonnes grâces et l'héritage de Miss Crawley). En parallèle, on retrouve Amelia, dont la situation évolue brutalement elle aussi... Voici quelques suggestions de questions : Cette lecture vous plaît-elle toujours autant, trouvez-vous facile d'avancer dans le roman ? Que pensez-vous du tour que prennent les événements, qu'il s'agisse de Rebecca d'un côté, et d'Amelia (et sa famille) de l'autre ? Vous attendiez-vous au mariage de Rebecca ? Avez-vous des passages préférés, des citations que vous avez notées ? N'hésitez pas à ajouter vos questions pour enrichir notre discussion ! (je les ajouterai en edit dans ce post pour les retrouver facilement) - Quelques illustrations:
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| | | sandie Bookworm
| Sujet: Re: LC Vanity Fair : chapitres 11 à 20 Mer 19 Mai - 13:31 | |
| Et voici mes réponses ! Cette lecture vous plaît-elle toujours autant, trouvez-vous facile d'avancer dans le roman ?Oui, j'apprécie toujours autant ma lecture pour l'instant. Surtout pour l'humour et le ton irrévérencieux, mais l'intrigue est des plus sympathiques également : c'est plaisant de suivre les différents personnages, voir ce qui leur arrive, ce que l'auteur cherche à dénoncer de la société anglaise à travers eux... Que pensez-vous du tour que prennent les événements, qu'il s'agisse de Rebecca d'un côté, et d'Amelia (et sa famille) de l'autre ? Vous attendiez-vous au mariage de Rebecca ? Beaucoup de surprise des deux côtés : je ne m'attendais pas du tout au mariage de Rebecca, mais quelque part cela ne me surprend pas. Vu son caractère dénué de scrupules, arriviste et peu soucieuse du "quand dira-t-on ?", je trouve que l'idée du mariage caché (encore plus avec quelqu'un d'un plus haut rang qu'elle) est parfaite pour elle. Et c'est assez drôle de savoir comment tout le monde l'apprend. Très ironique aussi, car j'ai presque senti une pointe de regret chez Rebecca, en se disant qu'elle avait été trop impatiente et qu'elle aurait pu gagner un encore plus gros lot si elle avait attendu quelques semaines de plus Ce qui arrive à Amelia et sa famille est plus inattendu et plus triste aussi : Amelia est un personnage foncièrement bon, c'est triste de la voir subir tant d'épreuves. Et surtout d'assister à l'hypocrisie de leurs soi-disants amis qui les abandonnent tous et les traitent comme des pestiférés sa famille et elle à cause de leurs revers de fortune. Avez-vous des passages préférés, des citations que vous avez notées ?Pas particulièrement, hormis le passage de la demande en mariage à Rebecca et de la révélation comme quoi cette dernière est déjà mariée. _________________ |
| | | LilyBart Dingley Bell resident
| Sujet: Re: LC Vanity Fair : chapitres 11 à 20 Jeu 20 Mai - 16:51 | |
| Cette lecture vous plaît-elle toujours autant, trouvez-vous facile d'avancer dans le roman ?J'ai avancé très vite à un moment, et puis actuellement j'ai un peu ralenti... Je suis actuellement plus loin que le vingtième chapitre, mais grâce aux notes que je prends, je vais seulement donner ici mes impressions jusqu'à ce chapitre Le ton de l'auteur reste amusant, et l'histoire plaisante à suivre. Que pensez-vous du tour que prennent les événements, qu'il s'agisse de Rebecca d'un côté, et d'Amelia (et sa famille) de l'autre ? Vous attendiez-vous au mariage de Rebecca ?Tout comme sandie, j'ai été assez surprise par les événements de ces quelques chapitres. D'abord le mariage de Rebecca, auquel je ne m'attendais pas du tout. Et je dois dire que j'ai eu du mal à concilier ma vision du personnage jusque là avec cet acte inattendu : je la pensais plus calculatrice, je la voyais plutôt