Forum des amoureux de la littérature et de la culture anglaise |
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| Albert Cohen... | |
| | Auteur | Message |
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Galy heroine in training
| Sujet: Albert Cohen... Lun 15 Fév - 8:41 | |
| Hop, je poste le topic que j'ai commencé à préparer, fichtre, il y a genre trois semaines... Albert Cohen est né à Corfou en 1895 et est décédé à Genève en 1981. Il était diplomate à Genève, après avoir étudié le droit, naturalisé suisse. Ses racines juives , ainsi que son travail en tant que diplomate à la Société des Nations ont fortement influencé l’ensemble de ses écrits. Albert et moi, c’est une histoire qui remonte à une dizaine d’années. Je zonais à la Keufna qui était en face de la fac et depuis des années, cet espèce d’énorme pavé, avec un nom si joli « Belle du Seigneur » me faisait de l’œil… Le jour où je me suis lancée a été une claque aussi bien qu’une immense découverte. Dans la foulée, j’ai lu tout ce qui pouvait me tomber sous la main… Son œuvre majeure est donc Belle du Seigneur, publié en 1968 et, allons y franchement, très difficile à lire. Le style de Cohen est particulier, avec de nombreux monologues, rédigés en très longues phrases, des phrases qui durent parfois des pages entières sans ponctuation. Mais c’est surtout sur le fond que j’ai trouvé Belle du Seigneur difficile. J’ai mis des semaines à me remettre de la violence contenue dans ce roman. L’histoire de Solal et d’Ariane est loin d’être une belle histoire sentimentale. C’est l’histoire d’un couple qui se séduit puis se détruit. La passion dévorante des débuts se transforme petit à petit en auto-destruction mutuelle… Au-delà de l’histoire de ce couple, le roman dresse un portrait peu flatteur de la bourgeoisie et de ses codes. Adrien, l’époux d’Ariane est un médiocre, fonctionnaire qui rêve d’ascension sociale… Je ne l’ai jamais relu, moi qui suit une grande relectrice, mais je n’ai jamais osé… Je ne l’ai pas lâché pendant toute ma lecture et j’ai « vécu » Belle du Seigneur pendant près d’un mois et demi, le temps de m’en remettre… C’est un livre extraordinaire, et qui ne peut pas laisser indifférent… on en sort fatigué, qu’on ait adoré ou détesté… Je n’ai jamais entendu d’avis mitigé sur ce roman dans mon entourage. Les réactions ont toujours été très violentes, dans un sens ou dans l’autre… C’est pour toutes ses raisons que c’est un de mes romans favoris, et qui, pour moi, m’ont marquée à vie. J’ai ensuite lu Solal, qui date de 1930, Mangeclous, qui date de 1938, et surtout le Livre de ma mère (1958). Cohen y parle de sa relation avec sa mère, des bons et des mauvais souvenirs qu’il a d’elle et de l’amour qu’il lui portait. J’ai pleuré en le lisant, comme une madeleine… c’est un livre assez court, mais tout aussi bouleversant que les autres écrits d’Albert Cohen. L’amour mère-enfant est un sujet qui touche tout le monde, universel, mais la façon qu’a Albert Cohen de décrire cette mère, sans « flou artistique » (je ne sais pas si je suis très claire !!) est bouleversante… Me reste à découvrir les Valeureux... Reste que je rêve d’appeler mon fils Solal mais que ça ne risque pas d’arriver !!! |
| | | Popila Bookworm
| Sujet: Re: Albert Cohen... Lun 15 Fév - 10:31 | |
