Je viens de terminer cet essai de Julian Barnes, auteur que je découvre (je n'ai pas encore lu son Perroquet de Flaubert) et que j'apprécie de plus en plus au fil de mes lectures.
Par la fenêtre regroupe deux titres, parus en VO Through the Windows (Par la fenêtre) et A life with books (Une vie avec les livres. Soit 18 chroniques parues dans le Guardian, le New Yorker&London Review of books, et Perséphone books.
- Présentation éditeur a écrit:
- Ce sont les romans qui disent le plus de vérité sur la vie : ce qu’elle est, comment nous la vivons, quel sens elle pourrait avoir, comment nous la goûtons et l’apprécions, comment elle tourne mal et comment nous la perdons. Les romans parlent à et émanent de, tout ce que nous sommes – esprit, cœur, œil, sexe, peau ; conscient et subconscient… Ils rendent des personnages qui n’ont jamais existé aussi réels que nos amis et des écrivains morts aussi vivants qu’un présentateur de télévision… La meilleure fiction fournit rarement des réponses ; mais elle formule exceptionnellement bien les questions...
Et c'est à travers dix-huit chroniques – plus une nouvelle – que Julian Barnes nous entraîne à la rencontre de romanciers lui ayant fait connaître «ce lien profondément intime qui s'établit quand la voix d’un écrivain entre dans la tête d’un lecteur».
On connaît son amour pour la France et on ne s'étonnera donc pas que près de la moitié d'entre eux soient français ou…
Ce qui me plait chez Barnes, c'est la complicité littéraire qui s'installe au fil des pages, on sent bien qu'il a des heures de vol de lectures, et une capacité à déceler les qualités littéraires d'un livre, qui personnellement me fait défaut. J'ai trouvé également un petit désagrément à cette lecture, un côté un peu professoral, cependant en tant que critique littéraire on peut comprendre que Barnes défende le livre sur son contenu...
Globalement sur les 18 essais, certains m'ont totalement passionnés, "Une vie avec les livres" déculpabilise complétement car question achat compulsif de livres, je suis battue par Barnes
Je ne les ai pas lus dans l'ordre, j'en ai sauté certains, puis au final j'ai lu l'ensemble du livre.
Il évoque pas mal d'auteurs de la littérature anglaise et américaine, Kipling, George Orwell, Ford Maddox Ford, si certains auteurs ne font pas l'objet de beaucoup de développement, ils sont évoqués comme Trollope, Austen, Angela Thirkel, juste citée, Dickens, Edith Wharton, Hemingway et Updike (pas ma tasse de thé) et Houellebecq étonnant (Barnes a participé à un jury littéraire, qui a élu Houellebecq, et raconte le dessous de ses jurys ou parfois les jurys doivent s'imposer pour faire élire leur choix à contre courant des organisateurs de ces jurys très drôle)
Pour Wharton, il s'étend pas mal sur L'écueil, le roman qui précède Ethan Frome, ne l'ayant pas lu, je n'ai pas profité pleinement de ses commentaires sur ce roman, c'est un peu l'inconvénient.
Cependant sur Ford Maddox Ford, Barnes est assez brillant, deux de ces romans font l'objet d'analyse (Un bon soldat, Finies les parades) pas forcément pointue car je me suis bien retrouvée dans ses impressions rien qu'avec le visionnage de la mini série, je regrette grandement que ce roman de Ford Maddox Ford ne soit pas traduit, Barnes a grandement apprécié le personnage de Sylvia
Les passages sur la manière de traduire des romans m'ont moins intéressés, sans être complètement ennuyant, un peu trop technique à mon goût, cela permet de se rendre compte de la manière de traduire du Français à la langue anglaise Madame Bovary et des choix cruciaux que doivent faire les traducteurs pour rendre les nuances du texte original.
Enfin marqué par le deuil de son épouse, Barnes renvoie au livre de Carol Joyce Oates et Joan Didion , et explique comment la lecture de ses deux auteures lui a permis de mieux appréhender ce qui lui arrivait.
Bref, il y a du bon dans ce petit recueil. Deux auteures que je connaissais à peine Peneloppe Fitzgerald et Loorie Moore et trois livres à lire dans la Pal, Un bon soldat de Ford Maddox Ford, L'écueil de Wharton, L'année de la pensée magique de Joan Didion.