faire un mariage stratégique... Alors qu'ici, si ce mariage l'avance socialement, financièrement ce n'est pas non plus le jackpot. A ce stade de ma lecture, j'attendais d'en savoir plus sur la relation entre elle et Rawdon, pour mieux comprendre : a-t-elle agit spontanément et par amour, ou bien était-ce quand même un stratagème ? Je ne vous en dis pas plus, mais j'ai hâte de pouvoir discuter avec vous de cette relation Mais comme sandie, je pense qu'à ce stade-ci, elle regrette sa précipitation quand elle comprend qu'elle aurait pu faire une alliance encore plus avantageuse en épousant sir Pitt Crawley ! Quant à Amelia et le revers de fortune qui frappe sa famille, cela m'a fait de la peine. Thackeray montre encore une fois toute l'hypocrisie d'une société qui se détourne de ceux qui sont déchus. Surtout les Osborne ! D'ailleurs, ces chapitres permettent au lecteur d'un peu plus connaître George Osborne, dont la vie bien moins sage qu'il n'y paraissait jusque là est subtilement suggérée... Et finalement, même s'il agit héroïquement, et on pourrait dire admirablement, en renouant ses fiançailles avec Amelia contre l'avis de son père, il ne le fait qu'à la suggestion de Dobbin, et puis s'enorgueillit de son acte. Il est très vaniteux lui aussi ! Amelia reste pour moi un personnage assez fade, mais je ne peux pas pour autant m'empêcher de ressentir de la compassion pour elle. Son bonheur au retour de son cher George me laisse une impression douce-amère : elle est heureuse, c'est évident, mais en tant que lecteur, on en sait plus qu'elle sur son fiancé tant idéalisé, et ça ça m'inquiète un peu pour elle. Avez-vous des passages préférés, des citations que vous avez notées ?J'ai particulièrement apprécié un dialogue entre Rebecca et George, quand il la revoit chez les Crawley. Il n'est que politesse conventionnelle, et elle joue la carte de la franchise sans pudeur, mettant en avant toute son hypocrisie. Par exemple quand il lui demande "how do you like your new place ?" et qu'elle le remercie amèrement de lui rappeler qu'elle n'est qu'une gouvernante. Toute cette conversation montre tellement bien l'intelligence de Rebecca, comment elle parvient à retourner les propos de son interlocuteur pour le mettre mal à l'aise, tout en maintenant elle sa dignité et sa courtoisie. Elle montre tout son mépris pour George, et je trouve cela fascinant comment même son franc-parler est utilisé à des fins sournoises. Ce personnage est diablement fascinant Autres remarquesCe que fait Thackeray et qui me plait particulièrement dans ce roman, c'est la façon dont il sous-entend régulièrement les eaux troubles qui s'agitent sous la surface douce et lisse de son roman, qu'il qualifie de "genteel sentimental novel". Toutes ces choses qu'il ne se permet pas de mentionner mais qui sont lourdement suggérées, c'est ce qui rend cette histoire et ces personnages intéressants, au-delà des apparences. Au tout début du roman, par exemple, il dit à demi-mots que Rebecca a une certaine connaissance du monde inhabituelle pour une jeune fille respectable... Ou bien quand il insinue que George Osborne mène une vie assez dissolue, faite de jeux d'argent, de relations secrètes et autres affaires scandaleuses à l'époque. Thackeray est génial dans ce ton ironique qui détourne la bienséance tyrannique de son époque. @ Miss Artemis Holmes : merci pour encore partager les illustrations de ton livre ! Je suis étonnée cependant que Thackeray les ait dessinées lui-même. Il dessine ses personnages dans des tenues qui sont contemporaines à la période durant laquelle il a écrit le roman (années 1840), alors qu'il place son histoire au tout début du dix-neuvième siècle (1810)... En tout cas, dans mon imagination, les personnages portent des tenues "regency" |
