Mort sur le Nil (Hercule Poirot #15)

Mort sur le Nil, d'Agatha Christie...


Résumé :
(source : Babelio)

Commentaire : J'ai apprécié cette lecture au point que je lui ai mis 5/5.

Mort sur le Nil est la première enquête d'Agatha Christie que j'ai résolu en preuves et en mobile à la télévision. La retrouver en livre a été un pur délice car cette histoire a une saveur de réussite particulière pour moi
En revanche cette fois, si je me souvenais de qui était coupable, je ne me remémorais plus le pourquoi du comment. Le doute s'installait donc parfois au regard d'une parole ou d'un geste suspect des personnages.
Comme d'habitude, l'histoire est riche en émotions, bien ficelée et surprenante. J'aime l'écriture, du moins la traduction, du livre. Le personnage de Race m'a beaucoup plus pour son côté bourru un peu comme l'inspecteur Japp. L'ajout de la romance adoucissait les enquêtes menées en parallèle. Hercule Poirot est toujours aussi attachant et surprenant d'intelligence. Je regrette néanmoins le côté un peu fouillis du début de lecture. Il m'était difficile de me repérer dans les personnages et leurs relations mais aussi de s'immerger dans l'histoire. C'est passé en cours de lecture mais c'est resté gênant au début.

C'est un de mes Agatha Christie préférés Le dénouement est tellement bien ficelé, et très surprenant (sauf pour ceux qui parviennent à deviner ) tout en étant crédible.

Ursula des mers a écrit:

Je regrette néanmoins le côté un peu fouillis du début de lecture. Il m'était difficile de me repérer dans les personnages et leurs relations mais aussi de s'immerger dans l'histoire. C'est passé en cours de lecture mais c'est resté gênant au début.

C'est souvent l'impression que j'ai en lisant les romans d'Agatha Christie. Au début, c'est toujours difficile de saisir qui est qui et les liens entre les personnages. Mais je suppose que c'est inévitable quand l'intrigue met en scène tellement de personnages, il faut du temps au lecteur pour se les approprier. Malgré tout, je trouve qu'ils sont toujours dépeins avec une grande finesse psychologique et beaucoup de réalisme.

Oui, je trouve aussi que les personnages font très réels. C'est un trait que je retrouve aussi chez Conan Doyle. Ils sont toujours décrits avec finesse et justesse. J'apprécie leur caractère bien personnel aussi.

Concernant les débuts fouillis, celui-là m'a surtout surprise. D'habitude, j'arrive à me repérer mais là, il faut croire qu'il y avait plus de personnages que de coutume . Les chapitres n'étaient pas segmentés par personnage non plus et ça ne m'a pas aidé. Je ne comprenais pas pourquoi on passait de l'un à l'autre comme ça et quel était le rapport entre tous. Après, le problème s'est résolu. C'est le tout d'entrer dans l'histoire surtout.

J'avais deviné certes mais aussi bien à la TV que dans le livre, la fin m'a saisi. Et pourtant je connaissais déjà la fin grâce à la série. Elle m'a tout de même surprise dans la façon d'être écrite Très percutante, si je puis dire

Ursula des mers a écrit:

J'avais deviné certes mais aussi bien à la TV que dans le livre, la fin m'a saisi. Et pourtant je connaissais déjà la fin grâce à la série. Elle m'a tout de même surprise dans la façon d'être écrite. Très percutante, si je puis dire

Le mot est bien choisi !

Bon ma participation à cette discussion sera pour l'instant plus une question car ma lecture remonte quelque peu pour une vraie analyse

Je suis une grande fan du film avec Ustinov qui a lancé ma fascination pour Christie quand j'étais au collège.

Dans mon esprit la Lynette du livre est loin de la personne froide et snob qu'elle est dans les adaptations. Oui elle fait quelque chose de moche en "prenant" le fiancé de son amie mais lui qui est tout autant responsable est toujours présenté comme un brave garçon dans les adaptations.

Mes souvenirs sont-ils flous?

En février, je suis allée voir l’adaptation de ce roman par Kenneth Branagh, dont j’avais apprécié la vision dans Le crime de l’Orient-Express. Ce film-ci, par contre, m’a assez déçue dans l’ensemble par son déluge de clinquant et de paillettes, l’ajout à Hercule Poirot d’une « fragilité » liée à la première guerre mondiale et pas du tout crédible et une fin bien trop rapide à mon goût. Trop de libertés par rapport au roman donc (et par rapport aux versions avec Peter Ustinov ou David Suchet). Aussi me suis-je précipitée en librairie pour relire le roman.

Ce fut un plaisir de retrouver tous ces personnages dans ce huis-clos sur un bateau sur le Nil et d’observer comment (quand on connaît le fin mot de l’énigme) Agatha Christie nous mène de détails en détails apparemment anodins à la résolution des trois meurtres, comment elle nous manoeuvre aussi, comment le traitement des personnages est mené et comment Hercule Poirot est vraiment un fin psychologue, outre les qualités de ses petites cellules grises. Sans oublier l’humour so british de la romancière.

Mon billet est très court, certes. Ne vous attardez pas ici, relisez cette perle du roman policier. Dame Agatha, vous êtes vraiment la Reine du crime !

« -C’est une idée qu’elle aurait pu trouver dans un roman policier. Les détails n’y sont pas toujors très exacts. » (p. 223)

« J’ai participé un jour à une expédition archéologique et cela m’a appris au moins une chose : quand tout à coup, au cours d’une fouille, un objet émerge de la terre, on fait soigneusement le ménage tout autour. On déblaye, on gratte tout autour avec un couteau et l’objet apparaît enfin, seul, prêt à être dessiné et photographié sans que rien d’étranger n’en déforme l’image. C’est ce que je cherche à faire ici : écarter tout ce qui est étranger à l’affaire de façon à ce que nous puissions voir la vérité – la vérité toute nue et dans son infinie splendeur. » (p. 318)