American Gods de Neil Gaiman

American Gods, publié en 2001, est un des livres les plus connus de Neil Gaiman, surtout depuis son adaptation en 2017 (pour parler de celle-ci, le topic est ici  : .)

Je l'ai découvert en octobre 2017, puisque je l'ai commencé pendant la diffusion de la série, et je viens de le relire pile un an après: ce livre est un authentique chef d’œuvre
ci-dessus trois couvertures différentes, toutes les trois très belles.

L'histoire: Shadow Moon (voilà ce que c'est d'avoir une maman hippie ) est en prison où il purge de trois ans.
Il est à quelques jours de sa libération et se sent mal à l'aise: quelque chose ne va pas...
Il a raison: on le fait sortir de prison un peu en avance car sa femme s'est tuée dans un accident de voiture avec son meilleur ami.
Sur le chemin du retour, il croise Mr Wednesday, un homme un peu escroc qui l'engage comme garde du corps/garçon à tout faire, et l'entraine à travers toute l'Amérique pour trouver ses amis.
Sauf que Mr Wednesday n'est pas un homme ordinaire, c'est un Dieu venu d'Europe, et il essaie de rallier à sa cause tous les autres dieux qui perdent peu à peu leur pouvoir et d'importance faute de croyants car une guerre s'annonce face aux nouveaux dieux (Média, Technologie, Monde etc..)

Outre une collection assez impressionnante d'anciens dieux, la plupart très réticents à aider Mr Wednesday  (on croise Anubis et Toth, tous les deux directeurs de pompes funèbres, Easter, déesse germanique de l'aube, Horus, Czernobog , dieu slave de l'obscurité etc..), on suit surtout la vie de Shadow et la guerre qui se prépare.
Par ailleurs, Shadow attirant trop l'attention, Wednesday le "cache" dans une petite ville du Minnesota, ce qui permet d'avoir des chapitres absolument passionnants sur sa vie sous une fausse identité dans un petit village près d'un lac.

Perdu au milieu de ces dieux, Shadow surnage un peu, sans parler de sa défunte épouse qui, après avoir avalé une pièce d'or d'un leprechaun, n'est pas décidée du tout à reposer dans son cercueil

Le résumé peut paraitre un peu long, et l'histoire faire un peu peur, mais ce livre vaut vraiment le détour. Le style de Neil Gaiman est envoutant et le personnage de Shadow très émouvant.
Petit à petit, on se prend à se passionner par l'histoire de ces dieux qui perdent peu à peu de visibilité pour finir, pour certains, par être oubliés.

Donc, il faut que je le ressorte des tréfonds de ma PAL !
Merci pour cette présentation enthousiaste !

Bon alors, je suis rendu au 6e/7e chapitre où Shadow est chez les croque-morts. Je ferai un retour plus détaillé en comparant avec la série, mais là, je suis assez déçu par le livre audio d'Audible, et notamment la traduction et la prononciation.

À un moment où la femme de Shadow apparaît, elle lui fait penser à Jackson Pollock, un des peintres de l'expressionnisme abstrait (et de l'action painting ajouterais-je).



Ben dans la traduction du livre audio, "Jackson Pollock" devient "Jason Pollock" ... Bon, je ne demande pas à l'éditeur ou au traducteur d'avoir une licence en histoire de l'art, mais ce n'est quand même pas compliqué de recopier un nom ...

Y a aussi un autre défaut de prononciation avec les "aïnous" (dans un monologue d'Ibis), l'une des peuplades historiques de l'archipel du Japon, je vous laisse deviner comment c'est prononcé dans le livre audio (disons que ça devient proctologique) ...

Belstaff a écrit:

Ben dans la traduction du livre audio, "Jackson Pollock" devient "Jason Pollock" ... Bon, je ne demande pas à l'éditeur ou au traducteur d'avoir une licence en histoire de l'art, mais ce n'est quand même pas compliqué de recopier un nom ...

Y a aussi un autre défaut de prononciation avec les "aïnous" (dans un monologue d'Ibis), l'une des peuplades historiques de l'archipel du Japon, je vous laisse deviner comment c'est prononcé dans le livre audio (disons que ça devient proctologique) ...

