Madame de... film de Max Ophüls 1953

Madame de... Ou La ronde d'une paire de boucles d'oreilles, vendues, rachetées, offertes, revendues, rachetées et offertes à nouveau, et puis...

Madame de... Ou la ronde des sentiments.



Madame de... (Danielle Darrieux), jolie, étourdie, dépensière, revend les boucles d'oreilles que lui a offertes son mari (Charles Boyer) au lendemain de leur mariage.


Revente à l' insu de son époux, bien sûr.
Dès lors, que va-t-elle pouvoir inventer pour expliquer l' absence de ce bijou ?

Petits mensonges vont devenir grands.... Et peut-être bien que Monsieur de... a, lui aussi, quelque chose à cacher...?

Madame de... rencontre le baron Donati (Vittorio de Sica), diplomate italien, brillant, nonchalant, qui valse admirablement dans les soirées en ville...
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Trio amoureux sublimement filmé en une mise en scène aérienne, raffinée, toute en grâce, courbes, et apesanteur.


Les protagonistes y sont suivis, leurs mouvements épousés amoureusement par la caméra glissante, élégante d'un cinéaste génialement inspiré, à travers d'innombrables miroirs, cadres, vitres, vitrines,


mais aussi tout au long d'escaliers en ellipses ou en colimaçons...



Max Ophüls, exilé viennois, était né et avait vécu dans "Ce Monde d'hier" cher à Stefan Zweig et à Arthur Schnitzler...


Toute sa filmographie, européenne, puis américaine, puis à nouveau européenne, témoigne de ce raffinement, de cette érudition, ce goût du littéraire.

Lui aussi a travaillé, comme Wilder, comme Preminger, comme Lubitsch (avec lequel il partage de nombreux et étonnants points communs) avec le grand Max Reinhardt, figure tutélaire de la scène théâtrale berlinoise du début du XXe siècle.

Pour autant, aucun de ces cinéastes ne peut être taxé de faire des films théâtreux ou verbeux (à l'inverse d'un très figé, très cartonné Marcel Carné). Bien au contraire.
Avec eux, c'est bien uniquement de cinéma et d'écriture filmique qu'il s'agit.

On doit à Max Ophüls de somptueux chefs-d'oeuvre du patrimoine du Cinéma tels que Libelei (d'après Schnitzler), Lettre d'une inconnue (d'après Zweig) , Le Plaisir (d'après Maupassant) , La Ronde '(encore Schnitzler)

Pour ma part, j'ai un grand amour pour deux de ses oeuvres moins connues mais pas moins magnifiques que sont L'Exilé


... et le sublime Les Désemparés.


avec une superbe Joan Bennett et un bouleversant James Mason


A noter qu'à Hollywood, les génériques écrivent souvent
son nom "Max Opuls"

Magnifique sujet Juniper Sling! J'espère avoir l'occasion de découvrir ce film.

Celui-ci... et tous les autres sans hésiter, Miss Virginia !
Un film d'Ophüls c'est, au pire, très bon. Et c'est rare.
Le plus souvent magnifique.

Merci pour cette présentation, Juniper Sling !

J'ai vu ce film il y a 10 jours et je l'ai beaucoup aimé. C'est d'ailleurs le premier que je découvre de ce réalisateur. Il m'a semblée d'une élégance folle, à la fois sobre et évidente. Charles Boyer m'a (une fois de plus) conquise. Il est merveilleux dans le rôle de ce mari plein de dignité, aussi bien dans son ironie que dans son affection.

Je pense lire la nouvelle de Louise de Vilmorin dans la foulée. Dans une interview, elle a déclaré n'avoir pas du tout aimé l'adaptation, je suis donc plutôt curieuse de découvrir le texte original ...

J'ai vu ce film et j'ai beaucoup aimé. La mise en scène est parfaite, et j'étais contente de retrouver Charles Boyer.
Cette histoire de trio amoureux autour d'une paire de boucles d'oreille est à la fois drôle et émouvante.