Hijacking, un film dans la lignée de Borgen

Amateurs de la série Borgen, ce film est pour vous. Et pour ceux qui ne connaissent pas encore cette merveilleuse série danoise, venez vous frotter à Tobias Lindholm, le scénariste surdoué de la série, qui signe ici scénario et réalisation.


A première vue, on est loin ici de l’atmosphère feutrée du Château où se déroule les épisodes de la série : en plein Océan Indien, entre Somalie et Inde, le Rosen, un navire de commerce vide fend les flots. Pour Mikael, le cuisinier (Pilou Asbæk – qui joue Kasper dans la série. Pilouuuuuuuuuuuu), c’est bientôt la quille : après avoir formé son remplaçant dans le prochain port, il pourra rejoindre au Danemark sa femme et sa petite fille.
Pendant ce temps là, à Copenhague, le PDG de la compagnie qui possède le Rosen, Peter (joué par Søren Malling, le journaliste Torben dans la série),  négocie avec brio le rachat de plusieurs navires japonais.
Mais tout d’un coup, c’est le drame : le Rosen a envoyé un message d’alerte. Des pirates somaliens sont montés à bord et prenne l’équipage de 7 hommes en otages. Pendant que Mikael voit disparaître son rêve d’être bientôt dans son foyer, Peter fait son choix : il refuse de laisser à un tiers la charge de ramener ses hommes à bon port. C’est lui qui mènera la négociation avec les pirates, au risque de se laisser emporter par ses sentiments.

C’est un film que j’ai trouvé absolument brillant. Déjà parce qu’en reprenant un poncif du genre (la prise d’otage), Lindholm trouve le moyen de le révolutionner. Pas d’action, pas de sang, pas de coups de feu, ou presque. La violence, si il y en a, est dans ces ordres hurlés dans une langue qu’on ne comprend pas, ni nous, ni Mikael, et auxquels il faut pourtant obéir. Et quand le cœur du spectateur s’emballe, c’est parce que la sonnerie du téléphone retentit et que va se produire une discussion aussi précise qu’un échange de tir entre deux tireurs d’élite.
Le film revient à la base de ce qu’est une prise d’otage : une négociation, mais dont l’objet est la vie et la santé mentale d’êtres humains.


La psychologie des personnages est extrêmement fine et fouillée. Pas de héros, pas de personnages tout d’un bloc, bon ou méchant. Juste des hommes pris dans une situation dont ils perdent tous peu à peu le contrôle et qu’ils essaient de maîtriser.
Peut-on en vouloir à Mikael de se sentir petit à petit plus proche des preneurs d’otages, ses hommes comme lui éloignés de leurs familles par la lenteur des négociations ? A Peter de s’échauffer quand le négociateur d’en face joue avec ses nerfs et ses sentiments ?
Aucun manichéisme, aucun jugement, aucun misérabilisme, juste une situation merdique dont il est impossible de se sortir noblement.

Eh bien ça donne envie. Je n'ai toujours pas pris le temps de voir la série, mais ta présentation du film est très tentante!

Le film est excellent. Il est très froid, avec un aspect un peu documentaire mais c'est la mise en scène (excellente) qui veut ça. Le scénario est lui aussi acéré comme un cuter et décortique extrêmement finement la psychologie des personnages. Franchement une excellente surprise.

@Miss Virginia : Borgen c'est juste ultime !

Promis Pickwick, je m'y mets dès que je peux!

La bande annonce était géniale, la tension palpable! Merci pour vos avis Akina et Pickwick, je ne pouvais même pas imaginer que le film soit mauvais

Akina a écrit:

Pas d’action, pas de sang, pas de coups de feu, ou presque. La violence, si il y en a, est dans ces ordres hurlés dans une langue qu’on ne comprend pas, ni nous, ni Mikael, et auxquels il faut pourtant obéir. Et quand le cœur du spectateur s’emballe, c’est parce que la sonnerie du téléphone retentit et que va se produire une discussion aussi précise qu’un échange de tir entre deux tireurs d’élite.

 mon petit cœur va palpiter, j'espère le voir au ciné, il est sorti mi juillet et n'a toujours pas été programmé chez moi, je croise les doigts pour que mon ciné le choisisse, ça dépend effectivement de la fréquentation sur le national.

Je n'ai pas reconnu Casper, Shame on Me, je suis très mauvaise pour les séries, je n'arrive jamais à m'y tenir.