Le Dernier Gardien d'Ellis Island de Gaelle Josse

Avec Le Dernier Gardien d'Ellis Island, son 4ème roman, Gaelle Josse renoue avec ce qui a fait son succès et ce sur quoi repose son talent : une grande maîtrise narrative, un style aussi acéré que délicat, une ambiance feutrée et intime et une trame dramatique fascinante.

Citation :

New York, 3 novembre 1954. Dans cinq jours, le centre d'Ellis Island, passage obligé depuis 1892 pour les immigrants venus d'Europe, va fermer. John Mitchell, son directeur, officier du Bureau fédéral de l'immigration, resté seul dans ce lieu déserté, remonte le cours de sa vie en écrivant dans un journal les souvenirs qui le hantent : Liz, l'épouse aimée, et Nella, l'immigrante sarde porteuse d'un étrange passé.
Un moment de vérité où il fait l'expérience de ses défaillances et se sent coupable à la suite d'événements tragiques. Même s'il sait que l'homme n'est pas maître de son destin, il tente d'en saisir le sens jusqu'au vertige.

Le procédé narratif choisi ici par Gaelle Josse, le journal, happe instantanément le lecteur. John Mitchell, gardien et directeur d'Ellis Island, nous livre ses souvenirs tortueux et ses pensées les plus profondes avec un sens du détail et une émotion vive et troublante. Homme secret, mystérieux qui a vécu reclus pendant des décennies sur cet entre-deux-mondes, il confie sur le papier ce qui le hante encore, son travail, sa mission, ses rencontres, ses regrets ...
Gaelle Josse nous laisse entrevoir l'un des épisodes les plus obscurs et cruels de l'Histoire américaine en donnant la voix à une personnalité sombre, un homme en proie à ses démons, presque une âme perdue.

A travers ce récit résonne une histoire de solitude, d'exil, de transgression et de passion amoureuse. Le rêve américain semble bien loin tant ce court roman est sombre et mélancolique.

En découvrant ce roman aux accents de mélodrame américain, je n'ai pas pu m'empêcher de penser au dernier film de James Gray, à sa photographie envoûtante et à sa mise en scène subtile et majestueuse, sans la moindre explosion.
Le roman de Gaelle Josse est aussi un mélodrame classieux, presque réduit à sa plus simple expression, aux accents oniriques et porté par un style très maîtrisé et très littéraire.

Gaelle Josse a créé un espace numérique sur Ellis Island et ses inspirations pour ce roman sur tumblr : Voilà un excellent moyen de prolonger sa lecture

Merci pour ton avis Emjy ! J'avais déjà noté ce roman dans ma liste de livres à lire mais ton avis me rend encore plus impatiente de le découvrir

Ton avis m'a plutôt convaincu Emjy, ma première lecture de Gaelle Josse a moyennement fonctionné pour moi avec Les heures silencieuses, sans que j'ai grand chose à reprocher à l'auteure.

Je n'ai pas lu les autres romans de l'auteure.

J'ai lu des avis mitigés sur les blogs sur ce titre Ellis Island, sans forcement les trouver négatifs.
J'ai donc bien envie de récidiver et de l'emprunter prochainement, le sujet me plait

Hâte de lire d'autres avis, surtout sur le forum

Même si je lui ai préféré Noces de Neiges, c'est un beau récit. Gaelle Josse ne m'a jamais déçue jusqu'ici, je prends toujours beaucoup de plaisir à la lire

Malgré une lecture rendue difficile par un manque d'envie de lecture et de temps, j'ai quand même pris du plaisir à cette plongée mélancolique du passé du dernier gardien d'Ellis Island. Gaelle Josse arrive toujours à faire passer de l'émotion dans son écriture et c'est toujours avec plaisir que je me plonge dans ses romans.

J'ai lu dernièrement ce roman et je l'ai beaucoup aimé. C'est une histoire mélancolique et assez dure par moment mais elle m'a captivée.
Tout comme toi Emjy, j'ai revu au cours de ma lectures certains passages de The Immigrant de James Gray. J'avais visité Ellis Island durant mon séjour à New York City. Je ne sais si cette visite a joué sur mon immersion dans le récit, peut-être.