Crime et châtiment, quatrième partie : chapitres 1 et 2

Je vous propose de lire pour la semaine du 6 au 12 décembre les deux premiers chapitres de la quatrième partie.
Dans l'édition Folio que je lis, j'entame le second volume du livre qui était divisé en deux.
Le début du châtiment?  

@DViolante
Est-ce la même chose dans ton édition de poche?

Je ne suis pas très avance cette semaine, mais je vais tâcher d'avancer aujourd'hui.
Oui le deuxième tome commence aussi avec cette quatrième partie dans mon édition du livre de poche.

Les hommes russes sont-ils tous pourris et méprisables?

Alors que je pensais qu'on ne pouvait pas tomber plus bas que Raskolnikov, même si Marmeladov était pas mal dans son genre, on rencontre un nouveau spécimen dans le 1er chapitre de cette quatrième partie et on voit dans toute sa splendeur Loujine!

Svidrigaïlov, c'est déjà quelque chose... On comprend tout de suite que c'est lui qui a tenté de déshonorer la soeur de Raskolnikov, ou en tout cas lui donner une mauvaise réputation, et il ne semble pas du tout géné d'en parler à Raskolnikov.
L'entendre parler de sa défunte femme, qu'il a épousé par intérêt, me fait fortement pensé à Marmeladov , la déchéance financière en moins.
Le chapitre où il discute librement avec Raskolnikov est très intéressant, mais on se demande jusqu'où il va aller (sa mention de la cravache sur sa femme )
Raskolnikov continue d'être méprisable..

Advotia, meilleure personnage du roman?
La soeur de Raskolnikov me plait de plus en plus.
Elle est intelligente, sait ce qu'elle veut et ne se laisse pas du tout faire.
J'ai vraiment beaucoup aimé comment elle s'adresse à Loujine, refusant de choisir entre son frère et lui et précisant qu'elle peut vivre sans son aide.
Le comportement de Loujine est détestable, mais je pense qu'on le reverra..

Rassoumikhine, le seul personnage masculin sympathique?
Avec Porphyre Petrovitch, il est pour l'instant le seul personnage que je trouve sympathique malgré des débuts chaotique..

 Les hommes russes sont-ils tous pourris et méprisables ?

Il est vrai qu'avec Svidrigaïolov, opportuniste et potentiel meurtrier et Loujine, qui estime que sa fiancée lui est redevable et devrait le préférer à son frère, nous avons deux bons gros machos sans aucune empathie ni considération pour autrui. Pour l'instant la gente masculine russe de Petersbourg ne nous fait pas rêver !!

Advotia, meilleure personnage du roman?

Advotia / Dounia sait ce qu'elle veut et ne se laisse pas manipuler. Elle fait face de la même manière à son frère et à son fiancé. Elle reste ferme sans se mettre en colère et se fait respecter. Son expérience dans la famille de Svidrigaïlov et les calomnies auxquelles elle a dû faire face l'ont très certainement endurcie. J'aime aussi Sonia, la fille de Marmeladov, qui se sacrifie pour sa famille. J'apprécie que Rodia la défende auprès de sa famille et de Loujine.

 Rassoumikhine, le seul personnage masculin sympathique?

Au départ Razoumikhine était présenté comme un ami de Raskolnikov, un peu opportuniste, mais néanmoins soucieux de son bien-être. Il le veille, lui achète des vêtements, veille à se qu'il soit nourri et soigné. On comprend vite qu'il a un coup de cœur pour Dounia. Comme Rodia je me demande comment il réagirait s'il apprenait que son ami est un meurtrier. Tenterait-il de le défendre par amour pour sa sœur ?

 L'arrivée de Svidrigaïlov à Petersbourg et son passé meurtrier va-t-il en faire un suspect potentiel du meurtre ?