| Merci d'avoir ouvert un topic à Albert Cohen, Galy ! Je n'ai jamais lu Belle du Seigneur, mais je crois qu'il va falloir que je comble cette lacune rapidement, si j'en crois ta présentation ! De cet auteur, j'ai lu Le livre de ma Mère, une oeuvre autobiographique, un chant d'amour à une mère qu'Albert Cohen vénérait. Beaucoup de drôlerie, de tendresse et d'émotion, et une écriture au cordeau. _________________ |
| | | Galy heroine in training
| Sujet: Re: Albert Cohen... Mer 3 Mar - 7:59 | |
| Deux cents ans plus tard... Je pense que si tu as aimé le style de Cohen dans la livre de ma mère, tu ne devrais pas avoir trop de mal avec Belle du Seigneur! C'est un livre difficile sur tous les plans, mais c'est aussi une des plus belles lectures de ma viiiie |
| | | Séverine Overbearing Master
| Sujet: Re: Albert Cohen... Ven 4 Mar - 19:21 | |
| Bon, ben, voilà, petit moment de gloire personnelle, j'ai ENFIN commencé Belle du Seigneur, j'en ai lu sans presque pouvoir m'arrêter 75 pages ce matin (et si je me suis arrêtée, c'est parce que je devais manger et aller au boulot, sinon j'aurai sans doute continué un peu plus)... Et je trouve ça bien (pour l'instant). La première des choses que je peux dire déjà et à mon avis, mon avis sur cette question ne changera pas d'ici la fin du roman, c'est WAOUH !!! Quel style! C'est merveilleusement écrit. Vraiment merveilleusement écrit. Par contre, parfois, je reconnais que ce n'est pas facile d'accès. Certaines phrases sont super longues (mais belles)(mais longues) et il faut être bien concentrer pour suivre. Pour l'instant, je ne peux pas trop me prononcer sur les personnages, je n'ai fait la connaissance assez succincte que d'Ariane et de son mari (Adrien Deume) et de Solal. Je réserve donc mon jugement à plus tard. Puis on croise vite fait quelques autres personnages mais on ne s'attarde pas vraiment dessus. Aussi, au début du livre, Solal, entré dans la chambre d'Ariane à son insu, lit un cahier où elle a écrit ce qui lui servira de base pour son futur roman et elle y parle de ces parents, frère, sœur, tante et oncle puis de son enfance, de ses années de fac et enfin de sa rencontre et de son mariage avec Adrien. J'ai un peu feuilleté le livre pendant ma pause cet après-midi et je me suis vraiment rendue compte que certains chapitres et certains passages allaient être assez difficile à appréhender (un chapitre entier sans ponctuation et un monologue qui fait un nombre incalculable de pages puis ici ou là quelques difficultés disséminées au hasard). Dans les 75 premières pages, ça va encore, la difficulté est moindre, j'ai eu un monologue d'Ariane dans son bain avec ses pensées jetées sur le papier, sans queue ni tête mais c'était plutôt amusant à lire, en fait... Je vais continuer vaillamment, j'en ai encore bien pour un peu plus de 1 000 pages mais j'avoue que je suis plutôt emballée par ce que j'ai lu jusqu'à présent. Et là où j'en suis, on a droit à une belle critique de la Société Des Nations genevoise et une belle critique des fonctionnaires de cette société de par le personnage d'Adrien Deume. C'est assez féroce et très drôle. Bref, ça me plaît et j'y retourne volontiers. Pourvu que ça dure jusqu'à la fin (même si je ne m'attends pas à tout aimer). Je vous livre la première phrase du roman, que je trouve tout à fait magnifique et qui nous fait plonger tête baissée dans l'histoire : - Citation :
- Descendu de cheval, il allait le long des noisetiers et des églantiers, suivi de deux chevaux que le valet d'écurie tenait par les rênes, allait dans les craquements du silence, torse nu sous le soleil de midi, allait et souriait, étrange et princier, sûr d'une victoire.
