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 Emile Zola

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Séverine
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MessageSujet: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeSam 6 Nov - 19:36

Ah ben tiens, il n'y a pas de sujet sur ce cher Émile Zola (ou j'ai mal vu peut-être).

Bon, je l'ouvre alors pour parler de ma lecture du Ventre de Paris. Lecture que j'ai grandement apprécié.

Il faut quand même que je précise que j'ai toujours eu énormément de mal avec Zola. J'ai du lire L'Assommoir pour le lycée et honnêtement, ça m'a dégouté de lui. L'un des thèmes, celui de l'alcoolisme, très parlant pour moi, toute cette misère, toute cette noirceur... C'était trop pour moi.

Ensuite, j'ai du me farcir lire Germinal (à nouveau pour les cours)(je ne sais pas ce que les profs avaient à ce moment-là pour cet auteur). Bon, je dois l'avouer, ce ne fut tout de même pas aussi dur que L'Assommoir et je crois même pouvoir dire que je l'ai bien apprécié ce roman.

Puis on m'a dit : ''Lis Au bonheur des Dames, tu ne pourras pas ne pas aimer, ce roman est formidable et tellement différent de tout ce qu'Émile a pu écrire auparavant...'' J'ai dit OK (maso, la fille) et depuis, ABDD est de ces romans que je prends un immense plaisir à lire et relire à l'infini. Quelle formidable histoire, quels descriptions fantastiques du Paris de l'époque, de ce magasin, des journées à thèmes (celle de la journée du blanc m'avait marqué, la puissance évocatrice de la plume de Zola prend tout son sens lors de ce passage. Qui ne s'est pas retrouvé enseveli sous des tonnes et des tonnes de tissu blanc en lisant ce passage?). Et Denise. Et Octave. Ah Octave !!!! Leur si belle histoire d'amour.

Bref, Zola et moi, malgré tout, c'était pas gagné. Puis en me baladant sur différents blogs de lectures, j'ai pu lire des billets fort intéressants sur Zola, un peu remis à l'honneur ces derniers temps et j'ai eu envie de retenter.

Je ne sais pas pourquoi j'ai eu envie de commencer par Le ventre de Paris. Je crois que c'est parce que je n'avais pas les deux précédents des Rougon-Macquart...

Et franchement, j'ai beaucoup aimé.

L'histoire est simple. Florent revient à Paris après s'être évadé du bagne à Cayenne. Il retrouve son frère, qui s'est marié avec Lisa Macquart (la soeur de la Gervaise de mon pire cauchemar L'assommoir) et ils tiennent tous deux une charcuterie dans le quartier des Halles (on y croise aussi Claude Lantier, qui sera le héros de L'œuvre et Pauline Quenu, la fille de Lisa et Quenu, qui, elle sera l'héroïne de La Joie de vivre). La famille l'héberge, lui cherche une place et l'intègre à leur environnement. Du moins essaye...
Ce roman est d'abord une assez impressionnante et une non moins formidable évocation des Halles (Le ventre de Paris, belle métaphore, je trouve). Tout dedans, les descriptions de nourritures sont absolument généreuses et puissamment évocatrices. J'ai eu souvent faim durant ma lecture, encore plus parce que j'arrivais à m'imaginer aussi le goût de tous les aliments que Zola prend le soin de décrire et franchement, c'était autant agréable qu'une véritable torture pour un estomac vide.
J'ai aussi aimé cette confrontation des gros et des maigres, cette évocation des rivalités, des commérages (formidablement rendu par le personnage de Mademoiselle Saget, notamment) et de comment cela peut détruire des amitiés, des gens, une réputation... Quand la machine se met en marche, il est réellement très difficile de l'arrêter... Cette histoire, c'est donc l'arrivée de Florent dans les Halles, cette grosse machine qui l'avale, le digère puis le recrache purement et simplement, broyé, détruit.

Un excellent livre que je vous conseille vivement. Et une excellente surprise.

Je ne sais pas encore quel sera mon prochain Zola. Je possède maintenant La fortune des Rougon et La Curée, les deux premiers Rougon-Macquart. Mais j'avoue qu'actuellement, c'est La bête humaine qui me fait le plus envie. Ainsi que L'Assommoir a qui j'ai très envie de redonner une seconde chance.

La liste de la série des Rougon-Macquart dans l'ordre :

Spoiler:

En gras, ceux que j'ai dans ma ''petite'' bibliothèque perso. Il m'en reste quelques uns à me procurer : ceux qui m'intéressent le moins ou pour lesquels j'ai des à priori bêtement négatifs (comme L'Argent ou La Terre, La Débâcle aussi) notamment.

L'un de mes projets est de tous les lire... J'en possède déjà pas mal. Ya plus qu'à maintenant.

Et vous? Quel rapport entretenez-vous avec Emile Zola? L'aimez-vous? Ou pas? Et dans les deux cas, pourquoi? Qu'avez-vous lu de lui? Quel est votre préféré de lui? Et à l'inverse celui que vous avez détesté? Et y a t'il ici des personnes qui ont lu tous les Rougon? Ou d'autres de ces romans?


Dernière édition par Séverine le Mer 8 Juin - 10:15, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeDim 7 Nov - 9:53

Merci pour ce post de présentation de Zola, Séverine : j'ai souri par endroits en le lisant. Et merci de l'avoir ouvert : je devais le faire depuis plusieurs semaines, depuis le duel proposé par Emjy sur Balzac et Zola. Very Happy

Je ne vais pas réécrire ce que j'ai déjà mis, mais je te propose d'aller faire un tour par là : Arrow Wink

Je repasserai dès que possible, parce que forcément, il y a des points dans ton post qui m'interpellent. sunny

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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeDim 7 Nov - 12:18

Popila a écrit:
j'ai souri par endroits en le lisant. Very Happy

Ah oui? Vraiment?

