Ce roman à l'intrigante histoire a été publié en 2018 et me laisse avec un drôle de sentiment.
Place à la couverture:
Claire North nous plonge dans un UK dystopique où les meurtriers s'en tirent indemnes s'ils payent pour leur crime en monnaie sonnante et trébuchante. Evidemment, ceux qui ne peuvent pas se le permettre restent sur le carreau, sans parler des victimes elles mêmes, non reconnues.
On nous dépeint une société à 2 vitesses étouffante d'injustice, sans recours pour en changer et nous le fait bien comprendre: c'est comme ça. On nait du bon côté de la barrière, ou pas; aucune possibilité de grimper dans l'échelle sociale, ici. "The Company" contrôle le monde.
Theo Miller travaille au "Criminal Audit Office", chargé d'évaluer ces fameux montants. Il remplit sa tache comme un somnambule, totalement passif, sans intérêt ni pour sa vie ni pour son boulot.
Or, tout change lorsqu'un jour c'est le meurtre d'une ex petite amie, Dani, qu'il est chargé d'évaluer. D'où le titre "84k", valeur attribuée pour racheter ce crime.
Sans doute est il (enfin) temps de se réveiller...
Le climat claustrophobe est très bien rendu, j'ai ressenti une forme d'oppression et d'angoisse pendant toute la lecture; on ne peut s'empêcher de s'interroger et de se dire: et si cela nous arrivait dans la réalité un jour ou l'autre? C'est en tous les cas ce que je ressens chaque fois que je lis ce style de romans, car ils flirtent avec notre monde sans toutefois le décrire absolument.
Qu'est ce que je ferais si j'étais à la place de Theo ou d'un autre personnage de cette histoire? Cela permet de se questionner sur son propre rapport à la passivité et à l'injustice, à l'obéissance au système, ce que l'on aurait fait pendant la guerre par exemple...
Difficile d'aimer éprouver ce genre de sentiment; malgré tout, j'ai beaucoup apprécié ce livre.
Encore une fois, je tire mon chapeau à l'inspiration de Claire North, même si celui ci n'est pas mon favori!
En effet, je pense cependant qu'il aurait été bien meilleur s'il avait été tronqué d'un bon cinquième, le rythme s'essoufflant à partir d'un certain moment.
Si quelqu'un le lit, je serais curieuse de savoir si vous avez eu la même impression!