Robert Graves (1895-1985) est un écrivain anglais, surtout connu pour sa fabuleuse autobiographie fictive du quatrième empereur de Rome, Claude, dans
I,Claudius et pour ses poèmes car il est reconnu comme un des poètes anglais de la première guerre mondiale.
Je présente ici son autobiographie publiée en 1929, qui est pour la plus grande partie, le récit de sa participation à la première guerre mondiale.Il y a raconte également son enfance et sa vie dans les années qui ont suivies la guerre.
Robert Graves s'est installé à Majorque en 1929, et à part de brefs séjours en Angleterre pendant la guerre d’Espagne et la seconde guerre mondiale, il y est resté.
L’autobiographie de Robert Graves commence par le récit de son enfance.
Il s'attarde fortement sur son expérience scolaire difficile dans le pensionnant de l'école Charterhouse où il fut mal reçu dès le début: les sentiments anti-allemand étaient déjà très fort et Robert Graves, dont le nom entier est Robert Van Ranke Grave (sa mère est allemande), était considéré d'un mauvais œil. Le fait qu'il soit très bon élève et qu'il ait commencé très tôt à écrire de la poésie ne joua pas en sa faveur.
Le début de la première guerre mondiale coïncide avec la fin de ses études et bien qu'ayant obtenu une bourse pour Oxford, il s'engage dans l'armée où il sortira capitaine.
Et c'est surtout ce récit de guerre, sans fioriture, sans autocensure, et surtout encore tout frais dans sa mémoire, qui est le principal intérêt de ce livre.
Car Robert Graves y décrit tout: les nombreuses compagnies où il a combattu ou qu'il a dirigé, ses amis qui ne réchappent pas à la guerre, ses blessures, la vie dans les tranchés, et surtout sa constatation immédiate: le seul moyen de survivre à la guerre est d'être blessé.
On va le suivre sur presque trois ans et demi de guerre, entre combats (il participa aux premières offensives dans la Somme), ses retours en Angleterre pour des permissions ou suite à des blessures, la rédaction de ses poèmes et sa profonde amitié avec un autre poète anglais: Siegfried Sassoon.
le récit de sa vie après la guerre est passionnant: Robert Graves souffre d'un syndrome post traumatique sévère: il ne peut pas prendre le train, ne peut pas téléphoner, rencontrer deux nouvelles personnes dans une même journée le plonge dans l'angoisse etc..
Il retourne étudier à Oxford (où il fait notamment connaissance de T.E Lawrence occupé à rédiger
les sept piliers de la sagesse), commence une vie de famille débordée avec son épouse et quatre enfants, et essaie de vivre dans un pays où la reconnaissance envers les soldats est de très courte durée.
Robert Graves a son nom gravé dans le poet corner de l'abbaye de Westminster, parmi les poètes de la première guerre mondiale