Popila a écrit:
Je ne vais pas réécrire ce que j'ai déjà mis, mais je te propose d'aller faire un tour par là : Arrow Wink

Une intervention réellement très intéressante (comme d'habitude) d'ailleurs... Mais je ne peux malheureusement pas me prononcer sur ce duel, connaissant très mal les deux auteurs (et c'est aussi un peu ce sujet qui m'a fait acheté récemment pas mal de Zola et pas mal de Balzac).

Popila a écrit:
Je repasserai dès que possible, parce que forcément, il y a des points dans ton post qui m'interpellent. sunny

Ok. Je t'attends.
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Popila
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeDim 7 Nov - 17:27

En fait, c'est ça qui m'a fait sourire, parce que j'y ai retrouvé mes propres impressions lorsque je l'ai lu moi aussi au lycée :

Séverine a écrit:
Bon, je l'ouvre alors pour parler de ma lecture du Ventre de Paris. Lecture que j'ai grandement apprécié.

Il faut quand même que je précise que j'ai toujours eu énormément de mal avec Zola. J'ai du lire L'Assommoir pour le lycée et honnêtement, ça m'a dégouté de lui. L'un des thèmes, celui de l'alcoolisme, très parlant pour moi, toute cette misère, toute cette noirceur... C'était trop pour moi.

Ensuite, j'ai du me farcir lire Germinal (à nouveau pour les cours)(je ne sais pas ce que les profs avaient à ce moment-là pour cet auteur). Bon, je dois l'avouer, ce ne fut tout de même pas aussi dur que L'Assommoir et je crois même pouvoir dire que je l'ai bien apprécié ce roman.
Germinal, j'ai dû sauter des pages, parce que j'arrivais à la fin de ma période Zola et que j'en avais carrément marre. Ce sont les deux livres les plus durs de Zola, avec peut-être La Joie de vivre et La Bête humaine.

Au bonheur des dames et Le ventre de Paris offrent de superbes descritions de vêtements et de nourritures, descriptions que je trouve enchanteresses ! Emile Zola 557349

Au bonheur des dames est d'ailleurs le seul bouquin de Zola vraiment optimiste ; je rêve de le voir adapté sous forme de comédie musicale. sunny

De cet auteur, je te recommande tout particulièrement La curée, sa suite L'argent, ainsi que Nana. Pas forcément les plus zoliens, mais très intéressants au niveau de l'intrigue, des personnages, et de la description du Second Empire. Contrairement à l'image qu'on en a parfois, Zola était un auteur assez fin, qu'il ne faut pas limiter à sa tentative d'écrire une littérature "scientifique" ; un souffle épique anime son oeuvre, et à bien des égards, il a su anticiper sur certaines découvertes de la psychanalyse dans sa description de la psychologie des personnages, ou sur certaines techniques cinématographiques, dans sa manière de les mettre en scène.

Bon, je m'arrête là, parce qu eje dois aller prendre mon train. Wink

PS : merci pour le compliment, que je te retourne bien sincèrement (même si je suis persuadée que je peux être très ennuyeuse dans mes interventions). Razz

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MessageSujet: fan de Zola   Emile Zola Icon_minitimeJeu 18 Nov - 11:08

Very Happy C'est mon premier message, il est naturel que je le consacre aux romans de Zola.

Séverine, je suis en peu le contraire de vous. J'aime beaucoup l'écriture de zola, ses livres, je ne me lasse pas.
J'ai commencé avec L'Assommoir à la demande du professeur, J'avais entendu parler des ses livres avant, donc, j'avais vraiment envie de connaître ce que c'était Zola. Eh bien, j'ai tout de suite aimé ce roman. Oh, cettes fête de Gervaise au chapitre 7 est tellement joyeuse, on sent la montée de l'ambliance festive par la préparation de tous ces plats succulents, et puis le déroulement du repas est décrit avec tant de minuties comme si on y était. C'est sûr que après une telle fête, la déchéance de Gervaise par la suite semble former une opposition radicale. C'est comme si de paradis, on bouscule petit à petit en enfer! La fin tragique est écrite d'une manière froide et crue, il est clair que ça laisse personne indifférent.
Mais je comprends qu'elle vous a dégoûtée, la première fois j'ai lu, j'avais aussi l'esprit tout retourné Rolling Eyes Je me disais comment une personne pourrait tomber aussi bas. Mais réfléxion faite, ça passe. C'est ZOLA, d'un naturalisme sur la nature humaine, sauf qu'il a penché sur les facettes sombres.

L'Assomoir fini, j'avais hâte de connaître ses autres romans. J'ai aussi lu NANA, j'avais un peu de mal pour le début, le chant de Nana paraît-il insupportable, je ne sais pas si ça a été pour quelque chose scratch Le reste, j'ai aimé, mais sans plus. Pareil pour la Curée, il m'est difficile de voir l'attitude languissante, passive et avachissante de Renée tout au long du roman. Oh, ça n'augure rien de bon No
Pot bouille, l'histoire qui se passe dans un immeuble parisien bourgeois, je ne me souviens plus très bien, mais vaguement qu'il y a une maman très cupide pousse sa fille à épouser avec un homme, finalement elle le trompe. Dans ce roman, Zola nous peint l'état de chaque mainson, on y voit la mesquineries des gens, bref, encore une fois, des faces moches des gens quoi.

