The way we were - Nos plus belles années de Sidney Pollack

Ne trouvant pas trop d'endroit pour publier mon avis sur ce film, j'ai décidé de le placer parmi le ciné-club, parmi d'autres classiques, dont un autre film de Pollack déjà présenté.


Nos plus belles années est un film de 1973 réalisé par Sidney Pollack avec Barbra Streisand et Robert Redford dans les rôles principaux. Katie et Hubbell se rencontrent à l'université mais n'ont pas grand chose en commun. Katie est une militante communiste qui en 1937 proteste contre la montée du fascisme en Europe et notamment la Guerre d'Espagne. Hubbell est un playboy populaire, sportif, à qui tout réussit et qui se laisse vivre tranquillement. Ils se retrouvent par hasard après la seconde guerre mondiale dans un restaurant new yorkais. Katie milite toujours et cumule plusieurs jobs dont un d'animatrice radio, tandis qu'Hubbell après avoir servi son pays veut poursuivre sa carrière d'écrivain, son premier roman ayant cependant reçu peu d'écho. Leur histoire d'amour n'est pas de tout repos, Katie ne cessant jamais de pousser Hubbell dans ses retranchements tandis que ce dernier reste bien souvent sur ses acquis. Il décroche assez facilement un emploi à Hollywood où son roman va être adapté. Mais la vie au soleil ne suffit pas à Katie qui voit monter la fièvre du maccarthysme aux Etats-Unis et ne résiste pas à l'appel des slogans et de l'activisme. Le couple ne trouvant pas l'équilibre à leurs aspirations différentes va devoir faire un choix difficile…


Nos plus belles années est une fable mélancolique sur l'Amérique contemporaine de Sidney Pollack, déchirée entre une certaine latence et une volonté de révolution incarnée par ces deux personnages que tout oppose mais qui forment un couple étincelant. Le duo de comédiens est fabuleux, Barbra Streisand a reçu plusieurs prix pour ce rôle et la musique qu'elle chante "The Way we were" a obtenu aussi de nombreuses distinctions. C'est un personnage de femme de tête très intéressant, avec ses failles et ses doutes. La petite juive new yorkaise ne cesse de questionner sa beauté physique alors que le problème n'est en rien son apparence mais son caractère jusqueboutiste qui effraie autant qu'il fascine. Elle incarne cette Amérique à qui rien n'a été donné d'office, l'Amérique qui trime, qui cumule plusieurs jobs, qui questionne et remet en question, qui dérange. Hubbell, lui, a tout : c'est un bourgeois qui fréquente le beau monde, il a du réseau, les opportunités viennent facilement à lui, et les femmes aussi. Mais il est conscient de cette chance et c'est ce qui interpelle Katie.

C'est une histoire d'amour qui finit mal, on verse sa petite larme, mais le film s'achève sur une note joyeuse grâce à des retrouvailles en 1950.

Vous connaissez le film ?

Alors je l'ai vu il y a très longtemps et je suis passée totalement à coté du maccathysme et du contexte. J'avoue que je le regardais pour la chanson. Il fait partie de ces films qu'il faut que je revoie parce que je les ai vus trop tôt.

Oui, ça vaut le coup de le revoir ! Le contexte historique est très important.

@Summerday
Très joli topic sur un film que j'aime beaucoup et que j'ai vu plusieurs fois.
La fin m'émeut toujours autant car elle est très juste et ne trahit aucun personnages.

Citation :

La petite juive new yorkaise ne cesse de questionner sa beauté physique alors que le problème n'est en rien son apparence mais son caractère jusqueboutiste qui effraie autant qu'il fascine. Elle incarne cette Amérique à qui rien n'a été donné d'office, l'Amérique qui trime, qui cumule plusieurs jobs, qui questionne et remet en question, qui dérange. Hubbell, lui, a tout : c'est un bourgeois qui fréquente le beau monde, il a du réseau, les opportunités viennent facilement à lui, et les femmes aussi. Mais il est conscient de cette chance et c'est ce qui interpelle Katie.

J'aime beaucoup le personnage de Katie qui est parfois assez pénible dans sa volonté de toujours combattre et qui est face à Hubbell et au couple Carol Ann et JJ qui sont beaux, insouciants et clairement de famille assez fortunée.
Ce n'est pas tant le physique qui la bloque (malgré ce qu'elle pense) mais la trop grande différence d'opinion.

Et puis la grande différence, c'est que Hubbell choisit toujours le chemin le plus facile. Son roman ne s'est pas très bien vendu? Pourquoi ne pas écrire des scénarios à Hollywood..
Je crois qu'à la fin, si je m'en souviens bien, il écrit pour la télévision alors que Katie lutte vaillamment pour les causes qui le méritent.

Le contexte politique est très bien rendu dans ce film, avec l’effervescence de la fin de la seconde guerre mondiale et l'anti-communisme primaire.
C'est l'un des rares films que j'ai vu où la montée du maccarthysme, insidieuse, est bien montrée.

A noter, car il faut bien le remarquer, que Robert Redford est à son pic de beauté