Surtout que ce n'est pas un petit peintre obscur que personne ne connait...
Je n'ai pas tenté la VF pour le livre, rien que la traduction des prénoms m’énervait à l'avance. Quand tu seras à la moitié du livre, tu auras déjà dépasser la saison 3 de la série
Il y a tout de même beaucoup de différence entre la série et le livre..

Diana a écrit:

Il y a tout de même beaucoup de différence entre la série et le livre..

Disons que pour l'instant, je trouve que c'est assez fidèle ; l'adaptation a surtout rajouté ou développé des détails, ce qui explique l'essoufflement progressif de la série à mon avis, malgré l'explosion visuelle.

@Belstaff
Je suis d'accord, la série a rajouté des événements et des personnages mais n'a pas trahit le livre.

Alors je suis au chapitre 15 environ (3/4 du livre), qui correspond à peu près à la fin de saison 3 de la série. Niveau intrigue j'en suis au même point que l'ultime épisode.

Bon, faut avouer qu'il ne se passe pas grand chose quand même, et je comprends mieux pourquoi les scénaristes ont développé des portions entières de scénario à partir d'anecdotes du livre (interludes et arrivée en Amérique, les disparitions à Lakeside), notamment au regard de ce qui se passe vis à vis des minorités aux USA (Selim et le Djinn, incarnation trans de Mr World/LGBTQ+, Bilquis/Woke et BLMA, Technoboy/Les geek ?).

D'un côté, c'est assez intelligent de se raccrocher à la tendance, de l'autre, ça n'apporte pas grand chose à l'intrigue à mon avis (à part cibler des segments divers de l'audience) ; un peu comme si les scénaristes essayaient de combler le/les vides du livre (Gaiman démarre des intrigues secondaires, et ne les développe pas ...) J'ai beaucoup une impression d'inabouti.

Sinon, l'essentiel est fidèle, à part quelques changements mineurs (chronologie, caractéristiques de certains personnages, etc) et l'arc Laura/Sweeney

En fait, si la série n'était pas aussi dispersée et occupée à faire du clip vidéo genre MTV, elle serait presque mieux que le livre.

Fini le livre audio ce matin.

Bon, c'est pas mal sans plus. Avoir vu les 3 saisons de la série spoile un peu mais pas trop. La version télévisuelle est nettement plus ambitieuse que le livre, dans le sens où beaucoup de personnages secondaires sont développés (et il en y a pour tous les goûts/toutes les minorités, de Mr Nancy à Gilian Anderson en Ziggy Stardust).
La trame principale est cependant conservée, malgré des changements d'ordre chronologique. À la rigueur, je trouve que la fin est mieux que tout le reste du roman.

Après, ce n'est pas complètement exhaustif ou tangible à mon avis, puisque le dieu (ou les, s'ils sont différents) des religions monothéistes sont complètement absents de cette bataille épique entre anciens et modernes ; pourtant, ce sont bien celles-ci qui ébranlent le monde actuel.

Donc une sympathique petite fiction, mais qui ne tient pas compte des enjeux, et qui reste dans sa zone de confort (dans les remerciements, Gaiman fait une allusion à ceux qui l'auraient averti que son travail/roman n'était pas sans dangers ... Bon, il se fait un peu des films, y a pas plus consensuel et politiquement correct que son récit ; la série peut faire un peu rebelle ou révolutionnaire, mais révolutionnaire de salon, juste assez transgressif pour le petit bourgeois ...). Impression a fortiori renforcée quand on connaît la fin.

@Belstaff
Nous n'avons pas le même ressenti pour ce livre (qui est un énorme coup de coeur pour moi) mais je suis contente que tu aies pu lire le livre après avoir vu la série.
J'estime que livre le livre avant permets de mieux comprendre la série, même si les scénaristes ont effectivement développé un grand nombre de personnages mineurs du livre.

La partie du roman à Lakeside,

Spoiler:

En fait, une fois vu la série, le livre est bien moins impressionnant.

Le gros défaut de l'intrigue :

Spoiler: