Lizzie Siddal : The tragedy of a Pre-Raphaelite supermodel de Lucinda Hawksley

Citation :

Before the modern supermodel, there was Lizzie Siddal, whose image captivated a generation–and whose life ended tragically in a laudanum-soaked suicide.
Saved from the drudgery of a working-class existence by Dante Rossetti, the young Pre-Raphaelite poet and painter who became her lover, Lizzie Siddal was one of the most famous faces in Victorian Britain and a pivotal figure in London's artistic scene. Today, even those who do not know her name recognize her as Millais's doomed Ophelia and Rossetti's beatified Beatrice. Exploring the many parallels to our contemporary worlds of art and fashion, Lucinda Hawksley looks behind the celebrated muse to reveal a talented poet and artist in her own right.

Je viens de commencer cette biographie sur Lizzie Siddal et je l'aime déjà beaucoup.

Pour ceux qui ne le sauraient pas Lucinda Hawksley est une descente (plusieurs fois arrière-petite fille) de Charles Dickens.

Le début nous présente Lizzie dans la boutique de chapeaux où va la découvrir Walter Deverell qui va ensuite la présenter aux Pré-raphaélites.

Je retiens plusieurs éléments de ce début.
Lucinda Hawksley explique qu'il y avait de nombreux préjugés sur les roux à cette époque et que l'on était moqué, voire même exclu à cause de cela (il n'y a qu'à penser justement à Dickens et au personnage d'Uriah Heep dans David Copperfield - c'est moi qui le dis pas Lucinda Hawksley )
Le propriétaire du logement qu'occupait la famille Siddall (Lizzie modiefiera son nom de famille) était un meurtrier qui a assassiné sa fiancé, fait divers qui a défrayé la chronique à l'époque.
Même si la position de modèle était très mal vue (c'est la mère de Walter qui va convaincre la mère de Lizzie de la laisser venir poser et le propre père de Walter ne sait pas que son fils a un atelier dans son jardin), cela permet à Lizzie de gagner deux fois plus que ce qu'elle gagne dans la boutique de chapeaux.

Lizzie est à l'antithèse des beautés de l'époque notamment parce qu'elle n'est pas plantureuse. C'est d'ailleurs pour cela que Deverell la choisit car il cherchait un modèle qui pouvait avoir un côté androgyne puor représenter Viola dans Twelfth Night.
Voici cette oeuvre (Lizzie est à droite, Deverell représente Orsino au centre et Rossetti le bouffon, mais il n'a pas posé avec Lizzie)


et le gros plan sur son visage


Rossovestita serait selon la légende dorée de la PRB le premier tableau peint par Rossetti de Lizzie même s'il y a un doute parmi les spécialistes qu'elle en soit le modèle.


Elle a aussi servi de modèle pour Holman Hunt


et bien évidemment pour Ophelia de Millais avant que Rossetti lui interdise de poser pour les autres peintres.

Merci pour ce topic   
Ce livre a l'air tout à fait intéressant, je pense qu'il fera partie de ma liste d'achats prioritaire post-confinement 

Et cette couverture

Ah oui et il y a des pages en couleurs avec des photos à l'intérieur (bon pas celles que j'ai postées, mais d'autres).

La couverture est effectivement un chef d'oeuvre et rien que de tenir le livre c'est agréable car il est doux. La tranche est aussi magnifique.

Je viens de le commander

Ah cool !

Je me rends compte que j'ai oublié de poster mon avis final.

Lizzie Siddal de Lucinda Hawksley nous évoque la vie d'Elizabeth Siddall de sa rencontre avec Walter Deverell qui va la présenter aux Pré-raphaelites jusqu'à sa mort.
Lizzie Siddal est immortelle parce qu'elle est l'Ophelia de Millais. Elle est présente sur de nombreux tableaux de Rossetti mais c'était aussi une artiste et une poétesse de grand talent.

J'ai beaucoup aimé cette biographie qui revient sur la vie de Lizzie en tant que personnage central et non pas personnage secondaire dans la vie des peintres du mouvement.

Toutefois, ce n'est pas une lecture très joyeuse tant la dépression et le côté valétudinaire de Lizzie prend de la place, sans doute dû à un abus de laudanum en vente quasi libre à l'époque et conseillé pour de nombreux maux. Sa relation avec Rossetti est une relation aussi épanouissante (elle va lui permettre de créer) que destructrice tant chacun veut contrôler l'autre (il va lui demander de modifier son nom).

Mais c'est aussi intéressant car Lucinda Hawksley remet beaucoup de choses dans leur contexte et nous livre de nombreuses précisions. Par exemple, Lizzie va gagner le double de son salaire (elle travaille dans une boutique de chapeau) en posant pour les artistes, ce qui explique qu'elle le fasse quand bien même la réputation attachée à la profession est mauvaise. Je n'avais pas non plus conscience que les préjugés et mêmes les superstitions sur les roux étaient encore aussi vivaces au XIXe siècle. C'est aussi très intéressant au niveau de la position de la femme et du rôle du mariage car pendant 10 ans Rossetti ne va pas l'épouser.

Il y a de nombreux poèmes de Lizzie qui sont évoqués et je les ai toujours trouvés très beaux. Je trouve qu'ils une simplicité qui va droit au coeur.

C'est une très belle biographie qui permet de découvrir cette artiste à la vie tragique mais émouvante.

J'ai moi aussi adoré cette biographie

Déjà l'objet-livre est sublime, avec cette belle couverture cartonnée, les lettres dorées, la jolie tranche, les titres de chapitres dans une calligraphie qui rappelle l'écriture manuscrite... Les pages et la couverture sont très agréables au toucher qui plus est... Bref, rien que pour ça il mérite l'achat

Le contenu n'est pas en reste bien évidemment : j'étais déjà familière de la vie de Lizzie Siddal avec le roman La Muse de Rita Cameron, mais j'ai tout autant apprécié de redécouvrir sa vie à travers cette biographie. Surtout que Lucinda Hawksley agrémente son récit d'extraits de poèmes de Lizzie ou de sa belle-soeur (Christina Rossetti) mais aussi d'extraits de journaux ou de lettres de proches de Lizzie et Rossetti. C'est très intéressant, tout comme les deux cahiers d'illustrations qui contiennent notamment des dessins de la main de Lizzie, mais aussi des tableaux de Rossetti qui ne sont pas forcément ses plus connus.
Comme Shelbylee, j'ai également apprécié les petites digressions de l'auteure sur des aspects plus "vie à l'époque victorienne" avec par exemple l'anecdote sur les roux ou un paragraphe assez édifiant et effrayant sur l'usage du laudanum (la liste des maux pour lesquels on prescrivait du laudanum fait 5 lignes ).

Bref, je conseille sans hésiter cette biographie si vous avez envie d'en savoir plus Lizzie Siddal et sur les préraphaélites.