| | | Miss Artemis Holmes Hogwarts marauder
| Sujet: Re: LC Vanity Fair : chapitres 11 à 20 Ven 21 Mai - 13:11 | |
| Merci pour vos impressions, que je partage dans l'ensemble ! Cette lecture vous plaît-elle toujours autant, trouvez-vous facile d'avancer dans le roman ?Pour ma part, je ralentis... D'une part, je connais l'intrigue (pour avoir vu les adaptations), donc je n'ai pas cette envie de découvrir ce qui va se passer qui me motive. D'autre part (et je me rends compte que c'est probablement pour cette raison-là que j'avais abandonné la première fois le roman (j'avais été à la moitié environ)), les personnages étant tous plus vaniteux les uns que les autres (sauf peut-être Amelia et Dobbin), j'ai du mal à m'intéresser à eux (oui, je sais, c'est le sujet même de cette histoire ). De plus, Thackeray digresse énormément, je le trouve bavard et ça me freine dans mon envie d'avancer (même si c'est aussi cette partie qui fait le grand intérêt de ce roman, et son originalité). J'ai repris ma lecture avec vous en sachant que l'intérêt du livre était pour le côté fresque et vision de la société, mais ça reste un petit effort de m'y remettre... Je trouve qu'il y a une grande richesse des thématiques, le regard que Thackeray apporte est aussi représentatif d'une époque, c'est très intéressant, mais j'y reste un peu extérieure. Que pensez-vous du tour que prennent les événements, qu'il s'agisse de Rebecca d'un côté, et d'Amelia (et sa famille) de l'autre ? Vous attendiez-vous au mariage de Rebecca ?Je ne pensais pas qu'il allait se passer autant de choses dans ces dix chapitres : Rebecca qui se rend indispensable à tous les Crawleys, la mort de Lady Crawley, mais aussi Osborne qui se révèle tellement vain et ne partage pas la pureté des sentiments d'Amelia, la ruine de la famille d'Amelia, la bonté de Dobbin... Comme vous, le mariage de Rebecca a été un choc - LilyBart a écrit:
- je la pensais plus calculatrice, je la voyais plutôt faire un mariage stratégique... Alors qu'ici, si ce mariage l'avance socialement, financièrement ce n'est pas non plus le jackpot.
A mes yeux, ce mariage est complètement stratégique, mais avec un risque, comme un un jeu de hasard où on peut gagner gros mais aussi perdre gros... Vu la manière dont Rebecca (et l'auteur) parlent de Rawdon, il n'y a pas l'air d'avoir une affection démesurée de la part de Rebecca. Il est ridiculisé pour ses moustaches et sa manière de s'exprimer, apparaît manipulable et sans personnalité... En revanche, il semble être le mieux placé pour hériter de sa tante, donc gros jackpot en perspective ! Rebecca était partie du principe que Lady Crawley allait vivre de nombreuses années, s'étiolant petit à petit. Sinon, elle aurait jeté son dévolu sur Lord Crawley... Ce décès rebat les cartes, et contre elle, car elle se voit contrainte de révéler le mariage (ce qui met en danger le résultat qu'elle avait anticipé). - sandie a écrit:
- Très ironique aussi, car j'ai presque senti une pointe de regret chez Rebecca, en se disant qu'elle avait été trop impatiente et qu'elle aurait pu gagner un encore plus gros lot si elle avait attendu quelques semaines de plus
Vu sa réaction, je suis moins bienveillante que toi Je pense qu'il s'agit plus que d'une pointe de regret : - fin du chapitre 14 a écrit:
