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| Love in a fallen city d'Eileen Chang, et autres romans. | |
| | Auteur | Message |
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Emjy Bookworm
| Sujet: Love in a fallen city d'Eileen Chang, et autres romans. Jeu 10 Juil - 21:23 | |
| Love in a Fallen city est un ouvrage de littérature chinoise paru tout récemment aux éditions Zulma. - Citation :
- Shanghai, 1941. Une vieille famille crispée autour de sa douairière semble avoir pour seule ambition d'arrêter le temps. Quand madame Hsü y introduit un riche héritier aux moeurs décadentes pour épouser la Septième Demoiselle, c'est bien davantage sa soeur, Pai Lio-su, la jeune et belle divorcée retournée vivre dans sa famille, qui intéresse Fan Liu-yuan. Devant 1'hostilité montante du clan, Pai Lio-su quitte Shanghai pour Hongkong... Il y a dans Love in a Fallen City un accent fitzgeraldien qui lui donne toute sa modernité. L'art achevé d'Eileen Chang entretisse, avec un sens du détail et une émotion des couleurs tout picturaux, un jeu de métaphores subtiles, des portraits acerbes de personnages prisonniers de leur rôle social, tout cela dans la grâce saisie sur le vif du sentiment intime comme il naît et s'épanouit.
Ce petit ouvrage d'à peine 300 pages est constitué de 2 longues nouvelles. J'évoquerai ici uniquement la première qui donne son nom au recueil car elle m'a semblée bien plus intéressante que la seconde. L'éditeur la présente comme un récit aux accents "Fitzgeraldiens". Il faut dire qu'il y a quelque chose de délicieusement désenchanté et de doux amer dans ce texte à l'atmosphère feutrée et au style aussi sensible que sophistiqué. Love in a Fallen city se lit presque comme une sorte de conte moderne, un conte glamour et délicat dont l'héroïne est une femme divorcée, une rebelle en prise avec les conventions de la société, incomprise et rejetée de sa famille mais amoureuse et en quête de bonheur. C'est aussi un très beau texte sur le désir, qui nous entraîne de Shanghai à Hong Kong. J'ai été tout particulièrement séduite par la tonalité du récit et par le style de l'auteur que j'ai trouvé envoûtant et d'une grande élégance. Les portraits des deux protagonistes sont très réussis, on sent qu'Eileen Chang est une fine psychologue qui s'intéresse aussi bien aux troubles de l'amour qu'aux vices et conventions de son temps. J'ai également beaucoup apprécié le dénouement. Cet ouvrage est considéré comme un classique de la littérature chinoise. En Angleterre, il est d'ailleurs édité dans la prestigieuse édition Penguin, dont voici la couverture : Et un petit mot sur la romancière qui est très réputée dans son pays : - Citation :
- Personnage éminemment romanesque, flamboyant de liberté rebelle, de beauté et d'intelligence, Eileen Chang est née en 1920 à Shanghai. Initiée très tôt aux enchantements raffinés des chefs-d'oeuvre de la littérature classique chinoise, elle a commencé sa carrière d'écrivain à vingt ans, dans la période de la guerre sino japonaise et de la Seconde Guerre mondiale, A la fois portée par le souffle de liberté venu de l'Occident et pénétrée de culture traditionnelle, Eileen Chang déploie tout son art d'observatrice dans cette Chine en mutation. Bientôt désenchantée, elle se détourne d'une gloire déjà considérable et, après un long séjour à Hongkong, s'exile en 1955 aux Etats-Unis. Elle s'éteint à Los Angeles en 1995.
Et vous, connaissez-vous Eileen Chang ? _________________
Dernière édition par Emjy le Ven 11 Juil - 11:55, édité 2 fois |
| | | Shelbylee Bookworm
| Sujet: Re: Love in a fallen city d'Eileen Chang, et autres romans. Jeu 10 Juil - 21:39 | |
| Comment résister à cette présentation ? _________________ |
| | | Emjy Bookworm
| Sujet: Re: Love in a fallen city d'Eileen Chang, et autres romans. Jeu 10 Juil - 21:45 | |
| J'aimerais bien lire d'autres nouvelles de cet auteur mais apparemment, ce sont les seules traduites en français ! _________________ |
| | | Miss Virginia Bookworm
| Sujet: Re: Love in a fallen city d'Eileen Chang, et autres romans. Ven 11 Juil - 5:34 | |
| Merci pour ta présentation! C'est très tentant! |
| | | Popila Bookworm
| Sujet: Re: Love in a fallen city d'Eileen Chang, et autres romans. Ven 11 Juil - 11:43 | |
| - Emjy a écrit:
- Et vous, connaissez-vous Eileen Chang ?
