Lauren Weisberger, reine de la chick-lit ?

Cela fait longtemps que je n'ai pas lu de chick-litt, je note la référence de ce dernier titre pour cet été! En fait j'ai vu qu'il était sorti en poche mais la couverture m'a fait penser à celles de Candace Bushnell et je n'avais pas du tout aimé 5e avenue que j'avais abandonné d'ailleurs. J'étais donc persuadée que c'était encore son oeuvre (les couvertures se ressemblent non?) Mais comme c'est l'auteur du Diable... et que j'avais aimé, je vais me laisser tenter.

Je dois avouer m'être arrêtée avant même la moitié du roman. C'est surtout les stéréotypes des personnages qui me gênaient. J'avais l'impression d'être dans Santa Barbara ou Les feux de l'amour, des gens richissimes, très laqués, très superficiels et ma foi amusants mais pas assez.

J'ai lu Revenge wears Prada et je n'ai pas du tout aimé cette suite. Rien à voir avec le Diable s'habille en Prada : déception au niveau du parcours des personnages et surtout de la narration. C'est simple il ne s'y passe quasiment rien. Peut-être que j'étais clémente avec le premier roman à l'époque car c'était l'une de mes premières lectures chick-lit', peut-être que j'ai tellement aimé le film que j'ai surévalué le livre? Ou peut-être que cette suite est juste complètement ratée et là il n'y a pas grand chose à faire. Qu'est donc devenue Andy, la journaliste en herbe qui prenait l'univers de la mode de haut? Et bien elle dirige un magazine de mode consacré uniquement aux mariages! Oui. Pas pigiste au Times ou dans une revue d'actualité, non, elle travaille encore dans la mode. Sa collaboratrice est Emily, son ancienne rivale du temps où elles travaillaient toutes deux pour Miranda Priestley! Ce point-là, il faut bien l'avouer est sympa car Emily était un bon personnage que j'avais envie de retrouver. "The Plunge" (c'est le nom de leur magazine) cartonne grâce à ses interviews de célébrités et ses pages mode. Où est passé l'ambition d'Andy?

Attention, un peu de spoiler sur la suite!

Lorsque le roman débute Andy est sur le point d'épouser Max, un riche homme d'affaires, héritier d'une énorme fortune, rencontré grâce à Emily et qui a investi dans leur revue. Or, juste avant de partir vers l'autel Andy découvre une lettre de sa belle-mère adressée à Max. La belle-mère demande à son fils d'y réfléchir à deux fois avant d'épouser cette fille de classe moyenne alors que son ex avait toutes les qualités requises pour faire une meilleure épouse. C'est le drame pour Andy. Et je me demande encore comment cette lettre peut tenir tout le reste de l'intrigue tellement c'est sans intérêt?! Bref, Andy doute sur son couple alors qu'elle a quand même dit oui devant le prêtre. Ensuite les filles apprennent que Miranda veut les recevoir en rendez-vous. Elle veut acheter leur magazine!

Voilà, c'est à peu près tout ce qui se passe dans le livre, c'est dire si c'est mince et peu captivant. J'ai dû sourire deux ou trois fois maximum, uniquement grâce au personnage de Miranda (qui ne reconnaît pas ses anciennes assistantes!) mais sinon j'ai surtout souffert de ce vide narratif et de toutes ces pages où à part de l'air brassé il n'y a pas grand chose.

Certes il ne fallait pas forcément faire d'Andy une grande journaliste reporter, le côté médiocre du personnage peut même être intéressant, à savoir la fille qui a pris Miranda de haut pendant des années et se rend compte qu'elle ne décrochera jamais non plus un Pullitzer, mais de là à la coltiner aux mariages, c'est tellement cliché. Et la voilà aux bras d'un millionnaire, et tout s'écroule soudain autour d'elle! Oh le drame (rire sarcastique haha!). Mais on s'en fiche! Où est le contraste entre les deux univers Andy / Miranda? Où est le bonheur de voir cette fille sûre d'elle faire des concessions pour atteindre son but? Où est l'humour? Le glamour même? Rien, et même le face à face avec Miranda est assez décevant. Qu'Andy se retrouve à nouveau sur sa route est une bonne chose, mais là c'est assez nul. La seule chose qui ne démérite pas c'est le cruauté de la papesse de la mode, elle va bien les écraser jusqu'au bout. Et franchement on ne lui en veut même pas tellement les héroïnes m'ont semblé tartes. Et la fin c'est le pompon.

J'ai hâte d'avoir d'autres échos pour savoir si j'aurais dû être indulgente et si je suis passée à côté de quelque chose, mais là j'ai vraiment détesté. Il faut dire qu'après Le diable s'habille en Prada j'avais débuté certains autres livres de Lauren Weisberger, tous refermés avant la fin. J'aurais dû me méfier.