Pride and prejudice - Episodes 3 et 4 - Visionnages en commun

Ce jeudi 14 juin, Arte diffuse la suite de l'adaptation avec les épisodes 3 et 4. Que vous regardiez la série via cette diffusion ou via votre dvd, venez partager votre avis sur ces épisodes ici

Nous découvrons avec ces épisodes de nouveaux personnages et de nouveaux lieux, qu'en avez-vous pensé ? Aimez-vous la musique de la série ? Si vous découvrez l'histoire grâce à Arte, êtes-vous surpris par le déroulement de celle-ci ? Que pensez-vous du choix de Charlotte ? Etes-vous toujours aussi enthousiaste et impatient de découvrir le dénouement de l'histoire ?

Bref, qu'avez-vous pensé de ces épisodes ?

J'aime toujours autant la suite. C'est très bien de nous faire sortir des environs de la maison Bennet en nous faisant découvrir le Kent avec la fameuse Lady Catherine de Bourg (je ne me souviens plus de l'orthographe) et surtout le Derbyshire avec Pemberley. C'est superbe cette vue de la résidence avec le lac . Bon bien évidemment, il y a la fameuse question de savoir si Elizabeth devient plus encline à apprécier Mr. Darcy après avoir découvert Pemberley. Personnellement, je ne pense pas que se soit le cas. Je suis trop romantique pour croire à cette version. Je pense que l'avis d'Elizabeth évolue en grande partie avec l'attitude de Darcy envers Mr et Mrs Gardiner.

Concernant le choix de Charlotte Lucas, je trouve qu'elle l'explique très bien elle-même. A cette époque, c'est primordial d'avoir une condition et atteindre un certain âge sans être toujours fiancée, c'est être déclaré vieille fille. Je comprends que Charlotte préfère se marier avec Mr.Collins, avoir un foyer, plutôt que d'attendre un possible amour et au final se voir "grillée".

Moi aussi, je comprends le choix de Charlotte Lucas, même si je ne le partage pas. Les héroïnes des romans de Jane Austen ont souvent beaucoup de chance (en trouvant l'amour et le confort chez la même personne), mais je trouve que ses personnages secondaires offrent une belle palette des destins promis à une femme à cette époque.
Comme Charlotte Lucas, la plupart se mariaient sans amour, en espérant voir grandir une certaine forme de tendresse et d'estime pour leur compagnon.
Le mariage par amour peut conduire à vies très difficiles : je pense à Kitty Bennett, bien sûr, mais aussi la mère de Fanny Price, dans Mansfield Park, qui se retrouve vivre une vie misérable auprès de son mari marin.
Et ne parlons pas des innombrables portraits de vieilles filles, plus ou moins aigries, et toujours dépendantes de leurs proches...

Alors, dans un sens, je comprends Charlotte et je la plains beaucoup.

Même si je comprends les raisons socio-économiques qui poussent Charlotte a épousé Mr Collins, j'ai toujours mal pour elle quand j'imagine sa vie quotidienne. Peut-elle respecter son époux, à éprouver de la tendresse pour lui ? Sans oublier "les devoirs conjugaux" :lol!:Evidemment il faudrait réellement être confronté à ce choix et avoir une réelle vision de la vie d'une "vieille fille" à cette époque pour trancher, mais je reste toujours aussi dubitative. Mais à nouveau, je dois être trop influencée par le physique de ce Mr Collins. Cela passe relativement mieux avec Tom Hollander

Pour passer aux décors, que ce Pemberley est magnifique, Rosings ne démérite pas également.

J'aime bien la petite touche qu'apporte Andrew Davies au sujet des relations "charnelles". C'est quelque chose de plus flagrant dans son "sense and sensibility" mais ici aussi il fait de ses personnages des êtres sexués. Ici, on comprend clairement que Lydia n'a pas seulement joué aux cartes lors de son escapade avec Wickham. Cette version, bien que très soft entendons nous bien, à la mérite de rappeler que oui, Pride and prejudice c'est en partie une histoire très romantique avec le beau petit couple et le grand amour mais c'est aussi une société où les rapports hommes/femmes revêtent parfois des aspects moins reluisants (du moins pour l'époque, à l'heure actuelle l'escapade de Lydia ne mériterait même pas un tweet ).