@ Emjy : Je n'avais pas compris que c'était un roman de cet auteur que tu étais en train de lire ; je n'ai pas encore lu de roman d'Eileen Chang, mais j'ai hâte de m'y mettre, car c'est apparemment un écrivain de talent. Depuis son décès en 1995, elle fait l'objet d'une (re)découverte posthume en Chine, et ses livres rencontrent un beau succès. Une de ses nouvelles, Adieu ma concubine, a fait l'objet d'une adaptation cinématographique célèbre par Chen Kaige. Lust Caution a également contribué à la rendre célèbre, car le réalisateur Ang Lee l'a adaptée au cinéma en 2007. Love in a fallen city et La cangue d'or (j'ai ce 2ème livre dans ma PAL) sont considérés comme deux de ses chefs d'oeuvre. Pour plus d'infos sur cet auteur, on peut consulter cette page : Eileen Chang et Wang Anyi (voir le topic qui lui est consacré) sont souvent comparées, car on les considère, à tort ou à raison, comme des représentantes du haipai : On peut trouver un certain nombre de ses romans traduits en français - entre autres, Un amour dévastateur, recommandé par le site Rue 89 / Le Nouvel Observateur. _________________ |
| | | Popila Bookworm
| Sujet: Re: Love in a fallen city d'Eileen Chang, et autres romans. Sam 26 Juil - 9:47 | |
| J'ai enfin découvert l'univers d'Eileen Chang hier en lisant La cangue d'or, un récit dont j'ai beaucoup apprécié la lecture. Ce livre est édité par les éditions Bleu de Chine ; la calligraphie de la couverture représente le mot "cangue", et le bleu choisi correspond aux desiderata de l'auteur. Le livre comporte des dessins de Françoise Ged et d'Eileen Chang elle-même. La cangue d'or s'inspire de l'univers d'un grand classique chinois, Rêve dans le pavillon rouge, mais revu et visité. La trame du récit repose sur la vie d'une fille du peuple, Qiqiao qui épouse le deuxième fils d’une riche famille de la haute société, infirme de naissance. En épousant ce mari à qui « aucune des familles notables n’aurait accepté de donner sa fille », elle fait une ascension sociale vertigineuse, tout en étant condamnée à subir le mépris omniprésent de toute sa belle famille, y compris celui des servantes. Cette situation finit par rejaillir sur sa personnalité ; la métaphore de la « cangue d’or » illustre justement sa situation d’emprisonnement dans la fortune et la hiérarchie de la famille Jiang. En lisant ce récit, on ne peut qu'admirer le talent et la maîtrise de cet écrivain qui avait tout juste vingt-trois ans lorsqu'elle écrivit ce roman. Son univers est très riche, et j'ai hâte de découvrir ses autres romans. _________________ |
| | | Constance Bookworm
| Sujet: Re: Love in a fallen city d'Eileen Chang, et autres romans. Sam 26 Juil - 19:38 | |
| Merci Popila pour ton avis sur ce roman d'Eileen Chang, que j'ai noté depuis ma lecture de Lust Caution au moment de la sortie du film. Ma lecture date un peu, je crois me rappeler que la forme narrative du roman LC m'avait surprise, j'ai lu le roman après avoir vu le film.
J'ai grandement apprécié ce film d'Ang Lee, très maîtrisé, même si certains aspects du film restent assez ténébreux, le dénouement est à la fois terrible et Ang Lee réussit malgré tout à y glisser une touche presque romanesque.
Je n'ai jamais eu l'occasion de me procurer ce roman "La cangue d'or", à défaut je me laisserai bien tenter par le titre présenté par Emjy Love in a Fallen city |
| | | Popila Bookworm
| Sujet: Re: Love in a fallen city d'Eileen Chang, et autres romans. Mar 29 Juil - 11:41 | |
| Merci pour ta réponse, Constance ! - Constance a écrit:
- Merci Popila pour ton avis sur ce roman d'Eileen Chang, que j'ai noté depuis ma lecture de Lust Caution au moment de la sortie du film.
