Passé Imparfait de Julian Fellowes

Moi aussi ça me tente bien!

Je pense me laisser tenter : son premier roman, Snobs m'avait bien plu et le résumé que tu as posté laisse présager de bonnes choses.
Par contre, une fois de plus, je trouve que les couvertures anglaises sont beaucoup plus jolies que la française (surtout la troisième).

Le résumé est très tentant ! Moi, c'est la 2e couverture que j'aime beaucoup.

Il me tente bien! Je n'ai pas encore lu son autre roman non plus.

Je te conseille Snobs. C'est un roman très agréable, entre chick lit, Downton Abbey et quelque chose de beaucoup plus amer et cynique.

J'ai craqué ce midi pour ce livre ...

Je viens de finir Past Imperfect et j'en garde un goût un peu mitigé. C'est un livre très plaisant à lire, où le narrateur part à la recherche de son passé, de l'année 1968 où il a été "lancé" avec tout un groupe de jeunes filles et jeunes hommes de 18-19 ans. Dans un milieu très traditionnel, qui vit encore comme durant l'époque edwardienne, les jeunes filles cherchent un mari - ou plutôt leurs parents en cherche un pour elle. Arrive comme un météor Damian Baxter, un jeune condisciple du narrateur, beau, brillant, cynique ... et pas du milieu.
40 ans plus tard, Damian a fait fortune et est mourant. Il n'a pas d'héritier sauf si la lettre anonyme que lui a envoyé une femme 20 ans auparavant, est juste. Mais laquelle des femmes avec lesquelles il a couché est la mère de son héritier ? Le narrateur est donc envoyé en mission pour retrouver son fils, et mieux comprendre les événements de cette Saison.

C'est un roman très bien écrit, qui décrit un milieu en train de mourir, une aristocratie qui s'apprête à se faire détruire par l'égalitarisme des années 60-70 puis par le libéralisme des années Tatcher. Il y a un peu du Evelyne Waugh dans ce texte : un monde qui meurt, dont on observe les derniers soubresauts.
Sauf que le monde que décrit Fellowes est déjà mort, en perfusion de traditions dans lesquelles plus personne ne croit, ce qui rend l'ensemble assez morbide, et les regrets du narrateur un peu ridicule.
Et puis ... Il faut dire les choses : Julian Fellowes est un vieux con et parle comme tel. "De notre temps, les jeunes étaient mieux" ; "quand j'étais jeune, on ne faisait pas ÇA ... Parfois ça, mais c'était très rare, mais ÇA ? Oh, grand dieu ! Jamais !!"
Etant une jeune de maintenant, ça m'agace ...
J'avais déjà ressenti cette impression en lisant Snob, mais la structure du même du bouquin (les allers-retours entre le passé et le présent) la renforce encore dans Past Imperfect

Merci pour ton avis, Akina. Certains aspects du roman pourraient me plaire mais tes réserves finales me dissuadent de laisser une chance à ce roman. J'avais bien aimé Snobs mais je ne suis pas sûre d'avoir envie de lire un roman trop similaire ...
Et puis faisant partie des déçus de ce qu'est devenu Downton Abbey, je pense que le travail de Julian Fellowes (et sa vision du monde) m'intéresse de moins en moins

C’est dans un monde vraiment à part que nous emmène Julian Fellowes, sans doute le double parfait du narrateur de son Passé imparfait. Le monde de la haute société anglaise, de l’aristocratie, qu’il met en scène à la fin des sixties. Si, pour le commun des mortels (c’est-à-dire moi), les sixties évoquent les Beatles, les Rolling Stones, le concile Vatican II, mai 68 (ah tiens c’est aussi la décennie de ma naissance), il n’en va pas du tout de même pour les lady Claremont, lord Belton et autre sir Rawnsley-Price de son roman. Ceux-ci sont en train de vivre, souvent sans s’en rendre compte, leurs dernières heures de gloire et de luxe fastueux, car ce monde doré est en train de s’effondrer et ils verront bientôt leurs propriétés se diviser, voire se vendre, leurs fortunes se ratatiner et leur statut social s’effilocher. Mais en attendant, ils continuent à vivre leurs obligations sociales, en particulier organiser les bals et autres thés dansants de « la Saison », calendrier riche en émotions (et en vacheries) où les jeunes filles devront trouver un prétendant digne de leur rang. Cette année-là (comme chantait Cloclo), en 1968, un « intrus » parvient à se glisser dans le club très fermé des débutantes et de leurs soupirants. C’est Damian Baxter, que nous retrouverons quarante ans plus tard, alors qu’l est mourant.

