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 Les innocents de Jack Clayton (1961), adaptation du Tour d'écrou

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Shelbylee
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Shelbylee



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MessageSujet: Les innocents de Jack Clayton (1961), adaptation du Tour d'écrou   Les innocents de Jack Clayton (1961), adaptation du Tour d'écrou Icon_minitimeDim 20 Avr - 7:44

Les innocents de Jack Clayton (1961), adaptation du Tour d'écrou The_in11


Le film a été réalisé par Jack Clayton (Les chemins de la Haute-ville, Gatsby le Magnifique avec Redford). Le scénario a été écrit par William Archibald (qui l'a adapté auparavant sur scène), Truman Capote et John Mortimer. S'ils ont pris quelques positions fortes, ils ont réussi le tour de force de ne jamais vraiment trancher entre les deux interprétations de la nouvelle de James : on peut y voir des événements fantastiques comme des événements réalistes.

Le film s'ouvre sur un écran noir pendant presque une minute où l'on entend juste une voix cristalline s’élever et chanter "O Willow waly". On a déjà des frissons sans même avoir encore rien vu et cette ritournelle va devenir un motif récurrent pendant tout le film.


On aperçoit ensuite Deborah Kerr (Miss Giddens) en train de prier. C'est le seul petit point qui m'a déplu au niveau du film. Ils ont fait de Miss Giddens une fervente adepte de la religion, ce qu'elle n'est pas dans le livre.
Le film commence vraiment avec l'entretien de Miss Giddens pour le poste de gouvernante (exit la veillée où l'on se raconte des histoires de fantômes). L'oncle des enfants (Michael Redgrave) explique qu'il ne faut pas le déranger et surtout pourquoi il ne le faut pas : il se revendique comme égoïste et n'a donc pas le temps, ni l'envie de s'occuper des enfants (ce qui n'est pas dans le livre). Il lui demande "si elle a de l'imagination" en insistant bien, ce qui peut être important pour une gouvernante(pour éveiller les enfants), mais ce qui prend un autre sens quand on connaît l'histoire...
Miss Giddens part ensuite pour Bly où elle va rencontrer les enfants et bien d'autres choses encore...

Le film est tourné en noir et blanc à une période où les films étaient quasiment tous tournés en couleur. C'est donc un choix déterminé du réalisateur de filmer de cette manière et d'utiliser l'opposition entre ces 2 couleurs ainsi que toute la symbolique qui leur correspond. Si au départ, Miss Giddens s'habille en couleurs claires, elle termine habillée totalement en noir.

Le film réussit à inspirer l'effroi par des effets visuels et sonores extrêmement maîtrisés. Vive les portes qui grincent, les fenêtres qui claquent, les mystérieux courants d'air, les murmures, les cris et la chanson "O' Willow Waly" que l'on entend s'élever souvent de manière inattendue dans une demeure merveilleuse gothique. Là-dessus viennent se greffer des symboles bizarres et angoissants comme une araignée qui sort d'une statue, une poupée de porcelaine dans un lit ou encore un oiseau mort.

Le film va assez loin dans l'hypothèse réaliste. Deborah Kerr est impressionnante. On a vraiment l'impression qu'elle plonge dans la folie au fur et à mesure. Elle est obsédée par la sexualité et imagine que Miss Jessel et Quint ont eu des rapports sans se cacher des enfants. Cela permet d'expliquer le comportement de Miles qui est très aguicheur : il lui dit à plusieurs reprises qu'elle est belle et finit même par l'embrasser. Suite au visionnage, une nouvelle hypothèse de lecture m'a traversé l'esprit :
Spoiler:

Mais le film réussit a gardé toute son ambiguïté car l'hypothèse fantastique est aussi indéniablement présente. Les enfants, loin d'être les chers anges impassibles du Tour d'écrou, sont beaucoup plus inquiétants, même si on ne peut tout de même pas trancher entre le fait qu'ils soient maléfiques ou qu'ils aient simplement des jeux un peu spéciaux. La petite Flora prédit par exemple que son frère va venir alors que ce n'était pas prévu (préscience ou coïncidence ?). Elle ne répond pas toujours quand Miss Giddens lui parle et semble ne pas l'entendre comme si elle était plongée profondément dans ses pensées (ou bien est-ce un refus d'obéir ?). En jouant à cache-cache, Miss Giddens accuse Miles de l'étrangler (est-ce un jeu ? est-ce elle qui invente ?). Les exemples sont nombreux et les enfants sont parfois effrayants (les cris perçants de Flora semblent venus d'ailleurs !).

Miss Giddens n'est pas en reste puisque certaines scènes semblent montrer qu'une influence maléfique est à l'oeuvre dans la maison. Les scènes où Quint apparaît font sursauter. L'une de mes scènes préférées est celle où Miss Giddens se retrouve dans le couloir qui mène aux chambres où elle entend des voix, des gémissements et ouvre les portes sans cesse. Un grand moment.
La scène finale est aussi extrêmement réussie
Spoiler:

Si le film prend quelques libertés avec le texte, elle en conserve totalement l'esprit. Avec peu d'effets, le film réussit à créer une atmosphère angoissante. Une réussite totale !

Voici une bande-annonce. Elle est très longue et montre beaucoup de choses. Toutefois, elle permet d'avoir un aperçu de l'ambiance du film.


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Akina
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Akina



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MessageSujet: Re: Les innocents de Jack Clayton (1961), adaptation du Tour d'écrou   Les innocents de Jack Clayton (1961), adaptation du Tour d'écrou Icon_minitimeDim 20 Avr - 11:06

Je me retrouve tout à fait dans ce que tu dis. C'est une très bonne adaptation du roman de James, peut-être un peu plus "gothique". La chanson "O Willow waly" m'a vraiment fait frémir...
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Popila
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MessageSujet: Re: Les innocents de Jack Clayton (1961), adaptation du Tour d'écrou   Les innocents de Jack Clayton (1961), adaptation du Tour d'écrou Icon_minitimeJeu 1 Mai - 14:07

Merci pour cette présentation très détaillée et très fouillée, Shelbylee ; il y a quelques années, j'avais eu l'occasion de lire un billet également très intéressant sur ce film : Arrow Wink

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MessageSujet: Re: Les innocents de Jack Clayton (1961), adaptation du Tour d'écrou   Les innocents de Jack Clayton (1961), adaptation du Tour d'écrou Icon_minitime

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