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| | | Emjy Bookworm
| Sujet: Re: Albert Cohen... Ven 4 Mar - 19:39 | |
| Oh, là là, qu'est ce que ça donne envie ! Bon, c'est clair et net, je me plongerai dans ce bouquin avant la rentrée de septembre (voyez comme je sais rester raisonnable ). La première phrase du roman est en effet magnifique ... Bonne continuation dans ta lecture, Séverine _________________ |
| | | Constance Bookworm
| Sujet: Re: Albert Cohen... Ven 4 Mar - 20:32 | |
| Oui c'est vrai que tu es deja bien dans l'ambiance du roman, c'est très different de lire de longs romans! Il faut davantage s'investir! Je t'aurais volontiers emboiter le pas sur ce roman, mais j'ai déja la lecture de groupe Anna Karénine. En lisant Dickens, j'ai pris aussi l'habitude de lire le matin avant d'aller au boulot, j'avancais bien chaque jour! |
| | | Séverine Overbearing Master
| Sujet: Re: Albert Cohen... Ven 18 Mar - 19:53 | |
| Je tourne autour du pot depuis hier pour savoir comment rédiger un avis qui soit à la hauteur et du roman et de l'enthousiasme que j'ai eu à le lire. Et je me rends bien compte que comme à chaque fois que j'éprouve un immense coup de cœur pour quelque chose, je me retrouve bien en peine pour en parler et encore plus pour partager ça avec d'autres et leur donner le goût de le lire. Je dirais simplement que j'ai adoré ce livre de bout en bout, que j'ai été absolument charmé par la plume pleine de verve d'Albert Cohen (certains le jugeront fatigant, en faisant des caisses, moi pas... Je me suis délectée de la première à la dernière phrase, je n'en ai sauté aucune!), que j'ai beaucoup aimé cette histoire, celle d'un couple qui se séduit, s'aime... Tellement que ça finit par les détruire (la sixième partie est absolument ''superbe'' (le terme n'est pas adéquat mais je ne trouve rien de mieux) mais absolument éprouvante de déchéance et de violence).... J'ai adoré l'humour de ce livre, magnifiquement incarné par le personnage d'Adrien Deume et de sa famille, je crois que je n'ai jamais rencontré de personnages aussi hauts en couleurs et aussi absurdes (quoique les oncles de Solal tiennent le haut du pavé aussi dans ce domaine, ce sont des personnages hilarants mais dans Belle Du Seigneur, on ne les croise finalement qu'assez peu)(j'ai déjà Mangeclous et Solal dans ma PàL). La deuxième partie du livre est donc centré principalement sur Adrien et ses parents, Adrien et son boulot, Adrien et sa carrière, Adrien invite son patron... La critique de la Société des Nations est féroce, la critique des fonctionnaires est féroce et la critique de ces petits bourgeois absolument inconsistants et vains est tout aussi féroce. J'ai adoré ce passage. Il vaut le détour, croyez-moi. Au final, Adrien, qu'on adore détester au début du livre m'a énormément touché lorsqu'il se fait quitter par Ariane, on a tout un chapitre où il se remémore le mariage et ses petits bonheurs, j'ai trouvé ça émouvant et juste finalement. L'histoire d'Ariane et Solal en revanche ne m'a pas fait tellement rêver et pourtant, j'ai aussi énormément accroché à cette partie de l'histoire. Leur vision de l'amour est bien trop exclusive et destructrice pour moi mais la description qu'en fait Albert Cohen est convaincante et on y trouve des très jolis moments malgré tout. Et puis, j'ai été touché par Ariane. Certains la trouve sotte, moi, elle m'a touché. C'est un personnage littéraire qui me marquera. Pas que je l'ai vraiment aimé mais il y a un je ne sais quoi de fascinant chez elle. J'avais réussi à ne pas trop en savoir sur l'histoire, juste les grandes lignes et je ne connaissais absolument pas la fin (oui, parfois, je vis dans une grotte) et j'ai été assez surprise par certains développements de l'histoire : ATTENTION HAUTE TENEUR EN SPOILER - Spoiler:
(Ah! bon? Ariane a eu un amant? *tombe des nues*)(Ouh là! Solal est quand même un vrai con et sa vision de l'amour pue un peu, lorsqu'il traite Ariane de p***, il me semble que même quand il était avec elle, il est allé voir ailleurs)(Ah bon? Ils se suicident?)
mais en fait, la fin est cohérente et inexorable. - Spoiler:
Tant de perfection, tant de besoin de plaire, tant d'exclusivité, pour des personnages épris d'absolu, ça ne peut que mal se terminer. Il y en a qui préfère vivre une belle, riche et brève vie et d'autres, une petite vie bien tranquille mais pas moins intéressante, non?