Au bonheur des dames, rien que le titre donne envie de lire, je ne sais pas pour vous, mais en tout cas, ça a été comme ça pour moi. Je me disais enfin un bouffet d'air frais et jovial dans l'univers de Zola. Il est assurément mon coup de coeur. Emile Zola 312935 C'est d'ailleurs le seul roman de Zola qui finit bien. L'histoire d'une jeune fille accompagnée de ses deux frères qui va faire la découverte de Paris de seconde moitié de 19e siècle, qui s'avère en fin compte la conquête de Paris. On voit Paris de l'époque à travers son regard, on assiste à ses débuts difficiles dans le magasin d'Octave, comme sa patience et sa honnêteté sont admirables!!! Elle est placée au millieu de deux mondes, celui de son oncle qui tient une boutique moribande en face justement du grand et lumineux magasin Au bonheur des dames plein d'avenir!
Oui, Il y a plusieurs journées de grande vente, notamment la journée du blanc. Ma foi, qui n'est pas enseveli sous des tonnes et des tonnes de tissus, Séverine , je suis tout à fait d'accord. Emile Zola 744240 j'ai dû relire plusieurs fois pour voir plus clair, mais bon, sans trop réussir. Razz
Le roman va en crescendo avec l'obsession douleureuse d'Octave au sujet de Denise, qui se traduit par des angoisses et aussi des agacements de comportements par moments, l'orage éclate un peu sur tout le monde sauf Denise bien entendu. Laughing
le passage qui m'a le plus marqué où le jour l'inspecteur Jouve vient lui apprendre que Denise et Deloche sont ensemble en train de se parler. Octave est sur le chantier de la façade du magasin. "D'abord, il avait crié qu'on pouvait bien l'attendre; puis , sur un mot de l'inspecteur dit à voix basse, il l'avait suivi, frissonnant, repris tout entier. Plus rien existait, la façade croulait avant d'être debout", oh, que c'est bien écrit, c'est fin, subtil, et pénétrant!!!

J'ai également lu Germinal, un rêve, Thérèse Raquin, Docteur Pascal. Oh, je ne me souviens plus trop. Embarassed J'ai particulièrement aimé le Rêve, c'est beau et doux, très agréable à lire, excepté la Chute à la fin, j'ai poussé un cri en lisant la première fois. Oh, quelle tristesse s'en est suivi!!

Voila, en écrivant ceci, l'idée de continuer la série de Rougon-Marquart me tiltille doucement. Mais le temps me manque:(

Bonne lecture à toutes et à tous

Et à bientôt


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JO
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeJeu 18 Nov - 11:15

Merci pour ce bel hommage à Zola, Jadehetao !

Surtout n'hésite pas à passer par le forum Welcome pour te présenter et nous parler un peu plus de tes goûts ! C'est la tradition ici Wink
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Séverine
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeJeu 18 Nov - 20:17

Merci Popila de ta réponse (et certains de tes mots me touchent au delà de ce que tu peux imaginer... Bref.).
J'ai du mal à imaginer ABDD en comédie musicale mais pourquoi pas? C'est vrai qu'il est très frais comme roman et je me dis, en y réfléchissant un peu que ça pourrait tout à fait donner quelque chose de correct. Il faudrait choisir un bon acteur pour incarner Octave (mon cher et tendre Octave) mais je ne vois pas trop qui. Je sais qu'un jour Gérard Philippe l'a incarné dans Pot-Bouille, dont je cherche à me procurer l'adaptation (un peu vainement) et je ne sais pas s'il est bon ou pas dedans...
Je note les titres que tu me recommandes, Nana m'intéresse tout particulièrement. J'avoue que L'Argent (à cause de ce titre fort rébarbatif, tout de même) ne m'attirait guère (et d'ailleurs, je ne l'avais pas acheté)(shame on me) mais comme tu en parles positivement, je me l'achèterais et le lirais après La Curée... Je ne savais pas que c'était sa suite...
En ce moment, je suis totalement fascinée par La bête humaine. Mon dieu, que c'est... Bien. J'ai du mal à croire qu'un jour, j'ai pu dire que Zola, c'était tout pourri. Qu'est ce qu'on peut dire comme conneries quand on est jeune! Ça m'effraie. Je l'aime, Émile, en fait...
C'est vrai aussi qu'on présente ABDD comme son roman le plus optimiste et avec une fin pas trop plombante... Mais je pensais aussi que des romans ayant pour titre, par exemple, Le rêve, Une page d'amour ou encore La joie de vivre devait aussi être un peu différent, un peu moins triste, les titres étant quand même doux et plein d'optimisme) mais ce n'est, semble-t'il, pas le cas...


Jadehetao, merci de ce beau plaidoyer pour ce cher Émile mais rassures-toi, je suis entrain de totalement changer d'avis sur son compte et je pense très sincèrement qu'il va faire partie de mes plus belles découvertes littéraires de l'année, après avoir enchaîné deux coups de cœur écrit par lui. Tu me donnes le goût de relire L'Assommoir, qui avait franchement été une épreuve, à l'époque (en grande partie à cause d'un des sujets du livre, (qui faisait un drôle d'écho en moi) et de l'ambiance un peu glauque)(pourtant j'aime assez le glauque, en règle générale)(wouh! j'vais passer pour une fille bizarre, moi en disant ça...).

Enfin, bref, je conclus en disant que je vais aller de ce pas me replonger quelques heures dans La bête humaine (avec un bon thé et du brownie) et je reviendrais donner une critique plus complète quand je l'aurais fini... Je peux déjà vous prier de lire ce roman car c'est un chef d'œuvre. Le sujet n'est pas facile mais Émile sait captiver et donner envie de lire au point que s'arrêter est un déchirement (hier, j'avais vraiment pas trop sommeil, du mal à m'endormir, trop énervée, et j'ai pas lâché le bouquin avant 1h30, alors que je me levais à 4h. Le réveil fut dur mais je regrette pas trop. Ce soir, je tâcherais d'éteindre plus tôt). Il sait si bien raconter aussi...
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MessageSujet: c'est comme si c'était déjà fait   Emile Zola Icon_minitimeDim 21 Nov - 16:22

JO a écrit:
Merci pour ce bel hommage à Zola, Jadehetao !

