Donna Leon

@ Sandie : les dernières pages m'ont laissé la même impression ; j'ai été un peu gênée, car je trouvais ces révélations pas forcément en adéquation avec l'image que je m'étais faite du caractère du personnage. Mais j'ai surtout été gênée par ce que j'ai ressenti comme des longueurs chaque fois que le personnage du titre n'était pas présent directement dans l'intrigue. Peut-être que j'attendais trop de ce roman. Le 1er chapitre était, comme toujours très prometteur.

@ Miss Virginia : Je pense tout comme Sandie, en fait. C'est vrai que Paola, l'épouse du commissaire, vient d'un milieu aisé, mais Brunetti est lui issu d'un milieu modeste. Lui et son épouse sont tout sauf des mondains. Ils ont des convictions politiques plutôt ancrées à gauche à mon avis, et sont très critiques face à la corruption de la société italienne. Les livres nous font naviguer à travers tous les milieux sociaux ; le métier du commissaire lui fait côtoyer des personnes issues de toutes les couches sociales : Roms, émigrés, flics, commerçants, religieux, étudiants, etc.

Merci pour ta réponse Popila!!
J'ai vraiment envie de découvrir cet univers!

Popila a écrit:

Mais j'ai surtout été gênée par ce que j'ai ressenti comme des longueurs chaque fois que le personnage du titre n'était pas présent directement dans l'intrigue. Peut-être que j'attendais trop de ce roman. Le 1er chapitre était, comme toujours très prometteur.

Je n'ai pas trop senti que l'intrigue souffrait de longueurs, car j'ai trouvé que l'enquête était intéressante et le sujet (le problème du recyclage des déchets ménagers et / ou dangereux) plutôt d'actualité.
Ceci dit, jusqu'au 50 dernières pages environ je me suis demandée pourquoi le roman s'intitulait La Femme au masque de chair Ce serait sans doute le seul reproche que je lui ferais, car le personnage est très intéressant et aurait mérité d'être mieux développé.

@ Miss Virigina : j'espère que tu auras bientôt l'occasion de découvrir Venise aux côtés de Brunetti

sandie a écrit:

Ceci dit, jusqu'au 50 dernières pages environ je me suis demandée pourquoi le roman s'intitulait La Femme au masque de chair Ce serait sans doute le seul reproche que je lui ferais, car le personnage est très intéressant et aurait mérité d'être mieux développé.

Oui, le roman ne tient pas les promesses du titre français, finalement.

Je ne me rappelais plus que ce roman évoquait la poblématique des déchets ; je me rappelais surtout de l'univers des casinos.

@ Miss Virginia : je pense que tu ne le regretteras pas ; c'est vraiment un univers dans lequel on se plaît à évoluer et les personnages sont très attachants.

J'ai lu Les Joyaux du Paradis qui a la particularité d'être un peu "à part" dans les romans de Donna Leon puisque, même s'il se passe toujours à Venise, il ne s'agit pas d'une enquête de Brunetti.


L'intrigue est la suivante : Caterina Pellegrini, musicologue spécialisée dans la période baroque, est engagée par un avocat pour examiner des documents contenus dans deux vieilles malles, découvertes il y a peu. Ces documents, écrits de la main du compositeur Agostino Steffani, doivent lui permettre de découvrir lequel des deux clients (assez véreux) de l'avocat doit hériter des biens du musicien.
Rapidement, Caterina découvre des faits assez inattendus sur la vie de Steffani, en particulier le rôle qu'il aurait joué dans un assassinat politique à la Cour de Hanovre et l'acquisition de Joyaux du Paradis...

J'ai beaucoup aimé ce roman, en grande partie parce que l'intrigue se déroule dans le milieu de la musique et tout le côté recherche historique de l'enquête. Certes, c'est très différent des enquêtes de Brunetti mais on retrouve les descriptions de Venise et Donna Leon nous donne envie de découvrir la musique baroque et Agostino Steffani.
Je pense toutefois que la présence de termes musicaux assez techniques peut ennuyer un peu les non-spécialistes et j'ai trouvé que le roman avait une petite baisse de régime au milieu. La fin m'a parue surgir de manière assez abrupte mais le dénouement m'a plu et fait sourire, surtout pour

Spoiler:

J'ai repéré ce livre dans ma librairie, Sandie ; ton avis me donne envie de tenter l'expérience.

