J'ai tué ma mère de Xavier Dolan

J'ai tué ma mère est le premier film de Xavier Dolan réalisé à l'âge de 19 ans, basé sur une nouvelle qu'il a écrit à 16 ans et qu'il déclare être "semi-autobiographique"
Présenté à Cannes dans la section La Quinzaine des réalisateurs, il remporte trois prix sur les trois auxquels il concourrait et plusieurs prix à la cérémonie des remises de prix du cinéma québecois, soit meilleur film, meilleure actrice (Anne Dorval) et meilleur scénario (Xavier Dolan)


Hubert, lycéen québecois de 16 ans ne supporte plus sa mère qui l'élève seul depuis son divorce. Il la déteste, la haït et le lui dis.
Il ne supporte pas sa façon de manger, de se maquiller, la décoration de sa maison (et là, je ne le blâme pas! ) et aimerait être plus indépendant.

Citation :

Au fond, je l’aime. Mais pas d’un amour de fils. C’est bizarre parce que, si quelqu’un lui faisait du mal, je voudrais tuer cette personne. Oui. Et en même temps, je peux penser à une centaine de personnes que j’aime plus que ma mère. C’est quand même assez paradoxal d’avoir une mère qu’on est incapable d’aimer. Et qu’on est incapable de ne pas aimer, en même temps.

Ce premier film de Xavier Dolan est impressionnant par sa maitrise du sujet et son absence de jugement que l'on retrouve dans tous ses films suivants. Au spectateur de se faire son opinion sur Hubert qui veut son indépendance mais qui est très attaché à sa mère tout en la rejetant ou sur Chantal, qui élève son fils comme elle peut mais n'hésite pas à certain moment à le laisser en plan (devant un vidéoclub, loin de son école ou bien pire, dans un pensionnat) tout en l'aimant.
Le film s'attache aussi à la relation d'Hubert avec son petit ami Antonin, qui lui vit une relation très sereine avec sa mère son complexe et sa relation avec sa professeur (Suzanne Clement, toujours parfaite) qui entretien une relation d'amitié avec ce dernier.

L'utilisation de la musique dans certaines scènes est sublime, notamment dans une scène de poursuite dans une couloir de l'école où Hubert s'échappe devant sa mère coiffée d'une toque blanche  et celle d'une séance de dripping à la Jackson Pollock qui se termine en scène d'amour.

A noter que des citations s’incrustent parfois à l'écran, soulignant les états d'âmes d'Hubert.

Certaines scènes sont très marquantes, et outre les scènes déjà mentionnées, j'ai une affection particulière pour la scène, à la fin du film, où Chantal, outrée de s'entendre dire par le directeur du pensionnat de son fils qu'il lui faudrait "une présence masculine" pour l'élever, l'insulte proprement en lui disant bien franchement ce qu'elle pense  

Ce que tu dis me donne envie de le revoir !

La relation mère-fils ne laisse certainement pas indifférent et il traduit sa frustration à merveille. J’adore la scène où il est furax contre elle et comme elle a une mie de pain sur la joue, on est aussi très frustré. C’est un détail de rien du tout mais qui fait beaucoup pour nous faire communiquer ses émotions.

Et les magnifiques scènes très clipesques, je crois que ma préférée c’est justement celle que tu mentionnes en mode « Pollock » sur Vive la fête.

À partir de ce film j’avais concocté une playlist de toutes les chansons géniales qu’il prend pour ces films

carole.reads a écrit:

À partir de ce film j’avais concocté une playlist de toutes les chansons géniales qu’il prend pour ces films

Je viens précisément d'inclure dans la playlist de mon téléphone la plupart des chansons entendues dans ses films (presque tout Lawrence Anyways et quasiment tout le reste des autres films) pour les écouter en faisant du sport

Citation :

Et les magnifiques scènes très clipesques, je crois que ma préférée c’est justement celle que tu mentionnes en mode « Pollock » sur Vive la fête.

Cette scène est superbe, c'est la scène du film je pense concernant Hubert.
Elle au même niveau, pour moi, que la scène centrale de Lawrence Anyways que j'ai mis dans le topic de ce film (l'as-tu regardé?)

Te rappelles-tu de la scène vers la fin du film où sa mère, Chantal, s'énerve au plus haut point au téléphone. Je vais re-regarder cette scène juste pour le plaisir de la voir hurler sur un type condescendant qui ne l'a connait pas et qui ose lui donner des conseils pour élever son fils
Cela ne m'étonnerais pas que ce soit à cause de cette scène que l'actrice ait remporté tant de prix

J'aime beaucoup la relation entre Hubert et sa professeur. J'adore la scène où il hésite à monter dans sa voiture et qu'elle lui dis, en riant "j'ai des bonbons"

Diana a écrit:

Je viens précisément d'inclure dans la playlist de mon téléphone la plupart des chansons entendues dans ses films (presque tout Lawrence Anyways et quasiment tout le reste des autres films) pour les écouter en faisant du sport

Ah ouiiii, j’avais une grosse passion pour le morceau de Moderat et cette magnifique scène avec les vêtements qui volent ! Il faut que je réécoute les autres chansons du film.

Par contre ma mémoire me fait défaut sur les scènes que tu mentionnes, même si j'ai souvenir de sa mère colérique et de la gentillesse de Suzanne Clément, il faut vraiment que je me fasse une séance de rattrapage ^^ ce sera très intéressant à revisiter je pense. Surtout avec dans le rétroviseur tous les autres films qu’il a réalisés !

@Carole.reads

Citation :

Ah ouiiii, j’avais une grosse passion pour le morceau de Moderat et cette magnifique scène avec les vêtements qui volent !

Je plussoie, cette musique est superbe