Surtout n'hésite pas à passer par le forum Welcome pour te présenter et nous parler un peu plus de tes goûts ! C'est la tradition ici Wink



Very Happy Merci pour l'acceuil, JO. c'est sympa. ok, je vais de ce pas pour me présenter un peu Wink
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeDim 21 Nov - 16:56

Citation :
Jadehetao, merci de ce beau plaidoyer pour ce cher Émile mais rassures-toi, je suis entrain de totalement changer d'avis sur son compte et je pense très sincèrement qu'il va faire partie de mes plus belles découvertes littéraires de l'année, après avoir enchaîné deux coups de cœur écrit par lui. Tu me donnes le goût de relire L'Assommoir, qui avait franchement été une épreuve, à l'époque (en grande partie à cause d'un des sujets du livre, (qui faisait un drôle d'écho en moi) et de l'ambiance un peu glauque)(pourtant j'aime assez le glauque, en règle générale)(wouh! j'vais passer pour une fille bizarre, moi en disant ça...).

Enfin, bref, je conclus en disant que je vais aller de ce pas me replonger quelques heures dans La bête humaine (avec un bon thé et du brownie) et je reviendrais donner une critique plus complète quand je l'aurais fini... Je peux déjà vous prier de lire ce roman car c'est un chef d'œuvre. Le sujet n'est pas facile mais Émile sait captiver et donner envie de lire au point que s'arrêter est un déchirement (hier, j'avais vraiment pas trop sommeil, du mal à m'endormir, trop énervée, et j'ai pas lâché le bouquin avant 1h30, alors que je me levais à 4h. Le réveil fut dur mais je regrette pas trop. Ce soir, je tâcherais d'éteindre plus tôt). Il sait si bien raconter aussi...

Emile Zola 41657 Oui, je vois ça, que tu es devenue une fan aussi. oh oui, Zola est un véritable observateur de ses semblables et de la société de son temps. Je trouve que c'est vraiment bien, en lisant, on peut imaginer la vie d'antan, moi, perso, j'aime beaucoup. En plus, le Français n'est pas ma langue maternelle, depuis que je lis en français, j'ai drôlement progressé en la matière Emile Zola 466465 Que de bénéfices....
La bête humaine, je n'ai pas ce livre, je vais voir si je peux l'emprunter à la bibliothèque. Comme ça, on peut en discuter un peu après Wink
Oui, moi aussi, dès que je commence un roman, c'est comme un aimant, on ne le lâche plus,on ne demande pas mieux de tout lire d'un trait. Mais bon, on ne peut pas toujours faire comme on veut.
Ah oui, Séverine, tu as fait très fort là, ne dormir que 2 heures et demie pour le livre, Surprised tu es une vraie passionnée de zola, je suis bluffée.
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeDim 21 Nov - 17:59

J'ai donc fini La Bête Humaine ce matin et je ne vais pas avoir grand chose de constructif à dire sur ce roman que j'ai pourtant adoré.

Un p'tit résumé, tiré de Wikipédia :

Citation :
L'histoire évoque le monde du chemin de fer et se déroule tout au long de la ligne Paris-Saint-Lazare - Le Havre. On a coutume de dire qu'elle comporte deux héros : d'une part le mécanicien Jacques Lantier et de l'autre sa locomotive, la Lison, que Lantier aime plus qu'une femme. Outre son aspect documentaire, La Bête humaine est un roman noir, sorte de thriller du XIXe siècle ; c'est aussi un roman sur l'hérédité, Jacques souffrant d'une folie homicide que Zola rattache à l'alcoolisme des Macquart.
Il est en effet le fils de Gervaise Macquart et d'Auguste Lantier (voir L'Assommoir). Il éprouve depuis l'enfance des douleurs qui lui traversent le crâne. Ces douleurs continuent à la puberté, s'accompagnant de pulsions meurtrières auxquelles il n'arrivera jamais à échapper vraiment : le désir physique d'une femme s'accompagne chez lui d'un irrésistible besoin de la tuer. Sur le point de posséder sa cousine Flore, il préfère fuir, car il s'apprêtait à la tuer. Plus tard, il parvient néanmoins à devenir l'amant de Séverine Roubaud et se croit guéri. Mais un jour, la bête reprend le dessus sur lui...

Ce qui suit contient quelques ''spoilers'' sur l'histoire...

Là encore, tout baigne dans une noirceur terrifiante et la marche des évènements semble se mettre en place de façon inexorable et conduire à des drames inévitables.

Dans ce roman, à l'instar du Ventre de Paris, aucun des personnages n'est récupérable. Tous ont leur part d'ombre, leur côté noir, que ce soit Jacques Lantier -malade de pulsions qui lui donne une irrépressible envie de tuer-, Roubaud -qui lui n'hésite pas à tuer le parrain de sa femme, car, bien avant de le rencontrer et de se marier avec lui, elle a eu une aventure avec ce dernier-, Séverine, la femme de Roubaud -qui, après le meurtre de Grandmorin, son parrain, perpétré par son mari et elle, cherche par tous les moyens à échapper à la justice, puis à se débarrasser de son mari, qui la gêne pour vivre pleinement son amour avec Jacques Lantier- ou encore Flore, terriblement amoureuse de Jacques -qui n'hésite pas à faire dérailler un train pour empêcher Jacques et Séverine de vivre leur histoire, tuant et blessant ainsi des dizaines de personnes... Tous connaîtront un funeste destin et une fin violente dans certains cas.

J'ai dévoré ce roman, où Zola cherche à mettre en avant les problèmes que l'hérédité peut provoquer chez certaines personnes et notamment ici le fait que Jacques Lantier, le fils de Gervaise Macquart et Auguste Lantier dans L'Assommoir, agit de la sorte car son sang est vicié par les générations et les générations de gens alcooliques qui l'ont précédé. C'était d'ailleurs un thème cher à Zola, cette hérédité puisqu'il a basé en partie son œuvre des Rougon-Macquart sur ce sujet et c'était aussi une des grandes questions de son époque.
Jacques Lantier est un peu l'ancêtre des sérial-killers, ses pulsions font peur et il finit par les assouvir de la pire manière qui soit...

