Exit le fantômeUn ouvrage de grande qualité, traitant de nombreux sujets à travers la déchéance physique du héros, véritable alter ego de l’auteur.
Ces sujets concernent autant la fiction, la politique, que le désir et la passion, la postérité, l’histoire même avec une place laissée au 11 septembre, drame incontournable dans la conscience Américaine d’aujourd’hui.
Un récit donc nécessairement triste, qui prépare la fin d’une vie et de ses convictions.
Nathan, écrivain à succès, retiré du monde malgré lui, puis installé dans une solitude campagnarde rassurante, vit une expérience de régénérescence, quand il retrouve l’univers urbain, celui de la vitalité, de la bonne santé, des activités, des rencontres...
Sous le prétexte de soins pour son cancer, PR replonge son personnage dans son passé, dans un endroit qu’il a connu, avec des êtres déjà croisés.
Sauf qu’ils sont vieux, malades et que le jeunisme ambiant (symbolisé par un couple ici) ne lui est plus accessible.
Peut-on tout recommencer ? Même tard ? Renaître ?
La réponse est radicale : la réalité rejette ce vieil homme incontinent, à moitié amnésique, impuissant, dont il ne reste qu’une bouée mentale de survie : le fantasme.
Ainsi se ferme le livre sur un dialogue imaginaire, avec une femme de chair qui ne sera jamais possédée. Un dialogue assez pauvre, car la plume de l’écrivain s’est figée.
Bientôt l’oubli.
Puis la mort.
Quant à l’après ? Le livre ne verse pas dans l’optimisme non plus, avec ce personnage sans foi, ni cœur qu’est le « biographe », et là, PR érige presque un stéréotype.
Celui qui arrive « après » pour parler de « l’avant » d’un type qu’il n’a jamais rencontré et dont il falsifiera la personnalité, même les vices…
A qui donc se fier au seuil de la mort ?
Aux derniers rêves.