Je crois que je vais m'arrêter là, je ne vois pas quoi ajouter de plus, même si j'ai l'impression de ne pas avoir su exprimer le quart de ce que j'ai ressenti lors de ma lecture... S'il ne faut retenir qu'une seule chose de mon avis, c'est de vous laisser tenter par cette lecture. Je ne m'imaginais pas du tout aimer à ce point, grappillant chaque minute de lecture possible. Hop, un temps mort au boulot, le nez dedans, hop, attendre à la caisse du leclerc du coin, le nez dedans, hop, on attend que le serveur amène notre commande, le nez dedans, hop, chéri s'arrête pour admirer le paysage, le nez dedans... C'est à peine caricatural. Merci Albert pour ce si beau moment de lecture. Et chapeau à ceux qui sont venu à bout de cette longue et inintéressante critique, qui, je l'espère quand même vous aura donné envie de tenter le coup. C'était un peu mon but. |
| | | Emjy Bookworm
| Sujet: Re: Albert Cohen... Ven 18 Mar - 20:11 | |
| - Citation :
- Et chapeau à ceux qui sont venu à bout de cette longue et inintéressante critique, qui, je l'espère quand même vous aura donné envie de tenter le coup. C'était un peu mon but.
Je n'ai fait que survolé ta critique non pas parce qu'elle ne m'intéresse pas mais parce, comme toujours, je préfère lire le roman avant. Une chose est sûre, dès que je l'aurais lu (c'est à dire avant le printemps si tout va bien), je reviendrai le lire. Je me réjouis de pouvoir en discuter avec toi ! Le fait qu'il ait été un tel coup de coeur pour toi me donne encore plus envie de m'y mettre _________________ |
| | | Séverine Overbearing Master
| Sujet: Re: Albert Cohen... Ven 18 Mar - 20:28 | |
| Merci Emjy. J'ai hâte que tu le lises mais j'ai quand même une sacré pression sur les épaules car j'espère qu'il te plaira autant qu'à moi. |
| | | Akina Bookworm
| Sujet: Re: Albert Cohen... Sam 19 Mar - 9:15 | |
| - Séverine a écrit:
- Hop, un temps mort au boulot, le nez dedans, hop, attendre à la caisse du leclerc du coin, le nez dedans, hop, on attend que le serveur amène notre commande, le nez dedans, hop, chéri s'arrête pour admirer le paysage, le nez dedans...
Ce genre de phrase est exactement ce qu'il faut pour me pousser à mettre un bout de nez dans un roman ... |
| | | Constance Bookworm
| Sujet: Re: Albert Cohen... Sam 19 Mar - 19:46 | |
| Severine, continue à nous raconter les histoires de tes lectures moi j'aime bien te lire , en plus je n'ai pas résisté j'ai lu les spoilers et ca va tu en dis suffisamment pour que je me décide à le lire sans trop en dévoiler, parfois quand on entend tant de bien d'un livre qu'on a des doutes, en tout cas ce livre recele une charge émotionnelle forte et je me dis que je le lirais surement lorsque j'aurais le temps surement pour mes prochaines vacances! Comme tu l'écris ce roman mérite que l'on prenne le temps et il vit avec nous, alors autant lui faire de la place. |
| | | Emjy Bookworm
| Sujet: Re: Albert Cohen... Sam 23 Avr - 18:55 | |
| Comme à chaque fois que j'ai dû commenter un livre à la qualité littéraire éblouissante (n'ayons pas peur des mots), j'ai dû laisser passer du temps pour prendre suffisamment de recul. Belle du Seigneur fait indéniablement parti de ces livres qui, pour moi, ont besoin d'être digérés. Ce roman est un des plus beaux et aussi un des plus étranges qu'il m'ait été donné de lire. Je pense même n'avoir jamais rien lu de tel jusqu'alors. Le style d'Albert Cohen est majestueux, extrêmement travaillé mais aussi incroyablement impétueux. J'ai été très impressionnée par sa verve, la richesse de sa langue. J'avais parfois l'impression qu'un torrent de mots se déversait sur les pages. Le récit se fait fougueux et tumultueux, à l'image parfait de Solal et Ariane, les amants fous. Je ne m''attendais pas à lire un roman à la fois aussi déconcertant et entraînant. Car, attention, même s'il ne fait