Rebecca started back a picture of consternation. In the course of this history we have never seen her lose her presence of mind; but she did now, and wept some of the most genuine tears that ever fell from her eyes. On se rend compte aussi, à la lecture de ces chapitres, que les femmes étaient complètement dépendantes. Si elles étaient de la bonne société, leur objectif premier était un bon mariage, ce qui n'incluait pas les sentiments ou l'épanouissement, mais était principalement déterminé par le rang et l'argent. Quant aux autres classes, elles devaient travailler, étant par ce simple fait regardées avec mépris (regardons les réactions de tous les Crawdon face au mariage de Rebecca). Il y a une rigidité entre les classes impressionnantes, et aucune chance semble-t-il d'être vu pour son propre mérite ou de se racheter (cette thématique me fait d'ailleurs penser à The new Magdalen de Wilkie Collins). Pour faire un gros raccourci, on pourrait presque dire : d'où, pour celles qui veulent grimper dans la société, comme Rebecca, de passer par la manipulation car c'est le seul chemin ouvert... La scène où Amelia attend Osborne (alors qu'il préfère aller s'amuser) m'a vraiment fait mal au cœur... et c'est comme si elle n'avait pas d'autre intérêt (ou rôle) dans la vie... Avez-vous des passages préférés, des citations que vous avez notées ?Comme vous, j'ai aimé la demande en mariage et la révélation de Rebecca, et la discussion où Rebecca remet Osborne à sa place. Un autre passage qui m'a touchée, c'est Dobbin qui va à la vente aux enchères pour récupérer le piano d'Amelia et lui offrir. C'est le seul personnage, me semble-t-il, qui agit par bonté, pour faire plaisir à une autre personne, sans en chercher une contre-partie (et cela s'exprime parfaitement ici où il ne révèle pas que c'est lui qui a offert le piano). Une citation qui m'a marquée, parce qu'elle est très juste et très représentative de la société du livre, c'est ce que dit Osborne à Amelia, après la ruine de son père. - Chapitre 20 a écrit:
- My dear child, they would have loved you if you had had two hundred thousand pounds," George replied. "That is the way in which they have been brought up. Ours is a ready-money society.
Je trouve cela terrible, car cela montre bien l'hypocrisie de la société, et à quel point la valeur de chaque personne importe peu, face aux apparences et à l'argent. - LilyBart a écrit:
@ Miss Artemis Holmes : merci pour encore partager les illustrations de ton livre ! Je suis étonnée cependant que Thackeray les ait dessinées lui-même. Il dessine ses personnages dans des tenues qui sont contemporaines à la période durant laquelle il a écrit le roman (années 1840), alors qu'il place son histoire au tout début du dix-neuvième siècle (1810)... scratch En tout cas, dans mon imagination, les personnages portent des tenues "regency" ;-) Je vais essayer de lire l'introduction de mon édition, voir si des précisions sont apportées sur ce point, je les partagerai |
| | | Barbara Ironic Dandy
| Sujet: Re: LC Vanity Fair : chapitres 11 à 20 Ven 21 Mai - 13:46 | |
| Hello, voila mes réponses Cette lecture vous plaît-elle toujours autant, trouvez-vous facile d'avancer dans le roman ? Oui, toujours autant et c'est facile d'avancer. Que pensez-vous du tour que prennent les événements, qu'il s'agisse de Rebecca d'un côté, et d'Amelia (et sa famille) de l'autre ? Vous attendiez-vous au mariage de Rebecca ? Je ne m'attendais pas du tout au mariage de Rebecca, bien qu'on pourrait se dire que dans certaines scènes, elle ne semble pas radicalement insensible à Rawdon, mais de là à l'épouser...il y a comme une ellipse; pour moi ça a fait l'effet d'un coup de théâtre! - Spoiler:
