Le Jardin des Finzi-Contini de Giorgio Bassani

J'ai profité de la période de confinement pour découvrir ce classique de la littérature italienne qui était dans ma PAL depuis des mois.



Italie, 1938... Alors que l'idéologie fasciste imprègne insidieusement les moeurs italiennes, les mesures anti-juives se multiplient et les clubs sportifs sont interdits aux membres non aryens. Les Finzi Contini, pilier de l'aristocratie de Ferrare, accueillent des jeunes gens de la petite bourgeoisie sur les courts de tennis dans l'immense parc qui entoure le palazzo familial. C'est ainsi que Giorgio a l'occasion de se rapprocher de Micol, son premier et éternel amour.

Dans ce roman, nous assistons à la pleine montée de l'antisémitisme en Italie, entre 1938 et 1942, ainsi qu'à la disparition progressive de la plus grande famille aristocratique juive de la ville de Ferrare, dans le Nord de l'Italie. Les Finzi-Contini refusent de voir la réalité en face, comme beaucoup de leurs voisins qui se nourrissent de l'illusion nationaliste. Ils ne quittent jamais leur propriété, s'enferment dans leur bastion et leurs privilèges financiers et culturels comme s'il s'agissait d'un paradis déjà perdu d'avance. Ils semblent déterminés à vouloir vivre à l'abri de la marche inexorable du temps et de la menace d'un conflit idéologique mondial.
Le roman est aussi un sublime roman d'amour, entre le héros, un étudiant bourgeois intellectuel juif et Micol, une jeune fille vive, spirituelle et insaisissable qui fascine le narrateur autant que le lecteur.
La nature du désir, douloureux et ambigu que le jeune homme nourrit à son égard, est terriblement émouvant. Cette relation amoureuse - presque fraternelle (ils se sont connus enfants) est belle comme un premier chagrin d'amour et nous apparaît d'autant plus touchante qu'elle est placée sous la menace de l'horreur historique à venir.
Difficile de ne pas tomber sous le charme subtil et mélancolique de ce roman publié en 1960 et qui sonne comme un testament-hommage aux Italiens juifs déportés.
L'écriture de Giorgio Bassani, douce et sensible, imprègne le récit d'une nostalgie poignante. J'aimerais beaucoup revoir l'adaptation de Vittorio De Sica dont je garde un souvenir très flou …

J'ai beaucoup entendu parler de ce livre et ton résumé me donne encore plus envie de le lire