pas vraiment dans la demi-mesure, il m'a paru plus accessible que je ne le pensais. Certains passages sont plus ardus que d'autres (notamment ceux qui traitent de la religion et du peuple juif) mais l'ensemble est tellement poétique qu'on en retire un vrai plaisir de lecture. Le roman se veut très esthétique mais n'en est pas moins dénué d'émotion. Il émane de lui de la passion à l'état pur. Le couple Solal / Ariane s'aime et se déchire. Leur relation passe du grandiose au petit, du solennel au trivial. C'est très troublant. L'aspect du roman qui m'a le plus surpris est sans conteste son humour. Il est drôle (surtout dans la première partie). Albert Cohen, tout en nous livrant un roman d'amour, nous offre aussi une critique acerbe de la bourgeoisie, de ses petitesses et de ses travers les plus ridicules. Les passages qui mettent en scène Didi, sa tante et son oncle sont empreints d'une drôlerie aussi féroce que grotesque. Sous sa plume, ses personnages apparaissent presque comme des bouffons, les dindons de la farce. Il ne les épargne pas, c'est certain. D'autres personnages tout aussi sournois et mesquins feront leur apparition dans le récit. Et très étrangement, même si on sent que l'auteur aime Ariane et Solal d'amour, il ne leur fait pas de cadeaux non plus. Leur amour est lui aussi la cible de son comique désopilant ! C'est déconcertant mais tellement brillant ... Si ce roman a atteint le rang de chef d'oeuvre c'est sans doute surtout de par son caractère profondément non conformiste et non académique. C'est un roman à multiples facettes, qui joue sur plusieurs tableaux et n'hésite pas à dépasser les frontières des genres. On est dans le roman d'amour, la critique sociale et politique mais aussi peut-être dans l'ode. Plein d'autres choses à dire et à développer mais je le ferai plus tard. J'espère pouvoir participer un peu à la littérature de groupe _________________ |
| | | Akina Bookworm
| Sujet: Re: Albert Cohen... Mar 12 Juil - 15:09 | |
| J'ai fini Le livre de ma mère et je rejoins beaucoup des choses que vous avez dites. C'est un livre magnifique, émouvant, admirablement écrit. J'ai souri à plusieurs passages car certains des thèmes qu'il y aborde (la peur de la mort, du handicap, l'amour physique qu'il appelle de ses voeux et qu'il méprise) sont repris et approfondis dans Belle du Seigneur. Plus qu'un ode à la mère et à la maternité, j'y ai lu surtout un regret de l'enfance, du cordon qu'il faut couper, de la vie qu'il faut prendre à bras le corps, en sachant très bien qu'elle a une fin et que tout se termine dans la terre avec des vers. C'est un thème universel et terriblement touchant.
Ceci dit, j'ai quand même quelques critiques. Elles portent moins sur l'oeuvre (qui est vraiment extraordinaire) que sur la personnalité de Cohen qui ressort du récit. La première, c'est sa vision de la maternité qui me met très mal à l'aise : une mère qu'on aime, c'est une mère qui sacrifie tout à son fils, qui ne vit que pour lui et que pour le servir. Certes, je suis mère et j'ai beau aimer ma fille, j'ai cesser de tout lui sacrifier et de ne faire que la servir depuis qu'elle a passé le cap des deux mois ; mais même de ma mère, je n'aurais pas voulu qu'elle ne vive que pour moi. L'affection filiale dont ce roman est rempli apparait terriblement égoïste et égocentrique (mais l'amour vu par Cohen l'est souvent). L'autre point qui m'a choquée, c'est que Cohen (je l'assimile au narrateur, j'ai peut-être tort, mais la forme de journal intime est tellement prégnante) ne parle quasiment pas de sa fille : où est l'amour paternel par lequel il pourrait transmettre une partie de l'amour maternel qu'il a reçu ?
Ces deux réserves mises à part (mais qui encore une fois ne portent pas vraiment sur le roman), quel régal ... |
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