Haute Société de Vita Sackville West

J'ai lu Haute-Société pendant les vacances et c'est un extraordinaire coup de coeur.

"'Vous êtes merveilleuse, Evelyn, si posée, si réservée et pourtant si profondément humaine ! Je me demande à quoi vous pensez. Je veux dire lorsque vous êtes seule.'"

Evelyn Jarrold est une femme comblée. Âgée de 39, riche, veuve depuis quinze ans d'un homme qu'elle n'aimait pas, dotée d'un fils tendre et brillant qu'elle adore, aimée de tous, et surtout de sa belle famille, coqueluche de la Haute Société, elle est surtout "complètement, terriblement libre."

Quand commence le récit, son beau-père lui fait rencontrer Miles Vane-Merrick, un jeune député, aristocrate et réformiste, de quinze ans plus jeune qu'elle. C'est le début d'une terrible et grandiose histoire d'amour entre ces trois personnages : le député dévoué à son oeuvre, Evelyn, moins libre qu'elle ne le pensait et plus soumise aux exigences de sa classe qu'elle ne le pensait ; et son fils, adorateur de sa mère et admirateur de Miles qui tisse entre eux un lien profond.

C'est une histoire d'amour terriblement belle ; Evelyne et Miles sont deux très belles personnes, et ce qui les sépare est tout à leur honneur. Evelyn m'a séduite par sa grâce, sa force fragile ou sa fragilité forte, son indécision et sa rébellion finale ; Miles, j'en suis tombée amoureuse. J'ai aimer voir son domaine à moitié en ruine sous la neige et sous les roses, suivre l'écriture de sa grande oeuvre, et son dilemne entre sentiment et ambition, une belle ambition politique, noble, grandiose, une ambition qui construit les siècles.

Et c'est drôle, bien que tragique. La plume de Vita Sackville-West est pleine d'ironie. Elle trouve toujours le mot juste, la phrase assassine qu'on relit pour être certaine de ne pas avoir mal compris.

Spoiler:

"Catherine était un excellent public. Elle n'avait pas préservé sa virginité pendant quarante-cinq ans sans qu'il en parût quelque chose dans chacun de ses gestes. Chrétienne pratiquante, elle était suffisante, vertueuse et incapable de charité."

J'ai failli (mais vraiment failli) craquer pour Haute Société la semaine dernière mais dans un élan de raison, je l'ai reposé (à 2 reprises) en rayon. Mais avec l'avis d'Akina, s'il recroise ma route...

Si jamais il recroise ta route, craque, tu ne le rergetteras pas

Pour ma part, j'ai adoré Haute Société.
J'ai trouvé ce roman extrêmement subtil et profond, il m'a beaucoup ému. Je le recommande à tous et à toutes. Si jamais vous croisez son chemin, ne le laissez pas sur le rayon !

Je poursuis ma découverte de Vita Sackville-West avec Haute Société. J'ai beaucoup apprécié ce récit, sa finesse d'écriture, et sa justesse dans sa façon de décrire les classes sociales et la psychologie des personnages. J'ai été moins sensible à l'histoire d'amour et la fin

Spoiler:

Les personnages secondaires sont très bien brossés et permettent de mieux appréhender l'histoire de la société anglaise. Bref, une belle découverte.

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Je viens de lire Haute-Société et c'est un roman que j'ai beaucoup aimé: je ne connaissais pas Vita Sackville-West et cette première rencontre fut des plus plaisantes: sa plume est à la fois acérée et pleine de malice et je trouve que les personnages sont croqués avec justesse: Evelyn est un très beau portrait de femme libre et en même temps soucieuse des conventions, mère dévouée pour son fils Dan qui est juste un petit bijou de jeune homme  . Miles est charmant mais mon coeur penche pour Dan, ce fils tendre et aimant qui adore sa mère et qui se révèle être un soutien sans failles. 

Son histoire d'amour avec Miles est peinte avec justesse car elle montre à quel point l'amour est soumis aux regards d'une société pas toujours tendre avec ceux qui n'entrent dans pas les "normes". Miles et Evelyn sont heureux lorsqu'ils sont seuls; malheureux lorsqu'ils se retrouvent en compagnie des amis de Miles ou dans la bonne société anglaise.

Je trouve qu'il a également beaucoup d'humour, parfois grinçant dans ce roman et je trouve que c'est cela qui fait tout le charme de ce roman: certes, l'histoire d'amour d'Evelyn et Miles est tragique car condamnée mais il y a des petites perles assassines qui apportent une bouffée de piquante malice bien venue. 

Mon seul reproche concerne la fin:

Spoiler:

que je trouve trop simple, trop conventionnelle pour un roman se moquant des conventions hypocrites régnant dans la bonne société de l'époque.

J'ai aussi découvert Vita Sackville West avec ce roman, et ce fut aussi un bonheur. Evelyn est un très beau portrait de femme et je suis tombée complètement amoureuse de Miles.

Et puis, il y a tellement d'humour ! J'avais noté cette phrase :

Citation :

Catherine était un excellent public. Elle n'avait pas préservé sa virginité pendant quarante-cinq ans sans qu'il en parût quelque chose dans chacun de ses gestes. Chrétienne pratiquante, elle était suffisante, vertueuse et incapable de charité.

C'est méchant comme il faut !

Haute société est réédité chez Autrement le 10 octobre prochain :

J'avais acheté ce livre dans une boutique d'occasion quand je vivais en Angleterre et je l'ai récemment commencé.

Je suis absolument sous le charme. J'aime énormément la façon d'écrire de Vita Sackville-West, et surtout la manière dont elle "saisit" ses personnages. J'ai avalé la moitié du livre en quelques heures et j'ai hâte de le finir, mais je ne pouvais pas résister à partager mon enthousiasme avant la fin de ma lecture. C'est un roman bien écrit et que je ne peux que recommander pour l'instant!