Svidrigaïlov est soupçonné d'avoir tué son épouse, poussé au suicide un domestique et violé une jeune fille. Il arrive avec des projets un peu flous : se marier, faire un voyage. En tout cas il est riche depuis la mort de son épouse. Pourquoi veut-il voir Dounia ?

Les hommes russes sont-ils tous pourris et méprisables ?
A part Rassoumikhine, je dirais que oui.
Ils profitent de la faiblesse sociale des femmes, des domestiques; je ne sais pas lequel de Svidrigaïlov et Loujine je trouve le pire, franchement. Ils sont d'une lâcheté impardonnable.

Advotia, meilleure personnage du roman?
Je ne sais pas encore si c'est le meilleur mais pour l'instant, c'est l'un des rares personnages positif, qui a une certaine grandeur d'âme, sorte de "lumière au bout du tunnel" et probablement l'une des rares à avoir la tête sur les épaules

Rassoumikhine, le seul personnage masculin sympathique?
oui aussi, le rare et seul, on dirait...les autres ayant toujours une excuse pour justifier leurs actions pendables, y compris Raskolnikov qui se prend pour une sorte de génie, non?
J'ai relevé les phrases suivantes dans ma version: " on accuse les autres des tout et l'on se justifie soi même" (chapitre1 de cette partie) et puis "il avait eu trop confiance en lui même, en son pouvoir et en l'impuissance de ses victimes" (chapitre 2; au sujet de Loujine)
Ils sont tous aussi un peu mégalomanes dans ce roman.  

L'arrivée de Svidrigaïlov à Petersbourg et son passé meurtrier va-t-il en faire un suspect potentiel du meurtre ?

Je ne sais pas trop, il a l'air assez malin pour ne pas se laisser embourber; en même temps, il a l'air tellement sur de lui, se croyant être au dessus des lois et des autres que cette sottise pourrait lui attirer des ennuis, si toutefois il ya des personnages pas trop corrompus dans ce roman...

Je trouve, arrivée à ce point là de la lecture que l'auteur veut surtout mettre en lumière une société dominée par des hommes médiocres (et médiocres à divers titres), rétablissant une forme de justice en donnant à certaines femmes un rôle presque angélique. Qu'en pensez vous?

Barb a écrit:

Je trouve, arrivée à ce point là de la lecture que l'auteur veut surtout mettre en lumière une société dominée par des hommes médiocres (et médiocres à divers titres), rétablissant une forme de justice en donnant à certaines femmes un rôle presque angélique. Qu'en pensez vous?

effectivement on ne peut pas dire que les hommes soient présentés à leur avantage. Ils sont (presque) tous égocentriques, sans aucune compassion et profitant des femmes de leur entourage (femme, fille, mère) sans aucun remord.
Les femmes semblent toutes soumises et trouvent normal de se sacrifier pour les hommes de la famille qui sont tellement plus importants qu'elles-mêmes. L'éducation des filles à l'époque y est évidemment pour quelque chose et je suis ravie de voir Dounia prendre un peu sa vie en main et décider pour elle-même enfin !!

Je trouve, arrivée à ce point là de la lecture que l'auteur veut surtout mettre en lumière une société dominée par des hommes médiocres (et médiocres à divers titres), rétablissant une forme de justice en donnant à certaines femmes un rôle presque angélique. Qu'en pensez vous?


Plus qu'un rôle angélique, j'ai surtout l'impression que l'auteur appuie sur le côté sacrificede femmes.
La veuve de Marmeladov s'épuise à faire vivre sa famille dans une pauvreté accablante, la mère et la sœur de Raskolnikov empruntent pour lui donner de l'argent qu'il ne conserve pas, voyagent dans des conditions difficiles plutôt que de demander de l'aide.
Sonia se prostitue pour faire vivre sa famille.
Cela fait un peu trop

 Les hommes russes sont-ils tous pourris et méprisables ?
Les portraits que Dostoïevski dresse sont en effet assez gratinés Je ne m'attendais pas à Svidrigaïlov qui ajoute une couche dans l'arc-en-ciel des personnages ignobles. La quasi totalité des personnages sont dans la médiocrité, la bassesse, la vanité, la violence, etc. Les femmes semblent plus épargnées, même si de leur côté elles se retrouvent en position de victime ou de dépendance. Razoumikhine et Porphyre semblent pour l'instant à part, le premier par sa loyauté et sa bonne humeur, l'autre par son côté impartial (ce qui reste à confirmer). Je me demande si tout le livre va continuer comme ça ou si un certain équilibre  ou une lueur d'espoir vont apparaître.

