10, villa Gagliardini de Marie Sizun

Un nouveau roman de Marie Sizun est sortir le 4 janvier chez Arlea :

Citation :

Un voyage intérieur dans le petit appartement du XXe arrondissement de Paris où a grandi l'auteure. Après le retour de captivité de son père, puis l'arrivée d'un frère, la famille se délite. Malgré la pauvreté, c'est la fantaisie maternelle qui la protège des difficultés et des conventions. L'enfant s'ouvre au monde et à ses promesses d'émancipation.

Je le lirais, j'ai découvert cette autrice il y a deux ans grâce à toi Emjy et j'aime énormément son style et son univers.

J'ai terminé cet ouvrage il y a quelques jours et j'ai été captivée par cette histoire. 

En dépit des apparences, 10, Villa Galiadini est l'adresse d'un minuscule appartement dans le XXème arrondissement de Paris Une sorte de studio composé d'une petite entrée, d'une cuisine et d'une pièce à vivre mais dénué de salle de bains dans lequel Marie Sizun vivra ses premières années.

La romancière revisite l'appartement familial d'autrefois et évoque certains des souvenirs les plus heureux et aussi les plus douloureux de son enfance et de son adolescence avec  tendresse et une infinie délicatesse.

Malgré les années de privations et les difficultés matérielles et familiales,  ce minuscule appartement est un refuge pour elle. Ce petit univers clos est fait de fantaisie et de joies partagées avec la personne la plus importante de sa vie, sa mère, une femme incroyablement inspirante et aimante. Auprès d'elle, Marie découvre le bonheur et la liberté d'imaginer, de dessiner et surtout de lire. A mesure que Marie grandit, la porte s'ouvre peu à peu sur le monde extérieur. Marie se plaît à l'école communale (après avoir souffert dans un établissement religieux), se fait des amies, goûte au plaisir du cinéma, s'épanouit dans son voisinage ... Mais en abandonnant progressivement l'innocence de sa petite enfance, Marie prend aussi conscience de la fragilité psychologique de sa mère, de tensions familiales et aussi du sentiment de promiscuité qu'elle éprouve de plus en plus dans cet appartement qu'elle a tant chéri pendant des années.
Marie Sizun fait revivre intensément le quartier populaire où elle a grandit, ce Paris d'après-guerre pas si étranger au nôtre et finalement bien éloigné des représentations de la capitale sur les vielles cartes postales. Grâce à son écriture fine et lumineuse, elle nous installe au plus près d'elle, tout en faisant preuve d'une pudeur infiniment touchante.

"10, Villa Galiadini" est un roman de la nostalgie mais pas seulement. C'est aussi le récit tendre d'une enfance désenchantée, dans lequel l'héroïne n'aura de cesse de se battre pour s'affranchir et trouver sa place.
Moi qui adore les romans qui se construisent autour des maisons, je ne pouvais qu'être séduite par ce texte. A travers un sens aigu de la mise en scène et du décor, l'auteur parvient à explorer des thèmes aussi forts que l'amour maternel, les ravages de la guerre, les préjugés de classe, le désir d'émancipation ...

Un texte élégant et raffiné, qui m'a charmée et émue par son authenticité et sa modestie. 

Je n'ai qu'une envie maintenant : retrouver la plume de Marie Sizun au plus vite (dans de la fiction ou non). 

Très tentant!

Pas encore lu mais énormément tentée, j'adore cette autrice ! Et je suis ravie de voir que tu l'as apprécié aussi Emjy Je te conseille fortement La Gouvernante suédoise et Les Soeurs aux yeux bleus, je penser que tu ne peux qu'adorer !