Je poursuis ma découverte des romans d'Elizabeth Taylor pour le challenge "romancières anglaises méconnues"
Une saison d'été est le huitième roman d'Elizabeth Taylor.
Souvent considéré comme le roman de la maturité, l'auteur y joue une partition bien connue de ses lecteurs et livre une chronique douce-amère du désir et des affres de l'amour.
Le titre du roman est trompeur (et la couverture des éditions Payot aussi, d'une certaine façon) : le soleil d'été n'est qu'un leurre. Derrière l'amour sensuel et passionné qui existe entre Kate, charmante veuve mère de 2 enfants, et son époux de 10 ans son cadet, Dermot, se cachent une tension et une incompréhension grandissantes.
Kate, veuve depuis quelques années, est une femme de 40 ans environ, mère de Tom, un jeune homme qui travaille depuis peu dans l'entreprise de son grand-mère et Louisa, scolarisée dans un pensionnat pour jeunes filles. Kate s'est remariée avec Dermot. Tout deux semblent très amoureux.
Les mauvaises langues semblent cependant aller bon train, certains pensent qu'il l'a épousé pour son argent. Et le comportement insaisissable du jeune homme ne risque pas de les détromper. Incapable de décrocher un job et de le garder, il est désoeuvré, ce qui inquiète Kate et déstabilise leur relation et leur confiance mutuelle.
Les enfants de Kate ont eux aussi leurs problèmes sentimentaux. Tom sort avec une espagnole mais ne semble pas prendre les choses très au sérieux et la romantique Lou est tombée sous le charme du vicaire de sa paroisse. Malgré leur proximité, chacun des membres de la famille semble vouloir garder son jardin secret.
La famille recomposée vit aussi avec la vieille tante Ethel qui passe son temps à observer ce qui se passe et à rapporter par lettres les moindres évènements (avec quelques commentaires bien sentis) à son amie Gertrude.
Il y a aussi Mrs Meacock, qui cuisine des plats américains, et rêve de publier l'anthologie "Five thousand and one witty and humorous sayings’ "
Entrent ensuite en scène le mari de la meilleure amie de Kate, décédée il y a quelques années, Alan, et sa fille, Araminta, devenue une créature troublante et fascinante. Bien des années ont passé depuis la dernière fois qu'ils se sont vus et les retrouvailles avec Kate et les siens risquent de venir bouleverser la tranquillité apparente de cette petite famille de la middle class anglaise...
Tout au long de ses pages, on sent l'orage se profiler à l'horizon. Cette montée de désir et de colère contenue est orchestrée avec habileté et finesse par l'auteur, qui construit son intrigue à petits pas assurés.
Dans ce roman d'une grande subtilité psychologique, ce qui est suggéré ou non dit revêt presque autant d'importance que ce qui est clairement évoqué. Elizabeth Taylor est vraiment l'auteur de l'implicite.
Ce roman est souvent considéré comme l'un des meilleurs de l'auteur. Je lui ai préféré
Une Partie de cache-cache un peu dans le même style mais cela ne m'a pas empêchée de lui trouver bon nombre de qualités, à commencer par son style, toujours d'une grande élégance.