Le Jardin d'enfance d'Elizabeth Von Arnim

Ce petit livre d'Elizabeth Von Arnim (inédit en français) est sorti aujourd'hui chez Bartillat :

Citation :

Au milieu de sa vie, Elizabeth, la narratrice, retourne au jardin de la maison familiale. Les souvenirs affluent : peu à peu, elle laisse surgir un domaine personnel où s’expriment toutes les nuances de la sensibilité et du souvenir.

Chapitre oublié de son classique Elizabeth et son jardin allemand, Le Jardin d’enfance, ici publié pour la première fois en français et en édition séparée comme il avait été fait à l’origine, reflète le talent empreint de grâce et de délicatesse d’Elizabeth von Arnim.

De son vrai nom Mary Annette Beauchamp, Elizabeth von Arnim (1866-1941), cousine de Katherine Mansfield, naquit en Australie. Parmi ses vingt et un romans figurent Elizabeth et son jardin allemand, L’Été solitaire, En caravane, tous publiés aux éditions Bartillat, ainsi que son autobiographie Tous les chiens de ma vie.

En voilà d'une bonne nouvelle !

J'ai pu lire ce court texte au moment de sa sortie mais ai complètement oublié de poster mon avis ici. Les éditions Bartillat ont eu la bonne idée de publier un petit ouvrage oublié mais oh combien intéressant aux yeux des admirateurs de la plume d'Elizabeth Von Arnim. Le récit est, comme pourrait le laisser le présager le titre, profondément nostalgique, mais aussi lyrique, poétique et non dénué d'humour ! Le lecteur est mis face à un texte tout à la fois curieux, espiègle et malicieux, dans lequel la magie de la nature et de l'enfance flirte avec un humour anglais délicieux.
La narratrice revient dans le domaine de son enfance, qui appartient désormais à de lointains cousins. Le jardin était un lieu idyllique, sorte d'eden merveilleux que l'auteur décrit dans un style délicat. Elle n'a pas vu ses cousins depuis des années et boude même leurs invitations. Elle revient dans "son" jardin comme une exilée. Elle y entre par effraction et découvre, à sa plus grande consternation, qu'il a changé et que les cousins ont fait de lieu un jardin potager, un lieu pratique, bien éloigné alors du décor enchanté de son enfance. Là où il y avait des roses, elle découvre des plans de tomates ... On ne passe pas loin du blasphème ! C'est une redécouverte presque totale des lieux pour elle.
Le récit, sous la plume pleine de verve et d'élégance de son auteur, se fait à la fois piquant et charmant. Le Jardin d'enfance est un ouvrage bref mais dont on savoure avec plaisir chaque ligne, chaque image et chaque trait d'esprit. J'ai adoré !

J'ai lu ce roman un peu par hasard, car il rentrait dans le thème Garden du Mois anglais sur Instagram et j'ai beaucoup aimé !

On y retrouve l'ambiance d'Elizabeth et son jardin allemand, lire les descriptions de ce jardin d'enfance (et ses transformations !) ainsi que les souvenirs qu'ils inspirent à l'héroïne est très plaisant. Comme on se trouve en Allemagne, on a aussi quelques bribes d'informations sur la société allemande de cette époque, c'est un autre élément qui m'a plu.
Mais je trouve que Le Jardin d'enfance a surtout un côté conte ou fable sur l'enfance et le passage à l'âge adulte : le jardin dont l'héroïne garde des souvenirs si vivaces et idéalisés (qui seront bien différents de sa visite à l'âge adulte) m'est apparu comme une métaphore de l'enfance et de l'insouciance des jeux d'enfants. C'est vraiment cet aspect qui m'a le plus séduite et touchée dans ce roman.