Suzanne Collins : Hunger Games

les districts veuillent refaire des Hunger Games avec les gens du Capitole : je trouve que c'est normal après tout ce qu'ils ont souffert alors que les gens du Capitole se divertissaient de leur malheur de leur faire payer.

en recréant des Hunger Games, les gens des Districts vont se repaître du malheur des gens du Capitole. Les rôles vont donc être inversés, et ils risquent de devenir ce qu'ils ont combattu

Je ne me doutais pas du tout qu'on assisterait aussi vite aux Games suivants! Je n'en revenais pas quand ils ont annoncé que ce serait les anciens gagnants qui seraient tirés au sort pour y participer... En même temps, il faut avouer que c'est un excellent moyen de punir Katniss pour son offense au Capitol à la fin de Hunger Games. Je m'attendais à une révolte, et je pensais vraiment que ce serait le sujet de ce deuxième volet, malgré le fait que la révolution semblait mal partie dans le District 12... J'ai un peu traîné sur le début, puis, une fois l'annonce des Jeux, je n'ai plus pu m'en sortir!

je ne comprenais pas trop où Beetee voulait en venir avec ses histoires de fil enroulé autour de l'arbre frappé par la foudre. J'ai trouvé que l'auteur avait très bien réussi à entretenir la confusion lors de ce passage. Que fait-il avec le couteau dans la main? Quel rapport avec le champ magnétique? Le lecteur comprend soudain en même temps que Katniss! C'est très fort, comme dénouement au Jeu.
Je ne me doutais pas non plus d'un plan incluant Haymitch et le nouveau Gamekeeper pour détruire le Capitol! Evidemment, quelques indices sont disséminés à droite à gauche, mais je ne l'avais pas vu venir non plus...
J'adore la relation entre Katniss et Peeta! Par contre, la fin m'a brisé le coeur! Peeta capturé par le Capitol?? Non, non et non!

Quand même, nous les refourguer une nouvelle fois le coup de l'arène c'est un peu abusé. Moi je voyais plutôt l'intrigue partir sur la rebellion... Même si l'auteur fait quelque chose d'assez différent de ce second opus des jeux, je trouve que l'intrigue s'y essouffle.

Je trouve que l'auteur n'arrive pas à sortir de sa recette de base: Katniss plongée dans une arène mortelle où elle doit survivre dans un monde hostile et pervers. Dans les deux premiers c'est deux fois le coup de l'arène, soit un de trop. Dans le troisième c'est peu d'action et beaucoup de jérémiades/plaintes de "l'héroineplongéedansunmondedebrutesquicomprendrienmaisquidétestetoutlemondeparcequetoutlemondelamanipule" Au final, on est bloqué dans la tête d'une héroine en plein naufrage. Inutile de vous dire que le roman plonge avec ... Je pense que la plus mauvaise idée est en outre de nous maintenir totalement en dehors de tout ce qui est intéressant dans la rebellion (on n'assiste globalement assez peu au réunions des dirigeants) pour choisir plutôt l'axe de l'HP ... oui car Katniss passe sa vie à l'HP entre morphine et cauchemards redondants... franchement lourdingue.

Autre grave erreur : l'auteur n'arrive tout simplement pas à négocier le virage vers la rebellion généralisée. Pourquoi? parce qu'en fait il s'avère qu'elle a une capacité de "world building" proche du néant. Elle est tout de même incapable de gérer une inrigue avec plus de 4 ou 5 personnages à peu près détaillés. On reste donc confiné dans la psyché de Katniss qui se fait balloter dans un monde totalement désincarné parce que l'auteur n'arrive pas à lui donner vie.

Par exemple, pourrez vous vous imaginer que la seule vraie vision du conflit que nous avons c'est via les "spot télé" tournés pour manipuler les foules ? Non mais franchement, parce que la guerre c'est vraiment rien d'autre que de la télé réalité ?
Le seul vrai moment d'action est un recyclage de l'arène (oui oui parce que pour Suzanne Collins la guerre est une sorte de jeu vidéo bas de game (en gros une version légèrement modifiée des Hunger Games du 1 avec des "pods" qui déclenchent des pièges à la Cube dans les rues (mutants en prime) ... avec ce qui se passe en Libye c'est presque honteux de présenter un conflit urbain de cette façon là) ... franchement nul.

Enfin, je ne parle même pas des interactions entre personnage qui sont totalement baclées : oh je déteste Haymitch, dès que je le vois je lui griffe le visage et 2 minutes après oh je vais tout mal je suis toute malheureuse, je me jette dans les bras compatissants d'Haymitch No comment ...

Conclusion : la trilogie c'est bien ... si l'auteur a les reins pour continuer sur sa lancée ... pas de bol Suzanne Collins ne les avait pas.