Melmoth de Sarah Perry

Melmoth est le troisième roman écrit par Sarah Perry, juste après The Essex Serpent et j'ai trouvé ce roman bien plus abouti.

Helen Franklin, traductrice anglaise vivant à Prague depuis 20 ans croise un de ses rares ami: Karel. Celui-ci, très agité, lui remet une confession écrite d'un vieil homme récemment décédé, Joseph Hoffmann concernant Melmoth (ou Melmotka).
Soit sur une légende, une jeune femme qui aurait vu Jésus ressuscité mais qui l'aurais nié devant témoins. Punie, elle doit errer éternellement seule à travers le monde, espérant qu'une pauvre âme en peine, au bord du désespoir, la rejoigne pour l'éternité.

Helen, femme assez terne qui vit dans une sorte d’ascétisme volontaire, n'est pas croyante et commence à lire sans arrière pensé le récit de Joseph Hoffman, jeune tchécoslovaque d'origine allemande née dans les années 20 et qui assiste, jeune homme, à l'invasion de son pays par l'armée allemande et la montée de l'antisémitisme. Un simple geste de jalousie va entrainer des conséquences irrémédiables sur ses voisins et sur lui-même.

Helen, qui refuse de croire à l'existence de Melmoth que Joseph Hoffman a vu au plus fort de son désespoir, demande à lire plus , et se retrouve à lire plusieurs récit compilés par Karel, soit plus d'informations sur Joseph , puis la lettre écrite en 1637 d'un marchand anglais à son épouse racontant sa rencontre avec une vieille femme protestante promise, dans sa jeunesse, au bucher sous la règne de terreur de Mary Tudor, et qui a vu Melmoth dans sa cellule.
S'y rajoute le journal intime d'une jeune anglaise en Égypte qui écoute, terrifiée, le récit d'un pauvre mendiant anonyme rongé par la maladie et les regrets, puis le récit de deux jeunes frères turcs, petits employés sans histoire qui, à coup de courriers bien tamponnés et imprimés, organisent le génocide Arménien.

En dehors de ces récits qui nous font traverser plusieurs pays et plusieurs période de temps (le tout dernier, à propos de jeunes turcs, est incroyablement captivant et glaçant), on suit également les relations d'Helen avec Karel et sa compagne anglaise Théa et de sa très vieille logeuse un peu acariâtre.
On apprend également , au détour de souvenir d'un long séjour à Manille, ce qui ronge Helen, qui commence à voir, un peu partout, Melmoth la suivre, mais également tous les personnages dont elle a lu les récits.

Roman gothique inspiré du roman Melmoth the Wanderer de Charles Maturin, Melmoth est captivant de la première à la dernière phrase et très supérieur, à mon avis, à The Essex Serpent, notamment grâce aux personnages et aux différents récits qui démontrent qu'à chaque fois, une toute petite action peut entrainer d'incroyables conséquences.

Le roman n'est pas encore traduit en français mais j'espère qu'il le sera prochainement.

Merci ! Le sujet a l’air intéressant, je note, je note!