le coup du poulet (j'adore ce mot! ) théâtralement jeté au feu ou lorsqu'elle prend sa cigarette pour la fumer, par exemple, il y a du flirt dans l'air Je suis également curieuse de savoir à quel point cet engagement est sincère de sa part, car on peut se douter que Miss Crawley pourrait revenir sur sa décision de léguer sa fortune à Crawley s'il se mariait avec "une petite intrigante". J'en conclus que Becky, que je vois dans le contrôle total d'elle même, guère guidée par son coeur, a forcément un "plan pieds sur terre" où Rawdon pourrait jouer un rôle (pion). On verra bien ! Pour Amelia: bien triste situation d'autant plus que du côté de Osborne, plus on avance dans les chapitres, plus cette famille (George en tête, mais quel crétin, celui là!) fait preuve d'une médiocrité à tomber : telles les soeurs de George, qui se ruent sur le Dictionnaire de la noblesse pour décider de leur mépris ou de leur léchage de bottes. C'est un peu triste qu'Amélie soit si naive par rapport à George (quelle truffe!), pour une fois qu'il y a un personnage pourvu de sentiments dans le roman (avec Dobbin), elle se trouve être un peu trop gentille. Avez-vous des passages préférés, des citations que vous avez notées ? M'ont fait rire, mais c'est grinçant, le dîner chez les Osborne entre le père, aux sourcils Jupiteriens, au caractère impossible, déjà au jus de la déconfiture de Sedley, et le fils qui essaie de lui soutirer des billets: quelle hypocrisie, c'est terrible... Et aussi, comme vous, la scène où Crawley se déclare à Rebecca. Les explosions de colère des uns et des autres. Et puis, les réactions de Miss Crawley: parfois on se dit "tant mieux" quand elle recoiffe ses frères, mais quand on sait qu'elle prend/jette les personnes qui lui plaisent, on ne peut pas la trouver si sympathique. J'adore lire ce livre mais à part Amélia ou Dobbin, il n'y a personne que je souhaiterais croiser sur ma route . Ce qui rend probablement le personnage de Becky plus attachant. N'hésitez pas à ajouter vos questions pour enrichir notre discussion ! (je les ajouterai en edit dans ce post pour les retrouver facilement) Je me disais que les apartés de Thackeray sur les femmes ne sont pas toujours des plus flatteurs: intéressées, en pleurs pour un oui ou un non, ou "guimauve". Qu'en pensez vous? (D'ailleurs les pleurs, pour moi sont un des personnages du roman, on les trouve à toutes les sauces.) [/quote] |
| | | Miss Artemis Holmes Hogwarts marauder
| Sujet: Re: LC Vanity Fair : chapitres 11 à 20 Ven 21 Mai - 15:47 | |
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| | | LilyBart Dingley Bell resident
| Sujet: Re: LC Vanity Fair : chapitres 11 à 20 Lun 24 Mai - 11:19 | |
| - Miss Artemis Holmes a écrit:
- De plus, Thackeray digresse énormément, je le trouve bavard Razz et ça me freine dans mon envie d'avancer (même si c'est aussi cette partie qui fait le grand intérêt de ce roman, et son originalité).
Je trouve aussi, et c'est également un aspect qui a un peu fait ralentir ma lecture dernièrement... J'arrive à apprécier la valeur de ces "digressions", mais par moments je dois bien avouer qu'elles m'ennuient un peu. Peut-être qu'il y a aussi un côté un peu répétitif, car le livre est plutôt long et les thèmes pas tellement variés. - Miss Artemis Holmes a écrit:
- A mes yeux, ce mariage est complètement stratégique, mais avec un risque, comme un un jeu de hasard où on peut gagner gros mais aussi perdre gros... Vu la manière dont Rebecca (et l'auteur) parlent de Rawdon, il n'y a pas l'air d'avoir une affection démesurée de la part de Rebecca. Il est ridiculisé pour ses moustaches et sa manière de s'exprimer, apparaît manipulable et sans personnalité... En revanche, il semble être le mieux placé pour hériter de sa tante, donc gros jackpot en perspective !