Ce roman est aussi un roman policier, avec un meurtre, une enquête, d'autres meurtres, un procès...

Ce roman est aussi l'occasion d'une plongée dans le monde des chemins de fer. Et si à priori, le sujet n'a rien d'excitant, je dois bien avouer que le talent de Zola nous fait nous y intéresser à notre plus grande surprise...

J'ai aussi vu dans la foulée le film de Jean Renoir, avec Jean Gabin, que j'ai bien aimé même s'il fait pas mal de raccourcis avec le roman initial et des réarrangements pour servir l'intrigue qu'il construit. Mais j'ai passé un bon moment, Jean Gabin est formidable en Jacques Lantier. Et la scène qui ouvre le film est particulièrement impressionnante et fort réussi, ma foi...

Pour conclure, un excellent roman de Zola, un chef d'œuvre, et je sens que ce cher Émile n'a pas fini de me charmer. Après tant d'années de désamour, ça fait quand même drôlement plaisir.
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeVen 31 Déc - 17:02

Ah là, là!!! Je bloque, bloque, bloque dans L'Assommoir, il y a des scènes à la fin... Que je ne peux pas lire. Jusqu'à présent, ça allait mais pfiou... C'est dur, c'est noir, c'est tellement vrai en même temps. A la limite de l'insoutenable pour moi.
Enfin, hormis ce petit souci, ce livre est formidable. Zola est un génie. Je suis définitivement sous le charme de cet homme et de sa plume. Et quelle histoire! La descente aux enfers de cette pauvre Gervaise! ça m'émeut, me retourne les tripes... J'étais presque en larmes en lisant certains passages.
Bon, je vais y retourner et essayer quand même de le terminer.
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeMar 4 Jan - 19:02

courage, séverine, oui, j'imagine que la fin de ce roman devrait te "chambouler" pas mal l'esprit. On a l'impression que Zola exagère, il en rajoute une couche sur une couche Rolling Eyes Je n'aime pas trop la fin non plus, mais c'est fait partie intégrant du roman. J'aurais volontiers imaginer une fin bien moins sombre. scratch

bonne lecture à toutes Very Happy
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeMar 4 Jan - 19:43

Ça y est, je l'ai fini, en fait.
Et oui, on peut dire que Gervaise et Coupeau vont loin dans leurs descentes aux enfers puisqu'aucun ne s'en sort et je crois que la pire fin, c'est celle de Gervaise... J'ai pleuré un bon moment après avoir refermé le livre. C'est vrai que Zola va loin cette fois, s'acharne... Mais ça parait crédible, quand même. Et inéluctable surtout.
C'est que je m'y étais attachée, moi, à la p'tite Gervaise, qui de bagarreuse de lavoir, abandonnée par Lantier avec ces deux gamins, atteint l'apogée avec sa blanchisserie (un formidable travail qu'elle avait accompli là, comme quoi...) puis dégringole, petit à petit, perd sa fille, son travail, ses ''amis'' (entre guillemets, parce qu'ils attendaient tous le moment où elle allait se vautrer), sa dignité. Je trouvais son parcours (jusqu'à la chute), sa volonté et sa réussite assez extraordinaire. Et son idéal :
Citation :
Mon idéal, ce serait de travailler tranquille, de manger toujours du pain, d’avoir un trou un peu propre pour dormir, […] un lit, une table et deux chaises, pas davantage […] ; je voudrais aussi élever mes enfants, en faire de bons sujets, si c’était possible.
Un des moments marquants pour moi, c'est la première fois qu'elle s'enivre avec Coupeau et ses amis à L'Assommoir... J'ai trouvé ça... Terrible. Elle qui ne voulait pas plonger là-dedans... Et le destin de la petite Lalie Bijart aussi.
Et cette phrase :
Citation :
Un matin, comme ça sentait mauvais dans le corridor, on se rappela qu'on ne l'avait pas vue depuis deux jours ; et on la découvrit déjà verte, dans sa niche.
Et le voisinage, tous des raclures, sans exception (déjà dans Le Ventre de Paris, c'était pareil)(les voisins, ça craint).
Et il faudra aussi que je lise plus avant l'appareil critique de mon édition (GF) parce que celui qui l'a écrit compare Gervaise à Emma Bovary. Ça m'intrigue.
J'ai donc beaucoup plus aimé L'Assommoir que lors de ma première lecture mais j'avoue que parfois, ça a été laborieux, comme dans mes souvenirs.
Et ça ne sera pas mon préféré absolu de Zola. Pour l'instant, mon top 3 avec mes maigres connaissances de l'œuvre Zolienne, c'est :

1) Au bonheur des Dames (chef d'œuvre absolu et indétrônable)
2) La bête humaine (juste merveilleux, un chef d'œuvre aussi, pour moi)
3) Le Ventre de Paris (bon, cette place, à mon avis, sera susceptible d'être amené à évoluer au gré de mes relectures mais les deux premières, elles, ne bougeront pas...)

Mon prochain Zola sera Une page d'amour. Il est déjà tout prêt sur ma table de nuit. Bientôt, je pense. Il me faut ma dose d'Émile assez régulièrement.


Dernière édition par Séverine le Mar 4 Jan - 20:53, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeMar 4 Jan - 20:07

Bon je vais faire ma modeste car apres tout ces commentaires c'est dur de ne pas se précipiter sur un Zola.

