August Folly d'Angela Thirkell

Encore une autre délicieuse comédie pastorale et divinement anglaise de l'excellente Angela Thirkell

Les premières pages d'August Folly vous emmènent le long d'une ligne de chemin de fer vers le petit village de Worsted, où le couple Tebben attendent le retour de leurs enfants : leur fils Richard, qui étudie à Oxford et rentre pour les vacances, et leur fille Margaret qui revient d'un long séjour en Allemagne. Il est très vite évident que ce retour n'enchante guère Richard. Quelques maisons plus loin, c'est la famille des Dean qui se rassemble également, mais leur nombre est plus extravagant : l'aîné Laurence (27-28 ans), Helen (25), Betty (18), Suzan (16), Robin (âge non spécifié, mais écolier), et la petite Jessica (qui parle à peine, donc très petite), et leurs parents Rachel et Frank Dean. Tout ce beau monde va littéralement transformer ce qui aurait du être des vacances plutôt ennuyeuses pour Richard. Et comme si à eux tout seuls ils ne pouvaient causer un tourbillon suffisamment enchanteur, leur tante Mrs. Palmer organise une pièce de théâtre grecque, à laquelle le village entier participe. S'ensuit une série de rencontres, de mésaventures, de pépins, de qui-pro-quos, un brin d'amour, beaucoup d'humour, un âne, du croquet, et des allers-retours entre les maisons qui n'en finissent pas. Et le lecteur est emporté dans une suite de scènes fantaisistes, tantôt drôles, tantôt touchantes, orchestrées par le sens dramatique, la maîtrise de l'intrigue et le don pour les portraits d'Angela Thirkell. Ajoutez à cela une écriture qui se savoure, avec toujours cette même tendresse couplée à des accents ironiques, et vous avez un cocktail rafraîchissant et pétillant à souhait.

Mentions spéciales pour les animaux qui tiennent des conciliabules en catimini, les allusions à Tony Morland (l'irrésistible garnement de High Rising), les références littéraires, et évidemment, au théâtre grec (dans toute sa splendeur et... son ridicule ).

C'est un roman juste exquis que je recommande de tout cœur

Difficile de résister après un tel avis ! Je pense que je sortirai ce roman de ma PAL très bientôt

Par contre, j'ai un peu oublié High Rising, j'espère que cela ne posera pas trop de problème ...

@LilyBart
Ta présentation donne très envie de découvrir ce livre
Ce livre semble très plaisant et léger à lire.

Même question qu'Emjy, la lecture de High Rising est-elle nécessaire avant de découvrir August Folly?

@ Emjy et Diana : il n'est absolument pas nécessaire d'avoir lu High Rising, ce n'est pas du tout une suite mais une histoire complètement à part. Il y a juste quelques clins d’œil aux personnages. J'ai déjà remarqué dans d'autres de ses livres qu'Angela Thirkell fait des petites références à ses romans précédents, c'est amusant, mais on ne perd rien d'important si on ne les relève pas

Oui, c'est un peu comme Anthony Trollope et ses "Barsetshire" novels dont Angela Thirkell s'est inspirée

J'ai lu August Folly il y a quelques semaines et je suis tout aussi enthousiaste que LilyBart

Dans August Folly, Angela Thirkell nous fait voyager le temps d’un été dans l’Angleterre de l’entre deux guerres, faite d’insouciance et de nostalgie mais aussi d’une certaine forme de fantaisie toute britannique. Cet été promet d’être idyllique pour les habitants du bucolique village de Worsted jusqu’au moment où l’autoritaire Mrs Palmer qui a le don d’embêter tout le monde, décide de mettre en scène une production d’Hippolyte d’Euripide dans une grange, au grand dam des plus jeunes qui aimeraient qu’on les laisse tranquilles.  
August Folly n’est pas un roman de plage et encore moins un thriller psychologique. Le talent d’Angela Thirkell réside plutôt dans sa manière de croquer avec un certain mordant ses personnages (qui sont nombreux mais tous tellement réussis) et de mettre en scène les travers et les ridicules d’une société anglaise qui n’est pas sans rappeler nos romans et nos period dramas préférés (la figure de l’odieux et obséquieux pasteur est bien présente, pour le plus grand plaisir du lecteur). Et j’ai adoré la manière dont Angela Thirkell met en scène le théâtre dans le roman : quelle ingéniosité et quel humour ! Ce roman se lit avec un plaisir presque euphorique. Il s’agit là pour moi d’une comédie typiquement british, toute à la fois subtile, ironique et fantasque 
Mention spéciale, comme LilyBart, aux petits conciliabules entre les animaux qui offrent certaines des scènes les plus attendrissantes et ironiques du roman. Quelle drôlerie !