Je crois que ce roman n'a pas de sujet sur le forum.
Alors qu’Elizabeth Bennet s’imaginait vieille fille, la voilà contre toute attente mariée à l’un des plus beaux partis du Derbyshire. Désormais, elle doit faire face à un défi de taille : assumer son rôle à Pemberley, l’immense et prestigieux domaine familial, où tout le monde exige qu’elle conduise sa maisonnée de main de maître. Elle n’a pas le droit à l’erreur, certains s’en réjouiraient beaucoup trop.
Darcy est là, bien sûr, prêt à l’épauler, mais il ne peut pas la protéger de tout. Des mauvaises langues qui persiflent sur son passage. De l’isolement dans un pays où elle se sent étrangère. Des responsabilités, parfois lourdes, qu’elle doit apprendre à honorer. Du fantôme de Lady Anne, la mère de Darcy, à qui on la compare sans cesse.
Heureusement, Elizabeth ne manque ni de volonté ni de courage. Un jour, elle en est sûre, elle triomphera des esprits les plus mesquins et prouvera à tous qu’elle est bien digne d’être la nouvelle maîtresse de Pemberley.
J'ai lu ce roman il y a peu et j'ai vraiment beaucoup aimé.
En temps normal je ne suis pas intéressée par les austeneries : en général elles me paraissent au mieux sans intérêt (quand l'auteur est de "bonne foi" dans son intérêt pour Jane Austen), au pire comme des moyens faciles de se faire de l'argent sur le dos de Jane Austen (ce n'est pas le cas de tous les auteurs bien sûr). Mais il y a une troisième catégorie, réduite, des austeneries dignes d'intérêt et celle-ci en fait partie.
L'autrice ne cherche ni à réécrire l'histoire, ni à inventer des péripéties rocambolesques.
Passionnée par la Régence et par miss Austen, elle a pris soin de rester dans ses traces pour écrire une suite à P&P plausible, intelligente et de plus nuancée.
Ainsi, si Wickham apparaît ici, il ne commet aucun délit ; Elizabeth tend la main vers Lady Catherine parce que c'est ce qu'on se devait de faire à l'époque ; Lizzie et Darcy apprennent à se connaître et à composer patiemment avec leurs différences ; Lizzie fait face aux commérages et aux affronts sans outrepasser les bonnes manières de l'époque.
En bref, le maître-mot ici est pondération. Le temps s'écoule paisiblement pendant que l'histoire se construit sans heurt et que les événements se suivent de manière logique : tout est à sa place, comme Jane le voulait.
Les personnages sont ici plus fidèles à ceux du film de 2005 qu'à ceux du roman original selon moi : Darcy plus timide que ténébreux, Mrs Bennet plus agaçante que vraiment ridicule... Ce n'est pas une surprise, l'autrice en est particulièrement fan. En tenant compte de ça, l'esprit des personnages est respecté. C'est en revanche dommage que la fin soit aussi abrupte : je n'ai rien contre les fins ouvertes, mais j'ai trouvé que celle-ci ressemblait davantage à une fin de chapitre que de roman. Un chapitre de plus ou au moins quelques pages auraient été nécessaires pour développer quelque peu le dernier rebondissement, qui est un véritable jalon dans la vie de Lizzie.
Le roman est de plus une mine d'or concernant le mode de vie sous la Régence. L'autrice profite de la durée que couvre son scénario pour aborder tous les aspects du quotidien, des plus formels aux plus informels. En cela le roman est une véritable extension de son (merveilleux) blog, que je recommande chaudement par ailleurs.
Le seul véritable reproche que j'ai à faire au roman, c'est son style. Je l'ai trouvé malheureusement un peu plat, plus informatif que narratif: il manquait un peu de piquant, même s'il de lit de façon fluide.
En un mot comme en cent, c'est un roman que je recommande à 100%.