Pour ma part je n'ai lu que l'assomoir (il y a plus de 20 ans) et je garde un souvenir memorable du mariage de Gervaise et du défilé de la noce au Louvres. Souvenir impérissable. Pour ma part, il y a une peinture d'impressioniste à Orsay de Renoir et je ne peux m'empêcher de penser à Gervaise à chaque fois que j'ai l'occasion de la regarder, je vous la mettrai en image des que je l'aurais retrouvee.

Je n'ai rien lu d'autre de cet auteur malheureusement, mais je lirais Germinal car dans ma famille mes aieuls étaient mineurs! L'Oeuvre me tente aussi

Et puis il y a le magnifique J'accuse! Emile Zola 94134

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Akina
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeMer 5 Jan - 16:04

L'oeuvre est très très dur. Je me suis rendue compte que c'est après celui là que j'ai arrêté de lire les Rougon Macquarts, parce qu'il est vraiment trop sombre.

Spoiler:
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Constance
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeMer 5 Jan - 20:35

Chose promise, chose due je reviens avec cette toile de Degas, qui d'apres le site du musée est bien inspirée par l'Assomoir de Zola

L'absinthe
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une autres toile s'intitule les repasseuses
Emile Zola Repass10

@Akina merci pour ton com sur L'oeuvre oui ca fait froid dans le dos, et pourtant elle exprime completement la passion dévastatrice que cause la création artistique

@jadathao le nouvel avatar est extra!
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Popila
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeMer 5 Jan - 22:08

@ jadehetao : très joli avatar, effectivement. Wink

@ Constance : merci d'avoir posté ces oeuvres, et mentionné la scène de L'Assomoir qui se déroule au Louvre : je l'avais oubliée, mais tu as rafraîchi ma mémoire ; elle est à la fois drôle et terrible...

@ Séverine : je suis curiuse de savoir ce que tu penseras d'Une page d'amour, très différent de L'Assommoir, où Zola travailla au scalpel, et, d'une manière générale, de ses autres oeuvres. Je me permets de te recommander Nana, l'histoire de la fille de Gervaise et Coupeau, et La Curée ; je suis persuadée que ces romans devraient te plaire.

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jadehetao
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeDim 9 Jan - 22:56

Very Happy je suis contente que ce petit chou rêveur vous a plu Emile Zola 471847

Merci à Constance pour les peintures qui illustrent ( fort tristement , c'est ma première impression en regardant ces tableaux) un peu l'univers de Gervaise... Ah, le mois dernier, j'ai visité le Musée d'Orsay, je n'ai pas remarqué ces tableaux, dommage Rolling Eyes

Pour l'instant, je ne lis pas Zola, juste pour changer un peu, découvrir d'autres horizons littéraires. study
Mais je vais revenir sur son écriture, ce n'est une question de temps Wink

bonne lecture à toutes et à tous Smile

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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeLun 10 Jan - 18:50

Zola.Pauvre homme. Je pense l'avoir maudit une bonne partie de mon adolescence. Arrow

Pour la petite histoire, j'ai commencé au collège avec Au bonheur des dames (je crois ne pas être la seule passée par cette case). Et là l'horreur: je me souviens que juste avant nous avions eu une nouvelle au programme. On passe du chouette p'tit bouquin au gros pavé.
En bref c'était comme sauter de Charybde en Scylla (bon j'exagère un peu, mais vous avez l'image). J'ai peiné sur certains passages descriptifs, et pourtant, j'ai adoré cette histoire- je crois bien que j'admirais le personnage de Denise, fière petit bout de femme un peu perdue dans le "ventre de Paris".

Le temps passe et voilà t-il pas que la curée se trouve au programme du lycée. Même impression que le précédent, du mal avec les descriptions et pourtant je commence à percevoir les idées profondes de l'auteur ( je ne reviendrai pas sur l'hérédité et le naturalisme!). et là c'est le déclic. Arrivée à la fin du roman, je décide de me lancer dans l'aventure des Rougon-Macquart. De là j'ai lu : L'Assommoir, nana (mon préféré), Pot-Bouille, Germinal, la bête humaine. Puis je suis passée à d'autres lectures...

Citation :
Et puis il y a le magnifique J'accuse!

Lui, on ne pouvait pas le manquer : l'article était affiché dans les locaux de mon établissement... lol!
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeMer 19 Jan - 20:57

Mon auteur préféré c'est avec ces romans que j'ai pris gout à la lecture, ça manière de décrire les scènes, les personnages on a vraiment l'impression d'être dedans, dans l'histoire. Les émotions m'envahissent à chaque fois, je souris, je ris, je pleure... Mon tout premier c'était le rêve et reste sans conteste mon livre préféré de cet auteur.
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeDim 13 Fév - 18:03

Je suis contente de lire d'autres adeptes de ce cher Émile. Il n'est pas facile à apprivoiser au début mais... Après, c'est juste merveilleux.