Ma lecture date un peu, je crois me rappeler que la forme narrative du roman LC m'avait surprise, j'ai lu le roman après avoir vu le film. Je serais assez curieuse de découvrir ce roman, du coup - surtout qu'il s'agit, comme pour La cangue d'or, d'une "short story", c'est-à-dire d'un récit plus court qu'un roman, mais plus long et plus approfondi qu'une nouvelle - et ce format me convient bien. - Constance a écrit:
- Je n'ai jamais eu l'occasion de me procurer ce roman "La cangue d'or", à défaut je me laisserai bien tenter par le titre présenté par Emjy Love in a Fallen city
Je pense qu'il est plus facile de se procurer ce dernier titre, effectivement. _________________
Dernière édition par Popila le Mar 5 Aoû - 19:15, édité 1 fois |
| | | Popila Bookworm
| Sujet: Re: Love in a fallen city d'Eileen Chang, et autres romans. Ven 1 Aoû - 12:01 | |
| Alors, je viens de terminer Un amour dévastateur... qui correspond en fait au texte présenté par Emjy dans le post qui ouvre ce topic, à savoir Love in a Fallen City - il s'agit du titre anglais donné à cette "short story". J'ignore si la traduction est la même ; l'édition que j'ai lue ne comporte que cette seule nouvelle. Les deux titres ne recouvrent pas exactement la même réalité ; il se complètent à la façon de deux moitiés d'orange, dans la mesure où Un amour dévastateur se déroule à Hong Kong, juste avant que la ville tombe aux mains des Japonais dans les années 1940. L'amour dont il est question dans cette nouvelle se passe donc dans un contexte extrêmement troublé, mais l'auteur suggère aussi, à un moment donné, que c'est cet amour qui a pu déclencher cette catastrophe - la destruction de la ville - qui met à l'épreuve les personnages. Cette histoire, qui, comme l'a mentionné Emjy avant moi, n'est pas sans rappeler l'univers du conte, met en scène une jeune Shanghaienne, Lio-Su, qui vient de divorcer. Accablée par les reproches de sa famille pour laquelle son divorce est une honte, elle vit des moments difficiles qui la rendent méfiante envers toute nouvelle relation. Un riche homme d’affaires de Hong Hong de passage à Shanghai, Fan Liu-Yuan, célibataire riche et séduisant, qui doit normalement épouser la jeune soeur de Lio-Su, tombe sous le charme de la jeune divorcée, la fait venir à Hong-Kong et s'efforce de faire sa conquête. Mais la guerre éclate... C'est une nouvelle très intéressante, dans la mesure où elle met en scène la condition des femmes issues de bonnes familles, condition qui n'est guère enviable. Lio-Su incarne, aux yeux de Fan Liu-Yuan, qui lui a fait ses études en Europe, la Chinoise traditionnelle, mais son divorce en fait pourtant quelqu'un de plus émancipé qu'il n'y paraît au premier abord. Lio-Su est une jeune femme qui n'est pas que belle ; elle est également très intelligente et a beaucoup d'esprit. De ce point de vue, les passes d'armes qui l'opposent à Fan Liu-Yuan dans la première partie de la nouvelle ne sont pas sans évoquer les screwball comédies de l'âge d'or hollywoodien (l'expression "conte glamour" utilisée par Emjy dans sa présentation me semble tout à fait appropriée). La deuxième partie de la nouvelle cependant, avec l'irruption de la guerre, introduit une tonalité complètement nouvelle, et induit plus de sincérité et d'authenticité entre les deux personnages principaux. Curieusement; la guerre n'est pas dépeinte ici comme une catastrophe, mais comme un événement salvateur. Un texte dont je recommande la lecture, donc, même si La cangue d'or m'a paru plus profond - mais certainement moins optimiste que cette nouvelle. _________________
Dernière édition par Popila le Mar 5 Aoû - 19:15, édité 1 fois |
| | | Popila Bookworm
| Sujet: Re: Love in a fallen city d'Eileen Chang, et autres romans. Lun 4 Aoû - 13:11 | |
| Je continue ma découverte de cet auteur avec d'autres "short stories", dont le format a l'avantage de permettre une lecture rapide. D'abord, avec Rose rouge et rose blanche, qui s'est révélé une lecture très intéressante, mais pas le coup de cœur espéré. De même que Love in a Fallen city s'appuyait sur la structure du conte, avec une référence à La Belle au Bois Dormant de Charles Perrault à la fin du récit, de même, Rose Rouge et Rose Blanche s'appuie sur le célèbre conte de Grimm, auquel l'auteur fait une référence explicite à la fin du livre. Pas sûre cependant que la symbolique soit la même ; la rose rouge, apparemment, représente l'amante passionnée ; la rose blanche, la chaste épouse. Ce récit met en scène un homme, Tong Zhenbao, dans le Shangai des années 1940, ce qui