Crime et châtiment, 4eme partie : chapitres 5 et 6

Je vous propose de lire les deux derniers chapitres de la quatrième partie pendant la semaine du 10 au 16 janvier 2022.

Raskolnikov va-t-il tout avouer à Sonia?
Rasoumikhine va-t-il enfin comprendre que son ami est un meurtrier?
Que va faire Svidrigaïlov qui a tout entendu de la conversation entre Sonia et Raskolnikov ?

Quel suspens!

Retard rattrapé !
Croyez vous, comme Roskolnikov que Porfiri le croit coupable et cherche à le manipuler?
Comme la "logique" de pensée de Raskolnikov m'échappe, j'ai du mal à le suivre lorsqu'il prétend que l'autre cherche à lui faire avouer son crime par des procédés bien tordus. A t il raison, est il paranoïaque... difficile à dire, et peut être est ce les deux car il semble que l'on nage en plein paradoxe en permanence.
Je ne sais pas bien ce que Porfiri lui veut, j'ai l'impression d'un jeu du chat et de la souris mais sans pouvoir suivre qui joue le rôle de quoi ici.
Le chapitre 6 comporte quelques coups de théâtre, qu'en pensez vous: y êtes vous sensibles? Sont ils bien amenés, ou non? Tirés par les cheveux?
Franchement, je ne m'attendais à aucun des éclats de cette partie, et surtout pas à la scène où on retrouve le "témoin".
Tout est comme un cauchemar, car j'ai l'impression que les pensées de Raskolnikov parasitent le récit continuellement, comme un paravent qui m'empêche de suivre les faits réels, c'est très bien fait de ce point de vue là  
Ressentez vous cela aussi?

Croyez vous, comme Roskolnikov que Porfiri le croit coupable et cherche à le manipuler?

J'avoue que le discours de Porphyre est assez étrange. Il traite Raskolnikhov comme un "ami". Comme il le sait étudiant en droit, il lui expose sa théorie pour faire avouer un coupable lorsqu'il n'y a pas de preuve. Une sorte de torture psychologique, où le suspect est laissé en liberté, mais surveillé dans tous ses actes. Le coupable finit par craquer, ne sachant si le juge le soupçonne ou pas.
Ce qu'il raconte est exactement ce qui se passe dans la tête de Rodia, qui se demande s'il fait les frais de cette méthode. Et pourtant Porphyre le laisse partir, lui conseillant de faire attention à lui et de ne pas se rendre malade ... Je me demande si, à ce moment précis il soupçonne déjà Rodia ou s'il utilise sa méthode sur lui pour voir ce qu'il en résultera...

Le chapitre 6 comporte quelques coups de théâtre, qu'en pensez vous: y êtes vous sensibles? Sont ils bien amenés, ou non? Tirés par les cheveux?

Je ne m'attendais pas à ce qu'un autre s'accuse du crime. Est-ce une ruse de Porphyre ? Nicolas a-t-il fait les frais de la méthode du juge ? Ou bien joue-t-il la comédie pour faire craquer Rodia, à la demande du juge ? Mais apparemment le juge pensait plutôt mettre Rodia face à l'"homme du lendemain"... Le chapitre 5 se termine vraiment en "cliffhanger".

Tout est comme un cauchemar, car j'ai l'impression que les pensées de Raskolnikov parasitent le récit continuellement, comme un paravent qui m'empêche de suivre les faits réels, c'est très bien fait de ce point de vue là . Ressentez vous cela aussi?

Pour ma part je suis plutôt étourdie par le discours de Porphyre, qui parle sans discontinuer. Il le traite en ami, rit beaucoup, évoque de sa santé, explique sa stratégie. Pour couronner le tout, il fait des allées et venues, qui doivent bien perturber son interlocuteur. J'imagine la scène avec un Porphyre qui bouge sans cesse, parle fort, ricane et un Rodia, statique et qui finit par exploser. C'est une belle torture psychologique...

Croyez vous, comme Roskolnikov que Porfiri le croit coupable et cherche à le manipuler?

Je pense que oui. Il n'a peut être pas encore de preuve, mais il pense tenir le bon suspect.
J'ai beaucoup apprécié le passage où il lui explique qu'en cernant un coupable, en le suivant, ce dernier finit par avouer.
On voit bien dans ce chapitre à quel point Raskolnikov fait très attention à ce qu'il dit car il voit bien qu'il est soupçonné

@DViolante

Citation :

il lui expose sa théorie pour faire avouer un coupable lorsqu'il n'y a pas de preuve. Une sorte de torture psychologique, où le suspect est laissé en liberté, mais surveillé dans tous ses actes. Le coupable finit par craquer, ne sachant si le juge le soupçonne ou pas.

Le fait que Porphyre ne cesse de revenir à la charge depuis quelques chapitres, sans forcément l'accuser frontalement, ressemble en effet à de la torutre psychologique.
Il le mets sous pression pour qu'il avoue.