Je trouve que l'évolution progressive des sentiments d'Elizabeth très bien portée à l'écran. Ici pas de doute à avoir, son opinion change dès la lecture de la lettre, pas seulement à la vue de Pemberley.

De nouveau, je trouve les acteurs impeccables. C'est toujours un régal. Vivement la suite

C'est la première fois que tu vois la mini série?

J'ai revu le 4 hier, et c'est toujours aussi bien ...

Je suis d'accord avec toi, Resmiranda : me retrouver dans le même lit que Collins m'horrifierait. Mais la pauvre Charlotte Lucas est dans une situation extrêmement difficile : être jusqu'à la fin de sa vie dépendante de ses parents puis de sa soeur ? Ou subir Collins et ses assauts pendant quelques années (jusqu'au premier fils, soyons honnêtes) et acquérir une certaine indépendance.
Je pense que l'époque (surtout dans ces classes sociales aisées) voyait le mariage comme une association entre deux partenaires plus que comme une histoire d'amour. Et c'est pas pour rien que les relations sexuelles étaient appelées "devoir conjugal". Avec cette vision, oui, Charlotte Lucas fait un "bon mariage", même si à nos yeux (et à ceux de Lizzie qui a des vues plus modernes sur le mariage, disant qu'elle ne veut être conduite au mariage que par le plus profond amour), c'est une aberration.


Je suis aussi d'accord avec toi sur l'aspect sexuel qui est un peu plus présent dans l'adaptation que dans le roman. Oui, bien sûr, Lydia n'a pas joué aux cartes avec Wickham et c'est pour cette raison qu'elle doit impérativement lui être marié. On le perçoit aussi dans l'angoisse de Darcy vis à vis de l'escapade de Georgiana avec Wickham : si elle lui avait cédé (et on sent la jeune fille très attirée par Wickham), Darcy était obligé de les unir.
Ca fait frémir de voir comment, au moins dans la bonne société (car je pense que les classes moins aisées étaient plus libres), la valeur d'une jeune fille était uniquement dépendante de sa virginité.

Le roman est extrêmement chaste, d'ailleurs : sans doute parce que tout le monde savait ce que signifiait la position de Lydia par rapport à Wickham, ou se doutait au moins de son inconvenance (je me demande d'ailleurs comment les jeunes filles élevées dans un monde où parler du corps était très vulgaire comprenait ce qui pouvait se passer lors d'une fugue comme celle-ci ...). Mais je conseille quand même la lecture de Evelina de Fanny Burney qui donne une image plus violente et sexuelle de la société du tournant du XVIIIème/XIXème siècle.

Akina a écrit:

Mais je conseille quand même la lecture de Evelina de Fanny Burney qui donne une image plus violente et sexuelle de la société du tournant du XVIIIème/XIXème siècle.

Tu peux en dire plus sur ce livre. Existe-t-il un toic? Je vais chercher.

@ Daisy15 : c'est toujours agréable de lire les impressions de quelqu'un pour qui cette série est une découverte.

@ JenniferEhle : c'est par ici, et tout comme Akina, je recommande la lecture de cet ouvrage :

Merci, je vais essayer de trouver du temps pour le lire.

D'ailleurs, je me demande si on ne pourrait pas faire passer la lecture d'Evelina de Fanny Burney dans le challenge de My Jane Austen Summer (comme une adaptation, par exemple) )

Akina a écrit:

D'ailleurs, je me demande si on ne pourrait pas faire passer la lecture d'Evelina de Fanny Burney dans le challenge de My Jane Austen Summer (comme une adaptation, par exemple) )

Oui, c'est une bonne idée.

Oui, une très bonne idée.