Augustus, a novel est un roman historique sur Auguste, premier empereur de Rome écrit par John Williams (1922-1994)
Il a la particularité de se présenter comme un roman épistolaire: il est en effet composé de lettres, d'entrées de journaux intimes, de passages de mémoires, et se concentrent sur la vie d'Auguste. A une exception près, Auguste n'est pas l'auteur des lettres etc..., tout est écrit par les personnes gravitant autour de lui : sa fille Julia, ses amis Maecenas et Agrippa, Marc-Antoine, Brutus, Ciceron, sa femme Livia etc...
L'ordre chronologique est plus ou moins respecté, car le livre mixe avec finesse des lettres écrites dans le feu de l'action et des mémoires ou souvenirs racontés des années voire des décennies après.
Même si ce roman historique ne m'a pas fasciné, il a le mérite d'être intéressant, tant sur la forme que sur le choix des récits choisis.
A savoir que la quasi-totalité de ce roman historique n'est que pure fiction. Seuls quelques lignes de Ciceron, d'Horace etc.. ont été gardées.
Le seul problème de ce livre, c'est qu'il vient après
I,Claudius de Robert Graves, monument insurpassable et passionnant sur le début de l'Empire Romain à travers les 4 premiers empereurs.
Le roman commence par une lettre de Jules César à sa nièce Atia, lui ordonnant d'envoyer dans l'école militaire Apollonia. Octavius y rencontrent sur son chemin deux jeunes hommes choisis par son grand-oncle pour étudier avec lui: Agrippa et Maecenas.
Peu de temps après, il apprend la mort de son grand-oncle.
La suite est une succession de récits, de lettres et d'entrées de journaux intimes racontant la lente mais ferme décision d'Octavius, qui se fait appeler rapidement Octavius César, de revenir à Rome se venger des conjurés, quitte à faire semblant de n'être qu'un jeune homme accablé de chagrin mais compatissant. (il faut lire comment Cicéron se fait berner...
)
En parallèle, les actions de Marc-Antoine sont montrées sous le regard des amis d'Octavius qui se demandent bien ce qu'il mijote, entre déclaration de vengeance et amitié avec les meurtriers de Jules César.
Les courriers de Ciceron et de Brutus sont passionnants à lire.
Lettre de Brutus à
Augustus:
- Citation :
- I cannot write to Antonius for he is a madman. I cannot write to Lepidus for he is a fool. I hope I may be heard by you, who are neither
On suit, à travers des lettres et passages de biographie l'accession au pouvoir du triumvirat (Lepide, Octavius et Marc-Antoine) puis la très lente mais prévisible haine entre Marc-Antoine et Octavius, afin l'affrontement final qui verra la mort de Marc-Antoine, de Cléopâtre et de Césarion.
Le dernier volet du livre, sur la gouvernance d'Octave, et peut être la plus intéressante, tant le choix de son successeur (Il n'a eu qu'une fille) est crucial.
Sans vouloir dévoiler l'Histoire à ceux qui ne connaissent que peu le début de l'Empire Romain, on va se contenter de dire que la vie des héritiers présomptifs était plutôt risquées et souvent très courte
De façon surprenante, les passages les plus intéressants sont les lettres d'Octavia à son frère et surtout le récit autobiographique de Julia, fille unique et adorée d'Auguste, qui écrit sa vie une fois répudiée et exilée sur une île quasi-désertique pour cause d'adultère (et un peu de trahison aussi)
Lire ce que fut sa vie, entre étude très poussée, le choix de ses maris imposés par son père, sa qualité de "fille de l'empereur" qui lui impose tant d'obligations avant de s'oublier dans une histoire d'amour qui finira très mal.
Si le personnage de Marc-Antoine est trop souvent représenté de façon négative par les amis d'Auguste, ses lettres sont les plus drôles à lire tant le style du personnage s'en ressent.
J'avoue avoir ri en lisant le passage où Marc-Antoine donne à Octavius la liste des hommes qui doivent être tués suite à leur trahison envers Jules César.
Octavius tique un peu en voyant le nom de Ciceron, qui est un homme âgé, un avocat réputé etc.. et Marc-Antoine répond:
Cicero is not negotiable