Le Festin - The Feast de Margaret Kennedy

Je me suis dit qu'après avoir lu et beaucoup aimé Tessa (The Constant Nymph en VO - topic ici  ), je lirai un autre livre de la romancière anglaise Margaret Kennedy ! Cela va bientôt pouvoir se faire car l'éditeur Faber & Faber va republier en juin un de ses romans, The Feast qui me donne très très envie depuis que j'en ai entendu parler.
Il se passe en Cornouailles (d'où est originaire Margaret Kennedy) et en plus, la couverture est très jolie

Citation :

With a new foreword by Cathy Rentzenbrink, this glorious rediscovered gem exploring the mystery of a buried Cornish hotel will make you nostalgic for 1940s seaside holidays ...

Pour info, le roman est préfacé par Cathy Rentzenbrink (dont j'avais beaucoup aimé l'essai Dear Reader - je viens de lui ouvrir un sujet ici )

Je vois un Margaret Kennedy intitulé Le festin qui sort le 3 mars chez La table ronde, je suppose que c'est celui-ci (mais le résumé n'est pas disponible).

Ah oui, c'est celui-ci ! C'est une excellente nouvelle ! Et c'est chouette qu'ils continuent de publier des romancières anglaises oubliées.
Ce n'est pas mon Margaret Kennedy préféré mais je l'ai beaucoup aimé tout de même.

Je vais lui faire un sous-forum à la pauvre Margaret car elle a plein de topics

Ah oui, elle le mérite amplement !
Et si quelqu'un avait la bonne idée de rééditer son livre sur Jane Austen, ce serait PAR-FAIT !

Oh mince, je l'ai acheté d'occasion dans la version du livre de poche...mais c'est vraiment une bonne nouvelle que la Table Ronde le réédite.

Je prends enfin le temps de poster mon avis sur ce roman que j'ai lu l'année dernière. C'est une excellente nouvelle que La Table ronde ait décidé de le rééditer car c'est un ouvrage qui a tout du roman anglais typique tout en ayant une vraie singularité.

Nous sommes en 1947, en Cornouailles, l'une des plus belles régions d'Angleterre. Au début du roman, nous apprenons qu'une falaise s'est effondrée sur un hôtel au bord de la mer, faisant plusieurs victimes. Quelques pages plus loin, le récit en forme de long flash back magnifiquement mis en scène, nous plonge dans le quotidien des hôteliers et de leurs clients pendant les quelques jours qui précèdent la tragédie. Parmi cette galerie de personnages tous plus fascinants les uns que les autres, se trouve un pasteur, quelques enfants et adolescents, des amoureux et quelques époux et épouses malheureuses. A travers ces portraits vibrants d'humanité, Margaret Kennedy nous laisse entrevoir chez certains d'entre eux de l'espoir et de la bienveillance et chez d'autres, une effrayante noirceur. Tous sont là pour servir la fable de la romancière qui orchestre ce jeu romanesque de main de maître. Impitoyable, elle use de tous les instruments narratifs qui sont à sa portée. Même si le roman n'est pas dénué d'une certaine légèreté, le suspens se fait parfois insoutenable.
On est à mi-chemin entre la satire sociale et le roman à énigmes. Ces personnages dissimulent des secrets, ne montrent pas tout de suite qui ils sont et se révèlent au fur et à mesure que le drame se noue.
The Feast est une lecture palpitante aux allures de whodunit (sans meurtier) et de thriller mais aussi, et c'est ce qui fait peut-être toute sa singularité, de peinture morale. Nous sommes dans l'après guerre, les masques tombent et ce qui se cache derrière n'est pas forcément beau à voir. Margaret Kennedy dépeint les travers humains avec une ironie et une acuité toutes britanniques tout en nous servant sur un plateau d'argent une comédie de petit village anglais. Savoureux et déconcertant !

Ça donne envie, j’ai hâte de voir à quoi ressemblera la couverture

Sans trop m'avancer (elle n'est toujours pas dispo), je pense qu'elle sera toute bleue...

Toute bleue avec un bandeau ? Ce serait dommage qu'ils ne fassent pas comme pour les Cazalets ...

C'est vrai que c'est 24 €, il y a peut être le prix de l'illustration. Croisons les doigts.
Mathieu Persan, si tu nous entends

Shelbylee a écrit:

C'est vrai que c'est 24 €, il y a peut être le prix de l'illustration. Croisons les doigts.
Mathieu Persan, si tu nous entends

Il nous a entendus

Voici la couverture en exclusivité (merci à la Table Ronde !!) :



La traduction a été entièrement révisée (le roman était déjà paru en France en 1951 sous le titre La Fête).

Des exemplaires seront bientôt à gagner sur Whoopsy 

Super pour la couverture de Mathieu Persan et la nouvelle traduction !

Une excellente nouvelle et encore une très chouette couverture !

Une autre bonne nouvelle : la Table ronde a conservé la préface de l'édition anglaise Faber, à savoir celle de  Cathy Rentzenbrink (qui a écrit l'excellent essai Dear Reader, présenté ici :  )

Tant mieux !

Je suis très tentée par le sujet et j'aime bien la couverture de l'édition française !

Il me reste quelques dizaines de pages à lire dans ce roman qui est un coup de coeur.
Tant pis, je poste même si je ne l'ai pas encore terminé .
Il m'a fallu à peu près le quart du livre pour vraiment bien entrer dedans mais ensuite, c'est un régal : cette atmosphère de vacances, les personnages sont bien trempés, ont de la consistance, sont bien individualisés et affinés, comme sculptés finement. Je lis par intermittence en ce moment et je ne passe pas mon temps à me demander qui est qui.

