Dorothy Parker

Dorothy Parker (1893- 1967) est une journaliste, critique, poétesse et scénariste américaine, connue pour son humour caustique, son ironie acerbe, ses mots d'esprits décapants et le regard acéré qu'elle porta sur la société urbaine du début du XXème siècle.
Pour Hollywood, elle écrivit, souvent en collaboration, les scripts d’Une étoile est née (1937), de La Vipère de William Wyler (1941), Cinquième Colonne d'Alfred Hitchcock (1942), d’Une vie perdue (1947) et de L'Éventail de Lady Windermere d'Otto Preminger (adaptation de L'Éventail de Lady Windermere d'Oscar Wilde, 1949).
Inquiétée dans les années 50 en raison de ses sympathies communistes, puis finalement jugée inoffensive, elle reprend sa chronique satirique au New Yorker. Elle succombe à une crise cardiaque à New York en 1967, en léguant ses biens au mouvement du pasteur Martin Luther King.

J'ai lu plusieurs de ses écrits, notamment la série de pièces en vers Hymnes à la haine parue chez Phébus et un petit recueil de nouvelles intitulé Comme une Valse édité chez 10/18 :



Ces nouvelles et/ou chroniques se lisent avec beaucoup de plaisir. Certaines m'ont plus séduites que d'autres mais globalement, j'ai apprécié leur tonalité, leur rythme et surtout l'humour irrévérencieux dont l'auteur fait preuve dans chacune d'entre elles. On est face à un auteur doué d'une verve incroyable.
Je ne suis pas étonnée qu'Amy Sherman-Palladino, la créatrice de Gilmore Girls se réclame de cet auteur. On a l'impression dès la première nouvelle, Heures blêmes (une de mes préférées), d'entendre parler Lorelai. La narratrice brille instantanément par son intelligence, son élégance et le caractère drolatique et impétueux de son langage. Dorothy Parker manie la langue avec une grande agilité.
Dans ce court récit en forme de long monologue, l'auteur se bat contre son insomnie, armée d'un humour particulièrement féroce. "Je suis le seul être vivant réveillé pendant que le reste de l'humanité est en train de dormir ", constate t-elle, désespérée mais n'ignorant pas, néanmoins, l'absurdité de la situation.
D'emblée, l'auteur donne le la : elle se fait la voix de l'ironie et de l'absurde, de l'ivresse et de la neurasthénie aussi. En un petit nombre de pages, elle croque, vaillamment, des situations rocambolesques et des personnages étonnamment réalistes. On n'est pas prêt d'oublier Madge et Annabel, un duo de copines qui jouent à "et si un millionnaire nous léguait un million de dollars ?" ni Lolita, qui porte mal son prénom, ou encore Horace, un domestique dont le bavardage incessant assomme même les plus patients. La nouvelle Mrs Hofstadter, qui habite Josephine Street est un petit bijou d'humour instantané qui m'a ravie de la première à la dernière page.

Pour se plonger plus avant dans l'œuvre de Dorothy Parker, je pense qu'il n'y a rien de mieux que cette intégrale parue chez Penguin :

Elle fait partie de ma longue liste des auteurs que je devrais lire....

Tu as quoi dans ta PAL ?

Pour une fois, rien

Oh mais il va falloir remédier à ça un de ces 4

Merci pour cette présentation ! Je n'ai que les poèmes de l'auteure, il faudrait que j'essaie ses nouvelles.

Ses poèmes sont très particuliers, assez cruels et décapants comme la plupart de ses autres écrits.

Je me demande ce que vaut le film avec Jennifer Jason Leigh, je crois qu'il n'a pas très bonne réputation

Pour la découvrir le mieux c'est de commencer par quel roman ?

Elle n'a pas écrit de romans mais tu peux commencer par un recueil de nouvelles 

ok merci !