Bref, comme demandé par Popila, je viens poster mon avis sur Une page d'amour. Que j'ai... A-DO-RÉ. En fait, cette fois, je m'y attendais pas du tout. Déjà, j'avais lu un tas de critiques bof. Bien mais c'est quand même pas ce que Zola a écrit de mieux ou encore mouais, ça change trop de ce qu'il a l'habitude d'écrire et bon, il s'en sort moyennement bien. Et on sait à quel point JE suis influencée par les critiques, c'en est maladif. Alors, j'y allais un peu comme à l'abattoir (non, je n'exagère pas, il fut un temps où Zola me faisait cet effet-là)(mais j'étais jeune et bête). Et j'avais envie d'un Zola qui change, après L'assommoir ou après La bête humaine qui sont tout de même très Zolien.
Ben, ouais, ça change carrément de ce qu'on a l'habitude de lire de lui, ça change de ceux que j'ai pu lire avant mais qu'est ce que c'est bien et qu'est ce que c'est noir encore! J'ai été complètement collé à ce roman, impossible de le lâcher et à chaque fois, ce fut un déchirement. Il entre dans mon top 3. Carrément (c'est Le Ventre de Paris qui dégage du coup).
J'ai tout aimé dans ce roman. Les personnages, le thème (c'est marrant parce que juste avant j'avais lu L'arrache-cœur de Boris Vian, sur un thème similaire, celui de la mère abusive)(L'arrache-cœur est un très bon roman, au passage), la structure du récit (cinq parties de cinq chapitres dont l'ultime chapitre de chaque partie présente une description de Paris vu par les héroines du roman, de la fenêtre de leur appartement, suivant leurs humeurs, les saisons, etc...) qui donne un rythme à l'histoire...
Alors, Une page d'amour raconte l'histoire d'Hélène Grandjean qui vit recluse (elle ne reçoit guère qu'une fois par semaine, un abbé et son frère) dans son appartement avec sa fille depuis la mort de son mari. On découvre dès l'ouverture du roman, Jeanne, la fillette, d'une santé très fragile. On est très vite dans le vif du sujet puisque le début du roman s'ouvre sur une scène d'horreur où Jeanne est prise de convulsions dans son sommeil et c'est l'affolement dans l'appartement. Hélène est obligé de faire appel à son voisin et propriétaire, et médecin également, le Docteur Deberle. Elle va se lier d'amitié un peu contre son gré à la famille Deberle puis tomber amoureuse du beau docteur. Le hic? C'est qu'il est marié, et qu'Hélène sympathise avec son écervelée de femme et SURTOUT c'est que sa fille ne supporte pas du tout l'idée de cette relation croyant que sa mère l'abandonne.
L'histoire de cette mère surprotectrice et de la relation complètement exclusive et étouffante qu'il y a entre elle et sa fille est terriblement bien rendu, à mon sens. J'ai aimé le parallèle que Zola établit lorsqu'Hélène s'abandonne enfin au docteur Deberle et le moment où sa fille tombe malade. De loin, elle entend une petite voix qui l'appelle sans savoir d'où cela vient et dans le chapitre suivant, (le dernier de la quatrième partie) on y retrouve Jeanne seule, abandonné par sa mère, qui observe de sa fenêtre Paris et la pluie qui tombe, qui nous raconte ce qu'elle ressent, sa solitude, qui appelle sa mère justement. Ce chapitre est juste merveilleusement écrit...
Vous l'aurez compris, ce roman, qu'on considère comme mineur en général, ne m'a pas du tout apparu comme mineur et je vous le conseille fortement.
Sinon, c'est une constante dans les romans de Zola mais j'ai eu un mal fou à m'attacher à un quelconque personnage de cette histoire. Entre la mère abusive et la fille over chiante, les personnages secondaires pas forcément mieux et pourtant, le charme opère encore une fois et ce roman se dévore comme les autres. Il n'y a pas de happy end, la fin est triste à pleurer (ah ! l'épilogue où l'on retrouve Hélène deux ans après le cataclysme qui a frappé sa vie) mais c'est beau et Zola fait des merveilles. Encore une fois.
Je me demande si un jour cet homme arrivera à me décevoir. Je n'y crois pas.
Je ne sais pas trop qu'elle sera mon prochain Émile, peut-être Nana ou La Curée, que Popila me conseille. Ce sera surtout à l'instinct.
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeDim 13 Fév - 20:17

Je crois bien que je n'ai jamais lu Une page d'amour, en fait (j'ai tendance à confondre ce titre avec Le rêve, je crois) - non, parce que là, ça ne me dit rien du tout. scratch

Merci pour ton avis enthousiaste - c'est un vrai marathon Zola que tu nous fais là ! Very Happy

J'ai beaucoup ri à la lecture de ton billet, j'aime bien les petites touches d'humour que tu y as glissées. Et j'ai hâte de lire ton avis sur Nana et La Curée, qui font partie des romans de Zola que je préfère. Emile Zola 557349

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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeJeu 14 Avr - 22:26

Mon avis sur La curée?

J'ai adoré (Émile, je t'aime)(oui, j'ai bien réfléchi et j'en suis arrivée à cette conclusion, je kiffe cet auteur). N'est-ce pas étonnant?

Bon alors, La curée, de quoi ça parle?

Citation :
La curée désigne en vénerie la part de la dépouille animale que l'on réserve aux chiens après le trépas de la bête. C'est ici, dans ce deuxième tome des Rougon-Macquart, la ruée servile vers les richesses du Second Empire dont chacun veut sa part, dans une succession d'images saisissantes : une clique d'aventuriers attablés à la France et distribuant les miettes, Paris souillée, éventrée et bientôt vautrée, complice de sa fête, " l'orgie des appétits et des ambitions ", la satiété et l'inassouvissement, la double fièvre de l'or et de la chair
(mode ''je suis une feignasse'' résumé from Amazon)