J'aime beaucoup son style d'écriture donc je pense que j'en lirai d'autres, c'est sur. Margaret Kennedy parvient à donner du relief aux gens, au lieu, c'est très visuel.
Et puis, je ne crois pas avoir lu d'histoire évoquant le rationnement à part dans "Life" de Keith Richards, (et pas tant que ça se passant dans un hotel, ce qui est une thématique qui m'attire ces derniers temps).

A mon tour de partager mon enthousiasme. J'ai commencé le roman en me disant : je vais lire quelques pages, voir ce que ça donne. Et en fait, je n'ai très vite plus pu le lâcher. Je me suis prise au jeu de l'autrice et j'ai adoré.   Je m'empresse donc de le recommander à mon tour !

Non seulement il se lit donc très bien, mais la construction est assez intéressante, avec une alternance de différents types de narration (journal notamment) et des points de vue (ce qui est toujours passionnant dans un roman choral). Les personnages se révèlent petit à petit. Il y a beaucoup de tension car on s'attache à certains personnages, on en déteste d'autres, et on se demande quels seront les survivants et les victimes (au début, on sait qu'il y a eu des morts et des rescapés mais il faut attendre la dernière page pour savoir qui). On comprend aussi pourquoi on en est arrivé là. On est surpris, parfois choqués et angoissé, parfois amusé, parfois touché.

J'ai aimé comment le livre était inscrit dans son époque, avec la problématique des tickets de rationnements, avec les différents milieux sociaux, des parcours variés et des personnalités fort différentes les unes des autres... Il y a des histoires glaçantes, d'autres qui donnent de l'espoir. On voit les personnalités évoluer au cours de leur séjour, certaines se révéler, les parcours se croiser...

Dans la préface, Cathy Rentzenbrink explique qu'en 1937, Magaret Kennedy et des amis romanciers avaient eu l'envie d'écrire des nouvelles autour des péchés capitaux, où un personnage incarnerait un péché. Le projet a été abandonné. Mais pendant plusieurs années Margaret Kennedy a gardé l'idée, imaginant "les sept péchés réunis dans une auberge tenue par la malheureuse épouse de la Paresse." Et c'est finalement ce qu'elle a fait avec ce roman.

J'avais déjà adoré la biographie d'Austen (si seulement un éditeur français se décidait à traduire cette petite merveille), j'ai adoré ce roman. J'ai très envie de découvrir d'autres écrits de Margaret Kennedy désormais Un grand merci, Emjy, d'avoir mis ce roman en avant et à Whoopsy et La Table Ronde pour le concours (et le formidable travail d'édition ).

EDIT : L'illustrateur, Mathieu Persan, a expliqué l'histoire de la couverture sur son compte Instagram
Personnellement je la trouve très réussie, avec des couleurs très vives (ce qui s'explique par l'utilisation de 4 Pantone).

En lisant la préface, je me suis rendue compte qu'en fait Le Festin n'est pas mon premier Margaret Kennedy : c'était Tessa lu il y a quelques années et complètement oublié

Je pense que ça ne sera pas le cas du Festin, que j'ai vraiment adoré (et je croise les doigts pour que La Table ronde édite d'autres Margaret Kennedy.

Le Festin est en effet un petit bijou d'analyse des caractères humains et de la vie en Angleterre dans l'immédiate après-guerre. On ne voit pas les pages défiler tant on se passionne pour la vie des pensionnaires de la maison tenue par les Siddal : on prend plaisir à faire leur connaissance, à découvrir leurs secrets, on adore en détester certains (la radine Mrs Cove remporte la palme pour moi) et on s'attache à d'autres. J'ai surtout apprécié les différents enfants du Festin, je trouve que l'auteure a eu beaucoup de talent pour les dépeindre et les rendre attachants : la jeune Hebe, enfant adoptée qui ne sent pas à sa place et mal-aimée, m'a particulièrement touchée.
Le Festin nous propose également une intrigue accrocheuse, même si tout passe par les interactions entre les personnages et l'analyse du comportement de chacun. Il y a aussi le suspense du fameux moment où l'on arrive au festin qui donne son titre au roman, à l'effondrement de la falaise et à la question de savoir s'il y aura des survivants.

The Feast sera réédité (en anglais) chez McNally editions en juin prochain :



C'est fou, ce roman a eu droit à 3 belles couvertures

J’ai enfin pris le temps de lire ce roman et je l’ai beaucoup apprécié! J’avoue que je ne m’attendais pas trop à ça. Enfin oui et non. Je pensais que c’était plus un roman “d’analyse psychologique”, mais j’ai été happée par le suspense, c’est presque un thriller finalement! Même si on sait d’avance ce qui va se passer, on se demande qui seront les survivants. La galerie de personnages est bien dépeinte, on se plaît à détester certains personnages ignobles comme Mrs Cove ou en découvrir d’autres qui s’avèrent bienveillants.

Un joli moment de lecture!

Savez-vous s’il sortira en édition de poche ?

Sûrement, après Les livres des éditions de la Table ronde mettent plus longtemps à sortir, je pense aux Cazalets, plus d'un an et demi, voire 2 ans pour passer en poche donc il va falloir attendre encore un peu.

Bonne nouvelle pour celles qui n'ont pas encore découvert ce roman : il sort en poche chez Folio le 17 août