Advotia, meilleure personnage du roman ?
Pour l'instant oui ! Qu'est-ce que ça (me) fait du bien de la voir intervenir. Elle dépend son point de vue, s'affirme, est respectueuse. Elle a vécu des choses difficiles mais il n'y a pas de misérabilisme. Elle semble tellement équilibrée face à tous ceux qui l'entourent, c'est une bulle d'air ! J'espère que Dostoïevski va la garder en phare dans ce monde sombre et ne pas la maltraiter...

 Rassoumikhine, le seul personnage masculin sympathique ?
Eh bien pour l'instant, oui... Au début je m'interrogeais sur ses intentions, mais jusqu'à présent c'est le seul qui suscite de la sympathie... J'attends de voir aussi Porphyre.

 L'arrivée de Svidrigaïlov à Petersbourg et son passé meurtrier va-t-il en faire un suspect potentiel du meurtre ?
J'ai l'impression qu'il est arrivé plus tard que le meurtre, donc peut-il servir de suspect ? Je ne sais pas trop. J'ai plutôt le pressentiment qu'il est là pour mettre le bazar dans la vie de Raskolnikov et Dounia. Ou peut-être de montrer à Raskolnikov comment un criminel peut vivre avec ses crimes sans devenir fou...

 Je trouve, arrivée à ce point là de la lecture que l'auteur veut surtout mettre en lumière une société dominée par des hommes médiocres (et médiocres à divers titres), rétablissant une forme de justice en donnant à certaines femmes un rôle presque angélique. Qu'en pensez vous?
En effet, il y a un réel déséquilibre entre personnages féminins et masculins, en dehors de l'usurière. Je suis d'accord avec Diana, il y a une forte notion de sacrifice du côté des femmes. Mais aussi un côté inéluctable de leur situation : elles ne semblent avoir aucun moyen de sortir de la pauvreté.

@Miss Artemis

Citation :

Les portraits que Dostoïevski dresse sont en effet assez gratinés Rolling Eyes Je ne m'attendais pas à Svidrigaïlov qui ajoute une couche dans l'arc-en-ciel des personnages ignobles. La quasi totalité des personnages sont dans la médiocrité, la bassesse, la vanité, la violence, etc. Les femmes semblent plus épargnées, même si de leur côté elles se retrouvent en position de victime ou de dépendance. Razoumikhine et Porphyre semblent pour l'instant à part, le premier par sa loyauté et sa bonne humeur, l'autre par son côté impartial (ce qui reste à confirmer).

J'adore l'expression "rajoute une couche dans l'arc-en-ciel des personnages ignobles"
C'est exact, on n'avait pas vraiment besoin de ça, et puis Svidrigaïlov arrive, très sûr de lui en plus

Je ne sais pas s'il joue un rôle majeur dans le récit (il faut que j'avance ). Mais pour l'instant, on pourrait presque avoir l'impression que c'est pour tenir un nombre de pages minimum (un peu comme les romans feuilletons).

Miss Artemis Holmes a écrit:

Mais pour l'instant, on pourrait presque avoir l'impression que c'est pour tenir un nombre de pages minimum (un peu comme les romans feuilletons).

J'ai la même impression de "roman feuilleton", surtout quand l'auteur rajoute une nouveau personnage!
A chaque fois, je me dis "encore un" , et c'est rarement un personnage sympathique