Le Vent - Dorothy Scarborough

Le vent est un roman de l'auteur américaine Dorothy Scarborough publié en 1925 et considéré comme son chef d'oeuvre.

Le roman s'ouvre sur une scène dans un train emmenant Letty, très belle jeune fille blonde, vers la ville de Sweetwater au Texas. Letty a perdu sa mère et n'a plus un sou pour vivre. Elle a passé son enfance dans un coin de Virginie qui ressemble au paradis terrestre et, globalement, à la vieille Angleterre. Petites collines vallonnées, vieilles pierres, grands et beaux arbres, ruisseaux chantants, oiseaux, fleurs, fourrés, buissons, beaux meubles anciens, terrasses et vie sociale raffinée où l'on tricote au coin du feu avec de vieilles dames gentilles ou alors où l'on danse avec de beaux jeunes hommes raffinés sous les lampions dans les grandes maisons fraîches.

Letty est en chemin pour s'installer chez son cousin Beverly, la seule famille qu'il lui reste, parti de sa Virginie natale pour aller vivre au bon air sec du Texas car son infection pulmonaire l'aurait autrement condamné à la mort.

Letty s'interroge sur le lieu dans lequel elle va continuer sa vie, elle imagine que le nom Sweetwater laisse entendre un charmant village bordant une rivière charmante. Un homme pourtant, saisi par sa beauté, s'adresse à elle. Wirt Roddy est un coureur, mais aussi un éleveur riche et surtout un homme dur. Il tente de séduire un peu Letty à qui il fait un peu peur, mais surtout, après lui avoir parlé, la met en garde, lui dit de rebrousser chemin. Contraint par elle, il lui parle du Texas, de ce lieu rude et sans vie, de cette plaine battue par des vents hurlant, sur laquelle les vaches meurent de soif et où rien ne résiste au sable.

Letty arrive chez son cousin et constate avec effroi que ce que Wirt Roddy lui a dit est vrai. Elle sera condamnée à rester enfermée dans cette bicoque formée de quelques planches, dans laquelle tout est ensablé quoi qu'il arrive. Elle sera condamnée à faire la leçon aux enfants de son cousin sous l'oeil étincelant de Cora, la femme belle et vive de son cousin, qui la hait par jalousie et mépris pour sa douceur. Elle sera condamnée à rester là, dans cette maison battue par le vent qui la terrorise, alors que la sécheresse s'installe et que les éleveurs risquent de tout perdre, dans ce lieu où les éléments exacerbent tout, la haine, l'amour, jusqu'à la folie. Elle n'aura pour seul répit que les visites de deux cow boys sans le sous, Lige, gentil est timide, et son ami, boute en train flamboyant.

C'est un très beau roman, aride, battu par les vents. J'avais dit à Akina que je souhaitais lire un roman écorché par le soleil, battu par les éléments, un roman de taiseux. Elle m'a offert le Vent à Noël et elle n'aurait pas pu tomber plus juste. J'ai énormément aimé ce livre âpre qui m'a un peu rappelé Ethan Frome de Warton par son ambiance.

Le roman a été adapté au cinéma en 1928 par un parfait inconnu, starring de parfaits inconnus. Je vais tout de même essayer de le voir.

Alors, tentés ?

Oui, il a l'air vraiment bien.

Curieusement, ça me rappelle un passage de Ma brillante carrière de Miles Franklin, un roman plus ou moins autobiographique où la narratrice, qui a un caractère bien trempé, est obligée, à un moment donné, pour des raisons financières, de revenir dans la région pauvre où vit sa famille (le roman se déroule en Australie) pour être institutrice dans une famille très fruste.

Je me laisserais bien tenter...

Je suis contente qu'il t'ait plu ! En tout cas, la description que tu en fais me donnes très envie de te le piquer