Crimson Peak de Guillermo del Toro (2015)

Alors voilà, j'y suis allée hier et je ne suis pas du tout déçue! C'est exactement ce à quoi je m'attendais, un film fantastique pur jus gothico-baroque, bourré de références et extrêmement bien réalisé.

Bon déjà j'étais conquise d'office par le casting. Je suis amoureuse de Tom Hiddleston, il représente tellement bien le baronet fin de race, et il a campé un personnage plutôt ambigu et en finesse (même si la caractéristique de ce film n'est pas la finesse).
Mia Wasikowska est absolument parfaite dans son rôle de jeune fille moderne et néanmoins hantée et amoureuse.
Quant à Jessica Chastain, complètement à contre emploi par rapport aux rôles dans lesquels je l'avais vu elle me convainc un peu moins, son personnage étant un peu (beaucoup) caricatural. Ma sa froideur et sa folie transpire et met curieusement en valeur sa beauté...

A noter la présence de Burn Gorman que je trouve toujours brillant. Malsain à souhait, il a un rôle très secondaire et je suis vraiment désolée qu'il y soit systématiquement cantonné car sa voix, son physique et son talent devrait lui offrir de belles opportunités à mon sens. Bref...

L'histoire, même pas la peine de la raconter, base classique des contes/romans/films gothiques : des fantômes, un amoureux, un autre amoureux mystérieux, un château, du poison, etc.
C'est cousu de fil blanc et l'on comprend très vite, mais ça n'a pas grande importance, car c'est l'ambiance qui compte. Et ça, c'est très réussi, les costumes vaporeux, le travail de la lumière, des sons, la musique, tout cela est aux petits oignons...

Et donc, les références sont mulitples : bon une référence à notre chère Jane Austen est glissée au début (sur laquelle Mia rebondit pour citer Mary Shelley of course), mais c'est surtout à Jane Eyre que j'ai pensé (le lien qui relie leur coeur, ça vous parle? la folie? le château froid et isolé?), et puis bien sûr, c'est Udolpho avec son héroïne au coeur pur et ses méchants, très méchants assaillants, et tous les autres romans gothiques anglais de l'époque, mais c'est aussi EA Poe et notamment la Chute de la Maison Usher, c'est aussi les films de la Hammer, et surtout le cinéma gothique italien des années 50-60 (j'ai pensé à Mario Bava, mais il y en a d'autres dont j'ai oublié le nom) et l'ambiance feutrée et effrayante du château, la folie, les histoires qui se répètent, les fantômes, le côté baroque, c'est exactement ça. C'est aussi ça la fin (un peu) outrancière, un peu gore et un peu "comique" par son exagération, mais ça aussi c'est le roman et le film gothique classique.

Je dis donc bravo à Mr Del Toro, réussite totale!

Vu hier ! Alors si moi aussi je suis amoureuse de Tom Hiddleston, en revanche, comme je crois n'avoir encore jamais vu Jessica Chastain et que j'ai en général beaucoup de mal avec Mia Wasikowska, le casting ne m'avait pas forcément vendu le film à l'avance. Mais au final, Mia était pas mal dans ce film, surtout dans la première partie, où elle campe un personnage intéressant de femme dynamique et intelligente, et où je la trouve très mignonne avec ses petites lunettes ! (Ça se gâte un peu dans la seconde partie, où elle devient davantage la jeune fille en détresse traditionnelle, mais ça reste globalement très supportable, et il faut bien reconnaitre qu'elle a le physique de l'emploi...) Et effectivement, Burn Gorman est un petit bonus sympa (j'aime aussi bien Jim Beaver ).

Le scénario  était effectivement archi prévisible (et parvient quand même à laisser des "trous" mal expliqués :

Spoiler:

), mais l'intérêt du film n'est pas là.

Visuellement, c'est très beau (costumes magnifiques (même si comme disait l'ami avec qui j'ai vu le film, devant les chemises de nuit empesées d'Edith : "Eh bien, ça doit être confortable pour dormir !" ) et décors superbement imaginés), je reprocherai juste deux choses : une image un peu lisse (j'ai du mal à expliquer mais j'ai eu l'impression que l'ambiance aurait pu être encore bien plus oppressante... Il y a des films qui parviennent à créer une impression d'huis clos plus anxiogène avec moins de moyens) et une technique de fondus au noir que je n'aime pas, parce qu'elle manquait carrément de subtilité à souligner comme ça un élément de l'image.
Oh, et comme souvent chez Del Toro on a quelques éléments de violence très graphiques.

Bilan : j'ai passé un très bon moment et je ne regrette pas une seconde d'avoir été voir ce film au cinéma, mais j'attends de voir si il me laissera ou non beaucoup de souvenirs sur le long terme (malheureusement je crains de l'oublier relativement vite, alors que par exemple, Le Labyrinthe de Pan m'avait vraiment marquée !).