Rebecca était partie du principe que Lady Crawley allait vivre de nombreuses années, s'étiolant petit à petit. Sinon, elle aurait jeté son dévolu sur Lord Crawley... Ce décès rebat les cartes, et contre elle, car elle se voit contrainte de révéler le mariage (ce qui met en danger le résultat qu'elle avait anticipé). Merci pour ton interprétation, qui éclaire un peu mieux le regard que je posais sur cette situation. Effectivement, avant le décès de Lady Crawley, ce mariage avait un sens très stratégique, même si comme tu dis, elle prenait malgré tout un risque. Je pense que ma vision est trop influencée par - Spoiler:
la suite, car j'ai lu ces chapitres il y a quelques temps maintenant. Je suis en plein dans la phase où le couple Rebecca/Rawdon galère financièrement, cette situation me paraît à présent inéluctable : Miss Crawley qui déshérite son neveux par colère à cette union, Lord Pitt lui-même qui ne laisse presque rien à Rawdon... Mais à la base, je comprends la logique que Rebecca avait derrière la tête. Mais mis à part ses calculs, je trouve que ce couple a une certaine complicité qui fait de leur union un mariage étonnamment réussi. On aura plus l'occasion d'en discuter plus loin dans la LC, mais j'apprécie beaucoup la manière dont ils se complètent et réussissent ensemble à s'en sortir (pas toujours de manière honnête )
- Barb a écrit:
- Je me disais que les apartés de Thackeray sur les femmes ne sont pas toujours des plus flatteurs: intéressées, en pleurs pour un oui ou un non, ou "guimauve". Qu'en pensez vous?
Sur ce point je suis de l'avis de Miss Artemis Holmes : je pense que Thackeray livre un commentaire (plutôt cynique) sur le manque d'indépendance des femmes à son époque. Soit elles correspondent à l'idéal prescrit par la société et elles font de bonnes épouses dévouées, comme Amelia, dont il ne cache pas le caractère pathétique. Soit elles se font leur propre chemin dans le monde, mais à coups de sournoiserie et de manipulation, seuls outils à leur disposition, à la manière de Rebecca. Pour moi il ne critique pas les femmes, et il ne les moque pas non plus : il montre au lecteur l'étroitesse de leurs possibilités. - Miss Artemis Holmes a écrit:
- Je partage avec vous les notes de mon édition (Oxford World's Classics) concernant Thackeray illustrateur
Merci à toi ! On peut donc en conclure que ces illustrations ont en général plus une fonction allégorique que représentative ? Après, c'est un détail, et peut-être qu'à l'époque on accordait moins d'importance à la véracité historique des tenues vestimentaires dans une fiction qui se déroule à une autre période. |
| | | carole.reads Elizabethan actor
| Sujet: Re: LC Vanity Fair : chapitres 11 à 20 Ven 28 Mai - 9:27 | |
| Cette lecture vous plaît-elle toujours autant, trouvez-vous facile d'avancer dans le roman ? Alors, j’avoue que j’ai eu du mal à avancer mais pas à cause du roman en lui-même car je viens de déménager et ça a été dur de faire de la place pour lire, d’autant qu’un chapitre me prend environ 40 minutes, ce qui peut sacrément s’allonger selon le degré de fatigue ^^ Les allers-retours permettent pas mal de variété dans le suivi des personnages. J’avoue que j’ai une nette préférence pour les chapitres consacrés à Dobbin et Amélia car je me demande s’ils vont finir ensemble (je l’espère vraiment) et ils me touchent beaucoup. Le chapitre sur la vente au enchères m’a énormément touchées, par exemple (oui, j’aime les personnages bons et tendres ^^). Que pensez-vous du tour que prennent les événements, qu'il s'agisse de Rebecca d'un côté, et d'Amelia (et sa famille) de l'autre ? Vous attendiez-vous au mariage de Rebecca ? Je ne m’y attendais pas de si tôt et j’ai beaucoup