Le chapitre 6 comporte quelques coups de théâtre, qu'en pensez vous: y êtes vous sensibles? Sont ils bien amenés, ou non? Tirés par les cheveux

C'est peu tiré par les cheveux à mon avis, avec le "témoin" dissimulé derrière la porte puis un homme qui vient tout avouer, et tout ça en même temps

Tout est comme un cauchemar, car j'ai l'impression que les pensées de Raskolnikov parasitent le récit continuellement, comme un paravent qui m'empêche de suivre les faits réels, c'est très bien fait de ce point de vue là . Ressentez vous cela aussi?

C'est bien fait puisqu'on voit bien qu'il y paranoïaque: dès qu'il arrive dans le commissariat, il se demande si les employés ne le surveillent pas alors qu'ils font juste leur travail.
C'est à peine s'il écoute Porphyre tant il se dit qu'il ne doit rien dire, ne rien montrer etc..

Citation :

Pour ma part je suis plutôt étourdie par le discours de Porphyre, qui parle sans discontinuer. Il le traite en ami, rit beaucoup, évoque de sa santé, explique sa stratégie

Dostoievski parvient à restituer un dialogue, ou plutôt un monologue dont le rythme va croissant.
On avait déjà eu des longs discours, notamment ceux de Marmeladov et Rasoumikhine, et on a la même chose avec Porphyre:  il parle, il rit, il bouge sans cesse, un peu pour amadouer Raskolnikov ou même lui donner le tournis et lui faire oublier toute précaution.
Le rythme de ce chapitre est vraiment impressionnant, le chapitre suivant m'a paru plus plat.

Croyez vous, comme Raskolnikov que Porphyre le croit coupable et cherche à le manipuler ?

Pour ma part Porphyre se joue totalement de Rodia, il le pousse dans ses retranchements de façon magistrale. Le dialogue repose de toute manière sur l'idée de délire, le but étant de faire perdre les pédales à Raskol... et ça fonctionne très bien.
Porphyre insiste sur "le coup de hâche" et pénètre la conscience de Rodia avec une déconcertante facilité. Il est fait comme un rat !


Le chapitre 6 comporte quelques coups de théâtre, qu'en pensez vous: y êtes vous sensibles? Sont ils bien amenés, ou non? Tirés par les cheveux ?

J'ai adoré l'interrogatoire, quelle tension ! surtout quand Rodia se met à hurler et que Porphyre se marre !
Le coup de théâtre alors que je pensais bien que la surprise était "l'inconnu" surgit Nicolaï, l'ami peintre qui s'accuse du meurtre. Porphyre n'y croit pas, mais Rodia sort en homme libre du commissariat.

Tout est comme un cauchemar, car j'ai l'impression que les pensées de Raskolnikov parasitent le récit continuellement, comme un paravent qui m'empêche de suivre les faits réels

En fait l'auteur est remarquable car il nous fait ressentir le grand dilemme auquel Rodia est confronté: avouer être l’auteur des deux meurtres puis en assumer les décisions qui s’ensuivront, ou feindre l’innocence pour ne pas se compromettre et se laisser martyriser par une conscience en perpétuelle accusation. Du coup le récit est en effet ponctué par les pensées de Rodia qui se rapproche toujours plus de la folie.

Croyez vous, comme Raskolnikov que Porphyre le croit coupable et cherche à le manipuler ?
C'est comme ça que j'ai compris ce chapitre et je ne m'étais pas posé la question. De ce que j'ai interprété, Porphyre est convaincu que Raskolnikov est coupable mais il n'a pas de preuve, a une idée de la personnalité de Raskolnikov et sait qu'il n'arrivera à rien en l'accusant frontalement. Un témoin indirect n'est pas suffisant, il le sait, il cherche à le faire craquer. Donc il fait de la manipulation psychologique, c'est sa seule arme.

Le chapitre 6 comporte quelques coups de théâtre, qu'en pensez vous: y êtes vous sensibles? Sont ils bien amenés, ou non? Tirés par les cheveux ?
Initialement, j'ai eu l'impression que c'était un procédé littéraire pour repousser le moment de coincer Raskolnikov et ajouter quelques pages / chapitres Avec un peu de recul, j'ai l'impression que c'est une manière pour Dostoïevski de placer son personnage en situation d'avouer son crime de multiples manières différentes. Là, c'est quelqu'un qui s'accuse à sa place, donc cela donne encore une autre dimension et devrait susciter d'autres sentiments ou émotions.
J'ai l'impression que Porphyre est sincèrement surpris du coup de théâtre, donc je supposerais que ce n'est pas lui qui en est à l'origine.

Tout est comme un cauchemar, car j'ai l'impression que les pensées de Raskolnikov parasitent le récit continuellement, comme un paravent qui m'empêche de suivre les faits réels.
C'est drôle parce que c'est ce que j'ai ressenti sur les chapitres précédents (surtout celui avec Sonia), finalement moins ici car les pensées de Raskonikov sont en quelque sorte une réponse directe à la situation et au duel psychologique avec Porphyre. En revanche, je trouve très impressionnant le discours de Porphyre que j'ai trouvé oppressant, comme s'il cherchait à saturer Raskolnikov en l'attaquant sans répit de toutes parts.