Un Eté au bord du lac d’Alberto Vigevani

Entre les deux guerres, l’été, la bourgeoisie milanaise est en villégiature au bord du lac de Côme dans de grandes villas cossues. De jeunes adolescents découvrent les émois amoureux. Ils seront bientôt pris dans la tourmente du fascisme et de la Seconde Guerre mondiale.

Ce court roman italien, l’un des plus traduits en Europe, a la douceur amère et la nostalgie de certains romans de Fitzgerald.

Giacomo, trop jeune pour les grands (enfin, plus pour très longtemps), garçon de la bourgeoisie milanaise, passe ses vacances au bord du lac de Côme. Les heures s’écoulent lentement entre petits flirts amoureux sans conséquences, baignades, danses sur le Saint-Louis Blues qui fait alors fureur … Giacomo sent que les choses sont en train de changer, lui-même tout d’abord mais aussi le regard qu’il porte sur les autres. Il entre dans l’adolescence, tout prend une teinte nouvelle. Souvent désoeuvré et solitaire, il se lie bientôt avec Andrew, un garçon anglais, un peu plus jeune que lui, venu passer ses vacances au bord du lac avec sa mère, une figure douce et aimante qui fascinera instantanément notre héros.

Le petit drame qui secoue ici Giacomo est celui du passage à l’âge adulte, entre déchirement et épanouissement, innocence et exubérance. L’auteur réussit, avec une grande délicatesse, à en faire une sorte de métaphore d’un crépuscule historique, du déclin d'un monde fait de privilèges mais aussi d'une époque.

A partir d’un sujet très mince, Vigevani brode au moyen d’une écriture soignée digne du plus doué des orfèvres des variations très subtiles autour d’infinis détails, sentiments, gestes et émotions.

Le roman se fait psychologique, sentimental, romantique, historique. Tout au long d’un récit d’un peu plus de 150 pages et dans un style étincelant, l’auteur nous raconte l’été de Giacomo, comme un instant suspendu, fait d’illusion heureuse et de mélancolie qui caractérisent la littérature de l’entre-deux-guerres.

Ça a l'air très joli comme roman.

Oui, c'est un très beau texte. Le style est un des plus élégants que j'ai lus depuis longtemps