Je suis en ce moment plongée dans l'intégrale des nouvelles de Dorothy Parker, et c'est un pur régal! Je la recommande vivement, son écriture est très subtile et son humour, bien que grinçant, désopilant! Ses nouvelles ne sont pas seulement divertissantes, mais elles sont d'admirables bijoux littéraires, façonnées avec soin, et certaines tournures de phrases sont du pur génie. Dorothy Parker perce en plein cœur l'hypocrisie humaine, avec beaucoup d'ironie, mais aussi avec une surprenante finesse et une plume délectable. Je n'ai pas assez d'éloges pour ses écrits (dont je ne connais que les nouvelles, jusqu'à présent). Elle est vraiment brillante

Très bonne nouvelle parce que cela n'arrive pas si souvent : un petit recueil de nouvelles de Dorothy Parker vient de sortir en poche chez Sillages !

Il s'agit de Monsieur Durant et autres histoires de couples

Citation :

M. Durant n’a aucun problème avec les femmes, qu’il ne dédaigne d’ailleurs pas de lorgner dans le tram. Son épouse, sa maîtresse et sa fille ont pour lui une égale considération. D’où peuvent donc lui venir tous les soucis qu’il a avec elles ?
M. Durant est un employé sans histoire et un citoyen modèle ; il serait bien étonnant qu’il y soit pour quoi que ce soit.

Dorothy Parker (1893-1967), figure emblématique du New York des années folles, se fit connaître par son humour acerbe et son sens de la formule. Journaliste, scénariste, militante anti-nazie et anti-ségrégation, elle s’abîma dans l’alcool et les mariages ratés, à l’instar d’autres membres de la « génération perdue ». Elle écrivit une cinquantaine de nouvelles, toutes aussi drôles qu’impitoyables.

J'ai lu la 1ère nouvelle (Monsieur Durant justement) et je l'ai beaucoup aimée. C'est remarquablement écrit et Dorothy Parker y dénonce avec un esprit particulièrement mordant le machisme et l'hypocrisie.

La vie à deux sera réédité le 21 octobre chez 10 18  

Ah super ! Et magnifique couverture !

J'avais commencé deux fois sa biographie, intitulée "L'extravagante Dorothy Parker" de Dominique de Saint-Pern mais le style trop maniéré de l'auteur m'a à chaque fois ennuyée,   même carrément agacée. Je me suis arrêtée au tiers du livre alors que cette époque est très intéressante. Mieux vaut que je lise les nouvelles de Dorothy Parker, je crois

The Constant Reader sort le 16 décembre chez l'excellente maison d'édition américaine McNally Editions.
Il s'agit d'une compilation de ses critiques de livres !

Citation :

Dorothy Parker's complete weekly New Yorker column about books and people and the rigors of reviewing.

When, in 1927, Dorothy Parker became a book critic for the New Yorker, she was already a legendary wit, a much-quoted member of the Algonquin Round Table, and an arbiter of literary taste. In the year that she spent as a weekly reviewer, under the rupic "Constant Reader," she created what is still the most entertaining book column ever written. Parker's hot takes have lost none of their heat, whether she's taking aim at the evangelist Aimee Semple MacPherson ("She can go on like that for hours. Can, hell-does"), praising Hemingway's latest collection ("He discards detail with magnificent lavishness"), or dissenting from the Tao of Pooh ("And it is that word 'hummy,' my darlings, that marks the first place in The House at Pooh Corner at which Tonstant Weader Fwowed up").

Introduced with characteristic wit and sympathy by Sloane Crosley, Constant Reader gathers the complete weekly New Yorker reviews that Parker published from October 1927 through November 1928, with gimlet-eyed appreciations of the high and low, from Isadora Duncan to Al Smith, Charles Lindbergh to Little Orphan Annie, Mussolini to Emily Post

Il faut vraiment que je la lise

Shelbylee a écrit:

Il faut vraiment que je la lise

Mais ouiiiiiiiii !