Car le véritable intérêt du roman, comme l’explique Julian Fellowes lui-même dans cette interview (tirée du site de Paris-Match), ce sont ces aller-retour incessants entre le passé et le présent, c’est permettre au lecteur d’accompagner le narrateur (qui ne porte pas de nom) dans sa recherche de six jeunes femmes qu’il a très bien connues lors de cette saison 68. Une quête bourrée de nostalgie (que sommes-nous devenus ? qu’avons-nous fait de nos rêves ? avons-nous fait perdurer le monde de nos parents ?) mais non dénuée d’humour, un humour forcément très british, de ce regard noir que l’Anglais est capable de poser sur lui et sur sa société presque engloutie.

Dans ce jeu de flash-back, tout ce monde aristocratique passe à la moulinette : le port de la queue-de-pie ou de la jaquette, la loge royale à Ascot, l’épaisseur des cartons d’invitation, les quartiers chics de Londres en 1968 ou la décoration des manoirs, tout est disséqué avec une précision extrêmement bien documentée par Julian Fellowes. Normal, il appartient à ce monde… (Et puisque le bandeau de la couverture fait référence à Downton Abbey, si on connaît la série, cela donne encore un éclairage supplémentaire au drame que sont en train de vivre ces grandes familles à la fin des années 60.( Cela donne parfois quelques longueurs au roman, mais cela se lit facilement, et puis l’auteur ménage un suspense dont on a envie de découvrir la clé que l’on sait attendre jusqu’à la fin. L’humour et quelques moments d’émotion, comme le destin de Joanna, agrémentent le voyage dans le passé et nous serrent la gorge de retour au présent. Et puis ce narrateur est bien attachant… De quoi passer un bon moment au long de ces quelque 650 pages…

J’y ai trouvé une nouvelle perle que je vais pouvoir ajouter à ma collection « La réputation des Belges chez les écrivains étrangers » : (en parlant de l’éducation des filles à l’époque) « En revanche, les parents raclaient leurs fonds de tiroir pour pouvoir envoyer leurs fils à Eton, Winchester ou Harrow, tandis que leurs soeurs se retrouvaient sous la tutelle d’une comtesse belge alcoolique qui enseignait essentiellement l’art de ne pas enquiquiner ses parents. » (p. 116)

Je suis assez d'accord avec l'avis d'Akina : Passé imparfait contient une très belle réflexion sur les regrets du passé, les différences entre les espérances qu'on peut avoir jeune sur sa vie d'adulte et la réalité de celle-ci et la fin du monde aristocratique. Certains passages sont très drôles, notamment ceux qui permettent de critiquer ce milieu ou tout simplement les défauts des gens.
Par contre, le roman contient de nombreuses longueurs et des passages assez dispensables. On ressent aussi un peu trop le côté "réac vieux jeu" de Julian Fellowes : c'est un aspect de sa personnalité dont j'avais déjà entendu parler et ça m'a vraiment sauté aux yeux à la lecture de Passé imparfait. C'est dommage car ça gâche un peu le plaisir de la lecture, car 80% du temps il est quand même en tort (vivre en 2016 n'est quand même pas aussi pourri qu'il le pense et je suis certaine que vivre dans les années 1960 n'était pas aussi génial qu'il le dit, surtout que d'après ce que j'ai compris il vient d'un milieu aisé).

J'ai commencé le livre et.... J'en ai déjà marre.
75 pages et j'ai l'impression qu'il ne se passe absolument rien et d'être devant un grand père aigri pour qui "tout fout le camp". J'espère arriver à avancer davantage demain, mais je ne suis pas très optimiste.

Ahhhh, c'est clair que Julian Fellowes est un vieux c***... De mémoire, en avançant dans le roman, il devient plus critique sur les années de sa jeunesse.

Akina a écrit:

Ahhhh, c'est clair que Julian Fellowes est un vieux c***... De mémoire, en avançant dans le roman, il devient plus critique sur les années de sa jeunesse.

Ah mais c'est ça, tout à fait j'ai eu de plus en plus de mal en avançant.

Ce roman est sorti en poche le 2 novembre 2017 aux éditions 10/18!

La couverture est super jolie ! Dommage que ce soit pour le roman de Fellowes qui m'a le moins plu

Je l'ai terminé fin janvier et quelle déception... L'histoire est intéressante mais les personnages moins... J'ai trouvé le roman assez plat et j'ai également ressenti ce coté "c'était mieux avant"... Je crois que j'essaierai de lire Snob qui me réconciliera peut être avec l'auteur... J'aime tellement Downton Abbey...

Les avis sont souvent en demi-teinte. Je vais passer mon tour pour l'instant...

Snobs est son meilleur, je trouve. Passé imparfait est celui que j'aime le moins...