Je vais me livrer à un exercice un peu particulier aujourd'hui : vous présenter une lecture que j'ai moyennement aimé... Je tente malgré tout car ce livre a reçu d'excellentes critiques et de nombreux prix et que si on ne chroniquait que les romans qu'on a adoré, ce forum ne serait pas aussi riche et intéressant qu'il l'est.
M pour Mabel (
H is for Hawk en VO) est donc un roman de l'auteur britannique Helen MacDonald, paru en France en août 2016 chez Fleuve éditions (pas de sortie poche annoncée pour l'instant).
L'auteur se met en scène dans ce roman et livre en fait un récit autobiographique : passionnée de fauconnerie depuis l'enfance et dévastée par la mort soudaine de son père, elle décide de faire son deuil en dressant un autour (rapace réputé pour être l'un des plus difficiles à dresser) qu'elle baptise Mabel. En parallèle à ce récit, l'auteur nous raconte un épisode de la vie de l'écrivain T.H. White (qui a notamment écrit
L'Epée dans la pierre, adapté par Disney sous le titre
Merlin l'enchanteur) qui a lui aussi dressé un autour, alors qu'il n'y connaissait rien, et en a tiré un roman.
J'avais lu d'excellentes critiques de ce livre et j'étais assez intriguée par la couverture, que je trouve très belle. J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce roman et c'est d'ailleurs une des rares fois où j'ai autant de difficultés à me faire une opinion sur un roman.
Les premiers chapitres mélangent histoire de la fauconnerie, histoire d'Helen (au passage, j'ai du mal avec les romans où l'auteur se met lui-même en scène, d'autant plus qu'ici je n'ai pas compris tout de suite que le roman était autobiographique) et histoire de T.H. White. Au bout de 50-100 pages, les choses s'éclaircissent enfin mais il reste que ce roman est très particulier. J'ai aussi eu beaucoup de mal avec les passages sur White, le personnage est très antipathique et il y a des moments où on se rend compte que ce qu'il pense être du dressage est en fait de la torture sur un animal et j'ai vraiment eu beaucoup beaucoup de mal à lire ça (surtout en sachant que c'est vrai).
Il reste que je trouve qu'Helen Macdonald a un style très poétique : ses descriptions des séances de dressage et de vol avec Mabel, des paysages de la campagne anglaise et de Mabel sont très beaux. On apprend aussi pas mal de choses sur la fauconnerie, c'est un univers qui m'est totalement étranger et que j'ai aimé découvrir.
Son histoire est également belle, sa manière de gérer son deuil et d'essayer de le surmonter avec l'aide d'un oiseau rend ce livre beau et intéressant à lire.
Pour conclure, je dirais qu'avec un récit moins éparpillé et parfois confus (ne garder que l'histoire d'Helen par exemple) j'aurais sûrement adoré ce roman. J'espère aussi que je ne vous ai pas complètement dissuadé de lire
M pour Mabel, je serais curieuse d'avoir d'autres avis et peut-être que certains ici accrocheront plus avec ce livre que moi.