@ Popila : je suis contente de voir que mon avis t'ait donné envie de lire ce livre
J'avais entendu des critiques assez mitigées, mais je pense que cela vient du fait que les gens s'attendent à un roman très "Brunetti" alors que c'est une autre ambiance. J'ai hâte de connaître tes impressions !

Citation :

Pas de repos pour le commmissaire Brunetti en cet été caniculaire. Pendant que sa famille profite de la fraîcheur des montagnes, Brusca, son ami d'enfance, vient lui demander son aide. Il y aurait des cas de corruption au tribunal de Venise et une juge y serait mêlée. Pour Brunetti, c'est une occasion de plus de s'opposer à sa hiérarchie, peu pressée d'enquêter au sein du système judiciaire de la Sérénissime. Evidemment, des notables sont impliqués dans cette affaire, mais aussi dans l'enquête officieuse qu'il mène en parallèle avec l'inspecteur Vianello. La tante de ce dernier, vieille dame crédule, obsédée par les horoscopes, divinations et prédictions en tous genres, retire de grosses sommes d'argent : est-elle victime d'un gourou peu scrupuleux qui lui extorque des fonds ?

Après la grosse déception qu'avait constitué pour moi la lecture de La femme au masque de chair, j'avais mis de côté la lecture des derniers romans de Donna Leon. Grave erreur, comme le montre ma lecture récente de Brunetti et le mauvais augure ! Je crois avoir lu toutes les enquêtes du commissaire Brunetti ; j'apprécie l'ensemble de la série ; je trouve certains livres meilleurs que d'autres, mais je n'avais jamais réussi à en trouver un qui condense aussi bien que celui-la tout ce qui fait que j'aime cet auteur. L'intrigue est resserrée, l'humour est présent, les personnages sont toujours aussi attachants, le dénouement est mieux amené que d'habitude : bref, si je devais ne recommander la lecture que d'un seul des romans de la série, ce serait celui-la !

Par comparaison, Deux veuves pour un testament, le dernier commissaire Brunetti paru à ce jour et 20ème volume paru dans la série, m'a paru moins bon.

Citation :

Après avoir quitté son petit ami durant des vacances ratées, Anna Maria Giusti rentre chez elle. Lorsqu’elle passe récupérer son courrier chez sa voisine Constanza Altavilla, elle trouve celle-ci étendue sur le sol, sa tête baignant dans une flaque de sang.     Pour le légiste, cela ne fait aucun doute, la vieille dame a été terrassée par une crise cardiaque et, dans sa chute, sa tête a heurté le radiateur de sa chambre. Dépêché sur les lieux, le commissaire Brunetti ne trouve aucune preuve flagrante infirmant cette hypothèse. Pourtant, il ne peut s’y résoudre. Quelque chose d’autre est arrivé, il le pressent, mais quoi ? Pour en avoir le coeur net, Brunetti fouille dans la vie de la signora Altavilla. Sa famille d’abord, la maison de retraite où elle passait ses journées, les femmes battues qu’elle recueillait chez elle… Se dessine au gré de son enquête officieuse une personnalité complexe, riche de secrets. D’ailleurs chaque témoin lui semble multiple, devenant tour à tour héros ou bandit, victime ou bourreau. Il n’y a pas d’évidences, pas de lignes droites ici, tout y est tortueux comme les ruelles de Venise que Brunetti arpente pour - peut-être - trouver la vérité.

