Rien n'est trop beau, de Rona Jaffe.

J'ai beaucoup aimé Rien n'est trop beau. Cela se lit très vite car les aventures des cinq héroïnes sont plutôt captivantes et elles sont attachantes. Ces jeunes filles d'une vingtaine d'années qui arrivent à New York vont toutes subir une métamorphose impressionnante. Leurs idées vont évoluer, elles vont se détacher des principes de leur vie de provinciales et souvent souffrir de leur premier amour. Seule Carolyn travaille vraiment par conviction et sa modernité en fait un des personnages les plus intéressants. Toutefois elle finit un peu blasée, comme Mike, son patron et ami. April, plus naïve, m'a beaucoup fait sourire au départ, et je suis plutôt contente que Rona Jaffe la fasse quitter la ville avec un gentil garçon, elle en avait suffisamment bavé quand même. J'ai aussi beaucoup aimé Barbara, un peu moins les autres. En tout cas j'ai trouvé le livre très moderne en évoquant souvent la sexualité des jeunes filles, le regard que la société pose sur elles si elle ne trouvent pas de maris et sur les rapports hommes/femmes en général. L'univers du travail et les carrières de ces jeunes femmes diplômées est un des points les plus intéressant. Le style est tout à fait limpide et pas désagréable du tout. Quand à la narration, elle est finalement assez classique, alternant l'histoire de chacune des filles au fil des saisons. Au départ j'ai tout de même été assez étonnée par la multitude de narratrices. Après avoir découvert les trois premières filles je me demandais combien de personnages allaient être présentés, je n'en voyais plus la fin! Ce roman m'a séduite par son ton et je suis d'autant plus étonnée de savoir qu'il a été publié pendant les années 50. J'imagine la tête des lectrices et secrétaires de la maison d'édition de Rona Jaffe! Elles ont dû se reconnaître dans ces portraits, et peut-être même qu'une Carolyn a donné son avis sur le manuscrit avant de le donner à ses responsables?