J'ai très envie de voir ce film! Je vois beaucoup d'avis mitigés, cependant. Je vais essayer d'aller le voir avec mon copain

Je suis allée le voir hier soir et mon avis rejoins celui de WithinMyDreamingSide. Nous avons un film de bonne copie mais tout est archi prévisible : trio amoureux, le chevalier blond (à défaut du cheval blanc) qui vient sauver sa princesse prisonnière dans un château, la rédemption... Sans revenir sur les acteurs, les décors tout a déjà été très bien dit ; je pense que le film aurait trouvé en force si le tout n'avait pas été aussi lisse. Le réalisateur a voulu faire une histoire de fantômes mais il manque le petit plus pour vraiment être happé dans l'histoire. Il y'a plusieurs ébauches d'idées mais qui ne sont pas abouties (Enola et son bébé, les cuves,...). J'ai trouvé des références à Barbe bleue avec la jeune mariée qui se voit interdire certaines pièces de la maison.

Un film aux beaux effets visuels mais qui ne restera pas dans les annales ni dans les esprits.

Vu hier soir.

Sublime!! Il y a quelques petits défauts de scénario, mais dans l'ensemble c'est magnifique. Beaucoup de métaphores intelligentes. Une ambiance d'époque respectée, des décors sublimes. La réalisation est impeccable.
Dommage que l’actrice principale manque de charisme! Elle est un peu trop fade pour le rôle. Hiddleston eclipse tout quant à Chastain que je n'aime pas habituellement elle est magistrale.

je n'ai vraiment pas été déçue! On pense à L'Echine du Diable. La maîtrise de la peur et des fantômes est brillante, comme d'habitude. Je suis restée béate pendant tout le film.

J'ai été voir le film et mon avis est semblable à celui de WithinMyDreamingSide et de Sookie. Je conseille ce film pour l'aspect esthétique et c'est tout. Tout est très prévisible, il y a des incohérences dans le scénario. La prestation des deux actrices m'a peu convaincue. Elles ont toujours la même expres​sion(dans la seconde partie pour Mia Wasikowska).

Vu également et énormément aimé, mais s'il y a quelques reproches qui font qu'on est passé à côté du coup de cœur.
Comme vous, je trouve que l'atout principal de ce film réside dans son esthétique et ses références : Crimson Peak est très beau à voir, que ce soit au niveau des décors, des costumes, de l'ambiance... La maison est fascinante pour son mélange de beauté fanée et de profond délabrement (le petit détail de l'argile rouge qui suinte de partout est excellent, on dirait que la maison saigne). Les scènes finales, avec l'opposition entre la neige qui créé une ambiance fantomatique et le rouge de l'argile m'ont beaucoup plu également.
Toutes les références à la littérature et aux films gothiques et fantastiques sont excellentes et ajoutent à l'intérêt du film : en plus de celles déjà citées, j'ai tout de suite été frappée par le nom de l'héroïne, Cushing, qui est je pense un hommage à Peter Cushing, grand acteur des films de la Hammer (avec Christopher Lee).
L'intrigue m'a également plu, même si c'est là que j'ai trouvé les principaux défauts que je fais au film : le début m'a semblé assez long à démarrer, la suite est meilleure avec différents mystères qui se mettent en place même si j'ai deviné beaucoup de choses bien avant le dénouement. Heureusement, les acteurs sont là sont pallier un peu à ces défauts : tous les trois m'ont paru très bons, surtout Tom Hiddleston et Jessica Chastain. Mia Wasikowska m'a semblé un peu fade par moments, mais c'est sans doute voulu par la personnalité d'Edith.

Ce film est tellement bourré de références, que je pense que l'on passe à côté de beaucoup de choses si on ne les a pas. Il y a bien sûr la littérature (en plus du nom Cushing, le prénom de l'héroine est aussi Edith, en référence d'après moi à Edith Wharton à mon avis, qui se trouve embarquée dans une histoire aux accents d'Henry James, dans le sens où il s'agit d'une héroïne du nouveau monde spoliée, arnaquée and co par des représentants de l'ancien monde...), mais aussi le ciné . Si on n'a pas vu les films de Mario Bava, et certains films de la Hammer, ou lu les romans gothiques pur jus, on peut trouver tout cela un peu ridicule, mais c'est un vrai hommage à tout point de vue à tout cet univers riche et baroque.

Spoiler:

Anne Dashwood a écrit:

Ce film est tellement bourré de références, que je pense que l'on passe à côté de beaucoup de choses si on ne les a pas. Il y a bien sûr la littérature (en plus du nom Cushing, le prénom de l'héroine est aussi Edith, en référence d'après moi à Edith Wharton à mon avis, qui se trouve embarquée dans une histoire aux accents d'Henry James, dans le sens où il s'agit d'une héroïne du nouveau monde spoliée, arnaquée and co par des représentants de l'ancien monde...), mais aussi le ciné . Si on n'a pas vu les films de Mario Bava, et certains films de la Hammer, ou lu les romans gothiques pur jus, on peut trouver tout cela un peu ridicule, mais c'est un vrai hommage à tout point de vue à tout cet univers riche et baroque.

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Oui tu as très bien résumé. Il y a un grand nombre de références! De plus, la référence principale au gothique et à la Hammer est très clair. Le "ridicule" que l'on peut donc ressentir est pour moi parfaitement logique et surtout très maîtrisé. Del Toro fait exactement ce qu'il aime sans se la jouer.
De plus, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais au début Edith dit qu'elle préfère être Shelley qu'Austen. Cette phrase à elle-seule résumé tout le film, car on est clairement dans un film gothique romantique; le mélange de ces deux auteurs est donc parfaitement cohérent et s'applique à l'intrigue elle-même. Edith devenant même plus Austen que Shelley au final.