L'histoire partait pourtant bien, mais le lecteur a rapidement l'impression de tourner en rond. Ceci étant, ce livre vaut quand même la peine d'être lu, car la façon dont le criminel est présenté dans ce livre échappe au manichéisme dont peut parfois faire preuve l'auteur. Pour une fois, les personnages ne sont ni tout blancs ni tout noirs, mais gris... Du coup, le dénouement surprend.

A noter : le livre n'est pas encore sorti en poche.

Popila, tu fais bien de remonter ce topic car je m'aperçois que j'ai complètement oublié de poster mon avis sur Brunetti et le mauvais augure   

J'ai beaucoup aimé cet opus des enquêtes de Brunetti, je crois même que c'est un de mes préférés   Déjà, le fait que l'intrigue se déroule durant un été caniculaire m'a plu car cela apporte une atmosphère particulière, plus légère et plus drôle avec tous ces petits détails sur l'inconvénient de la chaleur à Venise. J'ai énormément apprécié l'enquête sur la tante de Vianello victime d'un charlatan car Donna Leon y donne une critique de ce "commerce" et plus généralement des superstitions très juste et très intéressante.
La seconde enquête m'a au départ semblé un peu plus complexe et tortueuse mais finalement tout aussi intéressante : là aussi, les travers dénoncés par l'auteur sont justes et tout à fait transposables à ce qui existe en France et le dénouement m'a complètement surprise !

sandie a écrit:

Popila, tu fais bien de remonter ce topic car je m'aperçois que j'ai complètement oublié de poster mon avis sur Brunetti et le mauvais augure   

Il n'y a aucun souci !

Après une petite pause, j'ai fait deux petites promenades à Venise avec Brunetti en lisant Deux veuves pour un testament et L'Inconnu du Grand Canal. J'ai d'ailleurs des avis assez proches sur ces deux romans, à savoir que c'est toujours un plaisir de lire un roman de Donna Leon pour le côté "voyage" car les descriptions de Venise sont toujours aussi plaisantes mais les intrigues sont un peu longuettes.
Aussi bien dans Deux veuves pour un testament que dans L'Inconnu du Grand Canal, l'intrigue se déroule de façon assez lente pendant les deux tiers du roman avec des pistes un peu dans tous les sens pour finalement être bouclées plutôt rapidement dans les derniers chapitres. C'est loin d'être déplaisant ceci dit, mais on se demande parfois où l'auteur veut nous emmener (et dans le cadre de Deux veuves pour un testament, je n'ai pas bien compris le pourquoi du titre). Mais j'ai apprécié comme toujours le fait que l'intrigue mette en lumière des aspects peu reluisants de la société actuelle et nous fasse réfléchir.

Merci pour ton avis, Sandie, assez proche du mien - posté un peu plus haut. Je n'ai pas encore lu le dernier Donna Leon - pas encore sorti en poche - mais je vais peut-être passer mon tour, sauf si j'ai envie d'une escapade vénitienne -livresque !

Apparemment le nouveau, Le Garçon qui ne parlait pas, est meilleur (du moins, d'après les premières critiques que j'ai lu). On va dire que Donna Leon a eu un petit passage à vide avec les deux précédents
De toute façon, c'est un problème récurrent dans les séries : il y a toujours du bon, du très bon et du moins bon. J'imagine que c'est très compliqué pour un auteur de toujours se renouveler et trouver des intrigues qui se surpassent les unes aux autres.

J'ai lu dernièrement Le Garçon qui ne parlait pas et après la petite déception des deux tomes précédents, j'ai beaucoup aimé cet opus. Donna Leon délaisse quelque peu ses thèmes de prédilection (la dénonciation des travers de l'Italie actuelle) pour une réflexion plus générale (le regard porté sur les handicapés, la manière dont on les traite) qui est très intéressante. L'enquête est bien menée et le dénouement fait froid dans le dos !
Par contre je ne sais pas si c'est lié à l'intrigue ou pas, mais j'ai trouvé que ce roman était empreint d'une certaine mélancolie qui n'existait pas dans les précédents : on sent Brunetti un peu fatigué et assez "triste", j'espère que ça n'annonce pas une fin proche de la série...