Shylock is my name : The Merchant of Venice retold d'Howard Jacobson

Le projet Hogarth Shakespeare (des romans revisitant les pièces de William Shakespeare écrits par de grands auteurs contemporains) se poursuit avec Shylock is my name d'Howard Jacobson, réécriture du Marchand de Venise.

Résumé de l'éditeur :

Citation :

Who is this guy, Dad? What is he doing here?'

With an absent wife and a daughter going off the rails, wealthy art collector and philanthropist Simon Strulovitch is in need of someone to talk to. So when he meets Shylock at a cemetery in Cheshire's Golden Triangle, he invites him back to his house. It's the beginning of a remarkable friendship ...

J'ai vu ce roman en librairie, attirée par la couverture (qui ne plaît pas vraiment en fait ) et la recommandation de Stephen Greenblatt. Je viens rapidement de parcourir quelques critiques très positives, donc je pense que je me laisserais tenter à la prochaine occasion. J'aime beaucoup Le Marchand de Venise donc je suis curieuse de voir ce qu'en a fait Howard Jacobson, surtout concernant le célèbre monologue de Shylock. Le résumé laisse cependant présager quelques chose de très différent de la pièce...

D'autres amateurs ?

Je n'ai pas lu Le marchand de Venise alors je commencerai peut-être par ça.

J'ai lu cette relecture du Marchand de Venise qui est très intéressante mais également assez déroutante (mais je mets la faute en grande partie sur mon niveau d'anglais, qui n'est pas pourtant pas mauvais mais pas assez pointu dans ce cas précis) : Howard Jacobson a fait le pari d'une relecture qui "dynamite" complètement le texte original car l'intrigue débute par la rencontre entre Simon Strulovitch (un riche collectionneur d'art) et Shylock. Les deux hommes sympathisent, Simon invite Shylock chez lui et en parallèle de ses déboires avec sa fille Beatrice, il débat avec Shylock sur des sujets qui leur tiennent à coeur comme le judaïsme (plus particulièrement la conception de chacun sur ce que cela signifie d'être juif, sur les rapports entre Juifs et Chrétiens, sur l'antisémitisme...) ou les relations père-fille. C'est là où mon niveau d'anglais m'a semblé un peu juste, car ces débats m'ont paru assez poussés et philosophiques et j'ai été parfois un peu perdue...

On retrouve quand même des aspects plus "traditionnels" de la relecture car on comprend très vite que Simon est la version "XXIe siècle" de Shylock et sa fille Beatrice celle de Jessica. L'intrigue reprend également des ressorts de celle de la pièce de Shakespeare, avec les personnages de Portia (ici Plurabelle), Antonio (D'Anton), Bassanio (Barnaby) et Gratiano fusionné avec Leonardo (Gratan). Cela permet d'apprécier les trouvailles de Howard Jacobson en terme de modernisation mais aussi d'avoir des passages très drôles : Plurabelle / Portia est une riche héritière star de programmes de téléréalité et Gratiano -Leonardo / Gratan une star du foot anglais pas très futé

Globalement, je dirais que cette lecture fut intéressante malgré quelques bémols mais je ne conseillerais pas cette relecture en premier choix pour quelqu'un qui veut se lancer dans les Hogarth Shakespeare.

Merci pour ton avis. Je ne pense pas non plus avoir le niveau pour des débats philosophiques sur la judaïté.

Par contre ce que tu écris à la fin me tente.

Shelbylee a écrit:

Par contre ce que tu écris à la fin me tente.

Sur la modernisation des personnages ?

Je pensais, tu peux toujours lire le roman et sauter les passages trop ardus (c'est ce que j'ai fait à une ou deux reprises) si vraiment il t'intéresse. Mais dans ce cas, attends de le trouver pas trop cher.

Oui ce n'est pas ma priorité, mais si j'ai l'occasion, je le lirai.