Qu'avez-vous pensé du bal ?Bien que Fanny n'aime pas être le centre de l'attention et n'a pas l'air très au courant du déroulé d'un bal (personne n'a pensé utile de la "former" à ce sujet?), elle semble l'apprécier quand même.
Le bal est assez simple, on ne l'a met pas trop en avant (elle n'a pas le même statut que ses cousines et cela transparait là aussi).
Que pensez-vous de Henry Crawford et de la façon dont il se conduit auprès de Fanny ?Pareil.
Il est trop intrusif, il ne comprend pas le sens du mot "non". Il ne m'était pas complètement antipathique avant.
Par contre, à partir du moment où il se déclare et bien sur surtout parce qu'il revient à la charge, et abusivement, à maintes reprises sans respect pour ce qu'elle dit pourtant clairement, pour moi, là, il devient inexcusable, quel que soit son charme.
En ce sens il est soutenu par sa soeur; le contenu de son message est choquant car elle prend comme acquis une réponse positive de Fanny alors que chronologiquement, celle-ci a déjà refusé.
Ils agissent tous les deux comme des prédateurs.
Henry utilise ses vieux trucs, tachant de flatter la vanité qu'elle n'a pas pensant que c'est le chemin vers son coeur.
Mary utilise les mêmes armes en parlant à Fanny des femmes qu'il a séduite à Londres, tablant sur le fait qu'elle serait éblouie d'être choisie entre toutes, comme si son frère était un trophée. Cela en dit long sur son caractère et sa propre vanité. Et elle est très manipulatrice, utilisant la nouvelle position de William obtenue par Henry pour achever sa victime. Ce qu'elle affirme à Fanny comme faisant partie du "plan"!
- Citation :
- Son insistance, même après le refus sans équivoque de Fanny, est franchement écœurante. Aux yeux des autres personnages, il y a là une constance qui force leur admiration, ce que je ne peux pas partager.
On en parle plus loin mais en effet l'entourage devient de plus en plus toxique, avec cette forme de "complot" ou de "plan", qui intègre au fur et à mesure tous les personnages comme pour cerner Fanny dans un coin et lui faire "entendre raison", que j'ai trouvé très anxiogène.
- Citation :
- Fanny elle-même, dans son discernement inégalable
C'est un mot qui la dépeint très bien
Je crois qu'il a en effet une vraie attirance, mais de profonds sentiments, c'est à voir... Il y a une forme d'excitation et de défi à conquérir Fanny coute que coute car elle résiste. Il a peut être vu en elle des qualités qu'il n'avait pas trouvé chez quiconque. Est ce que Fanny pourrait déteindre sur lui et le rendre moins superficiel, je ne sais pas.
Que pensez-vous de la réaction de Fanny ?Je la trouve admirable de ténacité, intégrité et de droiture dans ses choix car elle sait quels seraient ses avantages matériels à l'épouser. Elle craint pour son avenir qui est tout sauf tracé, et pourtant ne flanche pas.
Financièrement elle est nulle part, socialement pas mieux, dépendant seulement du bon vouloir de sa famille d'accueil.
Pour justifier son refus devant son oncle sans dévoiler les comportements limites de ses cousines, elle parvient à ne pas cracher le morceau. Comme celles ci ne sont pas des amies, c'est d'autant plus fort.
Et encore pire, elle résiste bien que tour à tour, chacun lui rappelle que c'est à Henry que William doit sa position!
Que pensez-vous des différentes réactions des Bertram et de Mrs Norris ?Alors eux...
Cette connivence qui s'accentue à mesure que Fanny résiste et que de plus en plus de personnages s'en mêlent est démoniaque
Ils essaient tous de la faire craquer, justifié par la position sociale de l'un et de l'autre, et parce qu'ils seraient content d'avoir Henry parmi les voisins.
Tous savent mieux qu'elle ce qu'il convient de faire! C'est amené comme un étau qui se resserre.
L'un des pires pour moi (car inattendu!) est Edmund qui est tellement aveuglé par les parallèles qu'il voit entre lui/Mary et Henry/Fanny qu'il la trahit tout simplement dans l'une des pires scènes, je trouve.
Celle où pendant la lecture de Shakespeare, comme il perçoit que Fanny secoue la tête, Henry saute sur l'occasion pour la harceler de questions, empiétant sur sa "bulle", se rapprochant physiquement comme mentalement, malgré son refus et sa gêne.
Pendant ce temps Edmund lit son journal, soutenant Henry dans sa conquête
, pensant être dans le juste.
En plus, lorsqu'il discute avec Fanny sur la compatibilité des caractères, on retrouve en effet l'influence de son histoire avec Mary et puis j'ai trouvé délirant sa façon de voir comment les gens tombent amoureux. Parce que Fanny n'est pas
habituée à Henry, c'est avec le temps et la persistance qu'elle l'acceptera!! Aussi simple que cela: il suffit qu'elle s'habitue!
Il pense lui aussi la faire plier.
Il reporte la responsabilité de ce qui s'est passé entre Henry et ses soeurs seulement sur elles, Henry reste immaculé à ses yeux
alors que c'est 50/50.
Il m'a agacée également lorsqu'il parlait de Mary à Fanny en l'appelant "ton amie", complètement aveuglé par ses sentiments à lui. Fanny a trop de patience...et beaucoup de délicatesse de ne pas dire à Edmund ce qu'elle pense de Mary alors que toute rencontre avec elle comme avec son frère est ressentie avec l'appréhension d'une attaque.
Et c'est justifié.
J'ai été étonnée que Lady Bertram trouve cette union une bonne idée, elle qui dit souvent qu'elle a besoin de la présence de Fanny, notamment depuis que ses filles sont parties!
J'aurais pensé que son égoïsme lui aurait fait réagir autrement pour la garder.
- Citation :
- J'ai bien aimé la touche d'humour quand elle est convaincue que tout à commencé lors du bal et que c'est grâce à elle qu'Henry a remarqué Fanny, uniquement parce qu'elle a envoyé sa femme de chambre et qu'elle en endosse tout le crédit, alors que Fanny n'a pas eu besoin des services de celle-ci !
Oui, c'était n'importe quoi. Elle y trouve une occasion de "briller" et elle est ridicule.
Personne ne la reprend à ce sujet, et c'est un petit clin d'oeil avec le lecteur qui sait que l'attachement de Henry a commencé bien avant.
Quant à Norris, égale à elle même, trouve encore une bonne occasion de montrer sa méchanceté.
J'ai apprécié les remarques de Fanny qui s'étonne que ces femmes soient choquées que l'on refuse les avances d'un homme séduisant et d'un beau parti, que l'on trouve repoussant. Féministe avant l'heure?
Que pensez-vous de la relation entre Mary et Edmund ?Ils sont attirés, amoureux mais pas compatibles, tot ou tard l'un ou l'autre devrait faire le sacrifice de ce qui lui tient à coeur. Ce n'est probablement pas très viable à moyen ou long terme, je suis d'accord aussi.
Avez-vous un moment préféré ?Lorsque Sir Thomas va voir Fanny dans sa pièce et qu'ils discutent de la situation.
Elle, gardant ses arguments, car elle n'est pas une "balance", avec tous ces changements qui se lisent sur son visage (rougeur, le "non" silencieux"), lui, que j'ai trouvé assez dur avec elle. Il n'a pas l'habitude qu'on lui tienne tête sous son toit.
Il part sans la croire et elle aura résisté, se sera défendu jusqu'au bout malgré le stress que cela lui provoque.
Et au dela, il n'est pas son ennemi puisqu'il fait allumer du feu dans la pièce.