aimé que l’auteur nous cache cette révélation comme si lui-même venait de l’apprendre. C’était un sympathique cliffhanger qui m’a fait foncer à travers les chapitres suivants. Sur le coup, Rebecca me fait penser à Lydia Bennet et comme toi, LilyBart, je m’attendais à un peu plus plus de bon sens de sa part. Mais au final, c’est une alliance qui n’est pas plus mal pour le moment, même si les calculs de Rebecca ne seront sûrrement pas judicieux à la longue. Par contre, je n’aime pas Rawdon Crawley (d’ailleurs, j’ignore si je suis censée l’aimer ou non), j’ai du mal à le cerner et il n’a aucune personnalité. J’ai d’ailleurs ri de la façon dont l’auteur prétend que Rebecca s’est soumise à sa demande alors que c’est clairement elle qui tient les rennes. Amélia me rappelle un peu Fanny de Mansfield Park mais sans le côté constamment apeuré. Elle a juste un coeur très bon et je sens qu’elle va devoir affronter beaucoup d’épreuves injustes avant de tout rentre dans l’ordre (enfin, j’espère). Ça me fait aussi beaucoup de peine qu’elle ne vive que pour l’amour d’un homme. Comme toi, Sandie, j’ai beaucoup de peine pour le sort de sa famille. Avez-vous des passages préférés, des citations que vous avez notées ? Mon passage préféré c’est tout le chapitre sur l’achat du piano et aussi la discussion entre Dobbin et Mr Sedley, lorsque Dobbin lui fait entrevoir qu’Amélia et Osborne sont bien plus liés qu’il ne le croit. N'hésitez pas à ajouter vos questions pour enrichir notre discussion ! (je les ajouterai en edit dans ce post pour les retrouver facilement) Les digressions font que je mets du temps à recaser certains des personnages (j’ai mis un temps fou à comprendre la relation familiale entre les deux femmes Crawley alors qu’elles sont simplement belles-soeurs) et d’ailleurs tout le passage sur la malade et sa gardienne-bourreau permet de comprendre sur un plan large la dynamique entre les principaux ‘acteurs’, ce qui servira pour la suite, mais ça m’a drôlement ralenti… @Barb Oui, la représentation que Thackeray fait des femmes d’une manière générale n’est pas flatteuse et on voit bien que sous la plume d’un homme, elles manquent de subtilité. Je vais être plus dur que toi LilyBart mais, pour n’avoir lu (à part Anthony Trollope) que des romans du XIXe siècle écrit par des femmes, j’ai parfois des regrets dans ma lecture quand je lis certains passages. Quelque part, ça va aussi avec le ton du roman où tout le monde en prend pour son grade, mais il y a tout de même une distinction sur la ‘nature féminine’ (j’ai vraiment horreur de cette expression mais c’est comme ça que c’était ‘expliqué’ à l’époque…). Après, Thackeray montre effectivement à quel point les femmes étaient sujettes à des règles très étroites dépendant entièrement de leur condition. |
| | | LilyBart Dingley Bell resident
| Sujet: Re: LC Vanity Fair : chapitres 11 à 20 Sam 29 Mai - 7:37 | |
| - carole.reads a écrit:
- @Barb Oui, la représentation que Thackeray fait des femmes d’une manière générale n’est pas flatteuse et on voit bien que sous la plume d’un homme, elles manquent de subtilité. Je vais être plus dur que toi LilyBart mais, pour n’avoir lu (à part Anthony Trollope) que des romans du XIXe siècle écrit par des femmes, j’ai parfois des regrets dans ma lecture quand je lis certains passages. Quelque part, ça va aussi avec le ton du roman où tout le monde en prend pour son grade, mais il y a tout de même une distinction sur la ‘nature féminine’ (j’ai vraiment horreur de cette expression mais c’est comme ça que c’était ‘expliqué’ à l’époque…). Après, Thackeray montre effectivement à quel point les femmes étaient sujettes à des règles très étroites dépendant entièrement de leur condition.
