Une blonde à Manhattan d'Adrien Gombeaud raconte le photo-reportage que le photographe Edwin Feingersh a consacré à Marilyn Monroe en 1955 pour le magazine Redbook.
Le livre n'est pas un roman, c'est plutôt une enquête que réalise Adrien Gombeaud.
Tout commence avec la découverte par un certain Michael Ochs en 1987 dans une vieille enveloppe de négatifs oubliés de ce fameux reportage. Les clichés représentent Marilyn Monroe. Le plus célèbre, inédit jusqu'à cette découverte, est celui où Marilyn se parfume avec du Chanel n°5. Une centaine de photos réalisée par Edwin Feingersh présente une Marilyn plus inattendue, plus intime. L'édition de poche présente une partie de ses clichés.
Le livre n'est pas seulement consacré à Marilyn, mais aussi à Ed Feingersh. Ce n'est toutefois pas non plus une biographie puisqu'on les découvre seulement en 1954 mais plutôt une photographie d'un moment de leur vie qui ressemble un peu à leur apogée. Ils se rencontrent une première fois sans se connaître au cours de la fameuse séance photo d'une robe qui s'envole au passage du métro new-yorkais.
Puis en 1955, Marilyn entame un bras de fer avec la Fox et part s'installer à New York pour fonder sa société de production et prendre des cours auprès des Strasberg. Le magazine Redbook lui propose un reportage intitulé The Marilyn Monroe you've never seen. Le but est de la suivre pendant une semaine et de proposer un portrait de l'actrice en femme d'affaires avec des photos beaucoup moins posées que ce qu'elle a l'habitude de réaliser. On comprend d'ailleurs pourquoi Redbook n'a donc pas choisi de publier la photo "Chanel".
Le livre évoque le monde du cinéma mais aussi le monde de la photographie et du reportage qui disparaît peu à peu avec l'émergence de la télévision.
On suit les 2 acteurs jusqu'à la fin de leur vie qui se termine dans un troublant parallèle.
C'est un récit court mais dense qui donne envie d'approfondir les différents sujets qu'il aborde. J'ai beaucoup aimé le portrait de Marilyn réalisé par l'auteur, loin des théories les plus fantaisistes. Au contraire, il accepte qu'elle gardera indéfiniment une partie de son mystère, ce qui ne fait que la rendre plus consistante à mes yeux. On pense aussi à un autre photo-reportage célèbre (et il l'évoque d'ailleurs) celui de Dennis Stock et James Dean.
Le livre est malheureusement épuisé mais il se trouve en occasion.
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