Donc, ce roman, une fois n'est pas coutume, c'est du grand art.
Tu lis les premières lignes et paf, t'es dedans, c'est merveilleux et tu peux plus décrocher. Littéralement, j'étais vautrée entre René et Maxime, dans leur calèche, pendu à leurs lèvres et je voyais et ressentais tout ce qu'ils voyaient et ressentaient.
Je serais tentée de dire que ce roman ne raconte pas grand chose (une femme qui s'ennuie et qui tue le temps en frivolités)(mais il y a tout le pendant historique quand même), mais quel souffle, quelle merveille, quelle écriture! Je crois que seul Zola est capable de décrire de cette façon la bassesse humaine de n'importe quelle couche de la société de son époque sans tomber dans la facilité et dans le glauque trop glauque.
Dans ce roman-ci, j'ai adoré également la description de ce monde (ultra réjouissantes), de ces spéculations (j'avais peur de périr d'ennui mais pas du tout), de la façon ignoble dont certains s'enrichissent, le personnage de Saccard et de sa sœur, j'ai adoré la description de ce Paris en pleine mutation (la période et les changements Haussmanien m'intéresse vivement, il va falloir que je me documente plus là-dessus), j'ai été enchanté par les innombrables (mais jamais ennuyeuses) descriptions des lieux et de vêtements (la mode y tient une grande place), je me suis attachée à cette idiote de Renée (ah! la fin, j'en avais les larmes aux yeux)(pourtant, ça n'était pas gagné parce que je la trouve bien trop superficielle et frivole mais elle a quand même quelque chose de fascinant et je ne suis pas loin de penser que c'est là un de ses personnages féminins les plus intéressants et les plus forts)(et elle m'a tellement fait penser à Emma Bovary, cette petite).
Puis, l'histoire est terrible et je comprends aisément que Zola ait eu de nombreux problèmes avec ce roman-ci à sa parution parce qu'il est quand même très, très, très malsain. Et ça m'a donné très envie de lire Phèdre pour découvrir ce mythe puisque l'histoire en reprend les grandes lignes.
J'ai lu je ne sais plus où aussi que ce roman faisait assez Balzacien... Est-ce vrai? Enfin, bref, je recommande encore une fois.
J'hésite vraiment pour mon prochain Zola (Nana ou Pot-Bouille, peut-être L'oeuvre) mais je sais juste que ma lecture ne saurait tarder.
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeLun 16 Mai - 13:55

Je suis en plein dans la lecture de L'œuvre de Zola et j'ai eu envie de venir fouiller ici pour voir s'il y avait un sujet consacré à Zola. J'avoue que je n'ai pas lu tous les messages postés, mais je les ai parcourus dans l'ensemble.

Pour ma part, j'ai découvert Zola il y a une dizaine d'année avec Germinal. On avait vu un extrait en classe et, curieuse, je m'étais mis en tête de lire le bouquin. Je ne me souviens plus exactement de ce que j'ai ressenti en le lisant, mais je pense que ça a dû me plaire ! En tout cas, assez pour que j'ai envie, un peu plus tard, de me plonger dans L'Assommoir. J'avais déniché le bouquin dans la bibliothèque de la maison et je l'y ai remis quasi directement tellement je m'ennuyais... Puis, je l'ai repris quelques années plus tard, par défi. Je discutais avec une ado qui devait le lire pour l'école et peinait ; je lui ai donc proposé de faire une lecture commune. Elle ne l'a jamais terminé ; je l'ai DÉVORÉ ! Plus ou moins à la même époque, j'ai lu Nana : lecture facultative pour un séminaire à l'unif. Et j'ai beaucoup aimé également. Je pense en avoir lu un autre lors d'un séjour chez mon oncle, mais je ne me souviens plus très bien... La fortune des Rougons, je crois.

Aujourd'hui, je lis L'œuvre que j'ai récupéré lors d'un tri de livres. Des amis avaient dû le lire pour un cours à l'unif et je me souviens que ça m'avait bien attirée à l'époque. Déjà, je trouve le titre magnifique : L'œuvre. Je suis donc en pleine lecture et j'aime toujours autant Emile Zola 557349 Je reviendrai sûrement en parler une fois que je l'aurais terminé, mais je viens de lire un passage que je trouve très intéressant dans lequel Zola exprime sa propre démarche littéraire à travers la voix d' de ses personnages. Je ne prends qu'un passage parce qu'il est assez long :

Je vais prendre une famille, et j'en étudierai les membres, un à un, d'où ils viennent, où ils vont, comment ils réagissent les uns sur les autres ; enfin, une humanité en petit, la façon dont l'humanité pousse et se comporte... D'autre part, je mettrai mes bonshommes dans une période historique déterminée, ce qui me donnera le milieu et les circonstances, un morceau d'histoire... Hein ? tu comprends, une série de bouquins, quinze, vingt bouquins, des épisodes qui se tiendront, tout en ayant chacun son cadre à part, une suite de romans à me bâtir une maison pour mes vieux jours, s'ils ne m'écrasent pas.
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola Icon_minitimeLun 16 Mai - 15:54

@ séverine : je n'avais pas vu ton avis, je suis ravie que tu aies aimé. Wink

Séverine a écrit:
Je me suis attachée à cette idiote de Renée (ah! la fin, j'en avais les larmes aux yeux)(pourtant, ça n'était pas gagné parce que je la trouve bien trop superficielle et frivole mais elle a quand même quelque chose de fascinant et je ne suis pas loin de penser que c'est là un de ses personnages féminins les plus intéressants et les plus forts)(et elle m'a tellement fait penser à Emma Bovary, cette petite).
C'est complètement ça ! Une Emma qui pourrait donner corps à ses rêves de grandeur. Je ne sais pas si tu as fait gaffe, mais plus on avance dans le roman, plus elle se dénude (elle a des tenues tout bonnement incroyables !).

Citation :
Et ça m'a donné très envie de lire Phèdre pour découvrir ce mythe puisque l'histoire en reprend les grandes lignes.
Si tu n'as pas lu la pièce de Racine, je te la recommande vraiment : c'est un pur chef d'oeuvre. Et par la même occasion, je te recommande la mise en scène de Patrice Chéreau, disponible en dvd, avec Dominique Blanc : très déstabilisante.

Citation :
J'ai lu je ne sais plus où aussi que ce roman faisait assez Balzacien... Est-ce vrai? Enfin, bref, je recommande encore une fois.
Oui, c'est moi qui l'ai dit ! Razz

Je trouve ce roman très balzacien, tout comme Nana, ou L'argent (qui est la suite de La Curée ; on y retouve un Saccard qui apparaît sous un jour plus sympathique ; c'est vraiment un beau roman, peut-être mon préféré de Zola).

@ Somnambule : c'est amusant, je n'avais pas trop aimé l'oeuvre... mais c'est un roman qui marque, indiscutablement. Wink

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