Je ne perçois pas comme toi une distinction dans le traitement des personnages féminins et masculins. Pour moi, tous les personnages sont présentés de façon peu flatteuse, et tous sont plutôt caricaturaux. On dirait que Thackeray choisit deux ou trois gros traits de caractère pour chacun, et ne les explore pas tellement au-delà de ces caractéristiques, ce qui rend les personnages assez peu subtils au final. Mais pour moi, les hommes ne sont pas moins méprisés par Thackeray que les femmes : Jos et sa ridicule coquetterie, George est son égo surdimensionné, même Dobbin est parfois la risée de l'auteur pour son dévouement à Amelia... Vraiment, à mes yeux, il n'y a pas un personnage, ni une catégorie de personnages, qui est plus favorisée qu'une autre. |
| | | sandie Bookworm
| Sujet: Re: LC Vanity Fair : chapitres 11 à 20 Sam 29 Mai - 8:08 | |
| Je suis assez d'accord avec LilyBart : je trouve que Thackeray traite indifféremment hommes et femmes, tout le monde en prend même pour son grade. Voire même je le trouve presque plus favorable aux femmes : dans le couple Becky / Rawdon, il nous dit à plusieurs reprises que c'est Becky qui "porte la culotte" car Rawdon n'est qu'un sombre imbécile balourd alors que sa femme est pleine de ressources et d'intelligence. _________________ |
| | | Shelbylee Bookworm
| Sujet: Re: LC Vanity Fair : chapitres 11 à 20 Sam 26 Juin - 8:52 | |
| Cette lecture vous plaît-elle toujours autant, trouvez-vous facile d'avancer dans le roman ?La lecture me plaît toujours mais les circonstances ont fait que je n'ai quasiment pas lu au moins de juin, mais je suis en train de rattraper mon retard. Même si effectivement quelques passages semblent un peu plus longs, je trouve que Thackeray maîtrise l'art du feuilleton et qu'au moment où notre intérêt commence à faiblir, il le relance avec un rebondissement ou une autre intrigue. Et il y aussi tous les Crawley où c'est parfois un peu difficile de retrouver qui est évoqué. Il ne faut vraiment pas être fatigué quand on lit sinon on se demande toutes les pages duquel ou de laquelle il parle. Que pensez-vous du tour que prennent les événements, qu'il s'agisse de Rebecca d'un côté, et d'Amelia (et sa famille) de l'autre ? Vous attendiez-vous au mariage de Rebecca ? Alors, je me suis spoilée bêtement le mariage de Rebecca donc j'étais dégoûtée parce que je n'ai pas eu la surprise Mais oui quand même, je trouve cela étonnant qu'il arrive si tôt, même si effectivement, je pense que c'est un calcul de la part de Rebecca, mais ce qui m'étonne, c'est que Mrs Bute Crawley avait vu venir la demande de Crawley père et je suis étonnée que Rebecca n'y ait pas pensé et n'ait pas attendu. Surtout que Rawdon ne semble pas être l'affaire du siècle pour l'instant Je trouve Amélia émouvante, même si elle a bien mauvais goût car George est quand même particulièrement odieux avec elle. Je suis aussi team Dobbin, j'espère qu'il arrêtera d'être content qu'elle soit en heureuse et qu'ils finiront ensemble, mais je ne suis pas persuadée que ce soit dans les projets de Thackeray (et je ne me suis pas spoilée sur cet aspect au moins ) Avez-vous des passages préférés, des citations que vous avez notées ?Clairement, la demande en mariage de Crawley père où Rebecca fond en larmes parce qu'elle se rend compte qu'elle aurait pu devenir directement femme de baronnet sans attendre. Elle a même le culot d'écrire à Rawdon, je n'ai pas noté précisément, mais quelque chose comme j'aurais pu être votre belle-mère au lieu d'être votre femme Je suis d'accord avec vous sur la question des hommes et des femmes. Certes celles-ci sont parfois décrites de manière gratinée (le passage sur ce que doit faire une bonne épouse), mais les hommes ne sont pas en reste et effectivement, Rawdon apparaît à mes yeux comme un imbécile, ce que je ne pensais pas au départ. _________________ |
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| Sujet: Re: LC Vanity Fair : chapitres 11 à 20 | |
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