constitue un changement notable par rapport aux autres nouvelles que j'ai lu de l'auteur, qui mettent toujours en scène des héroïnes. L'itinéraire du héros de Rose Rouge et Rose Blanche s'organise autour de quatre femmes à la fois différentes et complémentaires : une prostituée rencontrée au hasard des rues ; une jeune fille en fleur très ardente ; la femme d'un ami qui se trouve avoir un comportement très libéré - sa rose rouge ; et l'épouse légitime, sa rose blanche. Tong Zhenbao est quelqu'un de très conformiste, qui n'aura de cesse de ressembler à l'idéal masculin de son temps, où se combinent arrivisme, occidentalisation et conservatisme, mais ces quatre femmes l'obligeront, à un moment ou à un autre, à douter du bien fondé des valeurs qui le constituent. C'est un récit que je place au même niveau que La cangue d'or en termes d'écriture et d'audace littéraires, mais qui n'a pas vraiment su me séduire. Il en va tout autrement d'un recueil de quatre nouvelles publiées chez 10/18, sout le titre Lust Caution, probablement publié / réédité au moment de la sortie du film d'Ang Lee dont Constance parlait un peu plus haut. Ces quatre nouvelles mettent en scène des jeunes femmes qui évoluent à Shangai ; toutes partagées, à des degrés divers, entre désir et interdits. Dans la première nouvelle, une jeune femme professeur à l'université et un homme marié se parlent dans le tram lors d’un bouclage (mise à l’arrêt du trafic par les autorités). Alors que rien ne les attire l’un chez l’autre, la conversation va prendre un tour inattendu. La deuxième nouvelle montre les difficultés d’un père dont la femmes ne lui a fait que des filles. Il souhaite tout mettre en oeuvre pour leur faire faire de bons mariages, mais va se heurter à leur désir de choisir un mari selon leurs sentiments. La troisième nouvelle, assez choquante, narre la relation ambigüe entre une fille et son père. Depuis son enfance, la fillette vénère son père et s’est immiscée d’une façon malsaine dans le couple qu’il forme avec sa mère. Elle use d’ailleurs de cette influence et désire ne pas se marier pour rester sa préférée. La quatrième nouvelle, qui donne son titre au recueil et qui a été adaptée au cinéma par Ang Lee, évoque une jeune femme qui évolue dans le Shangai de la Seconde Guerre Mondiale. Elle a été chargée par le groupe d'étudiants dont elle fait partie de séduire M. Yee, un proche du gouvernement qui collabore avec les Japonais. Ce groupe d'étudiants l'utilise comme instrument pour organiser l'assassinat de M. Yee. Ces quatre nouvelles sont agencées de façon graduelle ; plus le lecteur avance dans sa lecture, plus les nouvelles qu'il lit gagnent en densité et en qualité littéraire. Elles permettent de mieux appréhender la condition féminine des Chinoises, souvent partagées, comme leurs homologues masculins, entre tradition et modernité. Eileen Chang, si on la lit trop vite pourrait apparaître comme un auteur superficiel, destiné aux jeunes filles sentimentales ; mais en réalité, il n'en est rien ; avec beaucoup de talent et de savoir-faire, elle fabrique des histoires ciselées et souvent dérangeantes. C'est ce qui explique, sans doute, sa redécouverte et l'engouement qu'elle suscite ces dernières années en Chine. A noter : le travail de la traductrice de ces deux textes, Emmanuelle Péchenart, est très réussi. Non seulement la langue est fluide et élégante, mais il y a dans ces deux ouvrages quelques pages judicieusement placées qui permettent de mieux comprendre les enjeux de l'œuvre d'Eileen Chang. _________________ |
| | | Constance Bookworm
| Sujet: Re: Love in a fallen city d'Eileen Chang, et autres romans. Mar 5 Aoû - 17:36 | |
| Merci Popila pour ces avis, je compte bien lire Love in Fallen City prochainement et j'apprécie beaucoup que tu mettes en avant la qualité de la traduction. |
| | | Popila Bookworm
| Sujet: Re: Love in a fallen city d'Eileen Chang, et autres romans. Mar 5 Aoû - 19:21 | |
| - Constance a écrit:
- Je compte bien lire Love in Fallen City prochainement
J'ai hâte de lire ton avis ! - Constance a écrit:
- J'apprécie beaucoup que tu mettes en avant la qualité de la traduction.
C'est un point qui me paraît vraiment important ; les œuvres d'Eileen Chang ont je crois été toutes traduites par cette traductrice passionnée citée plus haut, qui fait vraiment de l'excellent travail ; mais pour ce qui est de Wang Anyi, autre auteur que j'apprends à découvrir et à apprécier, les traductions sont de qualité plus variables ; Le Chant des regrets éternels bénéficie d'une traduction vraiment très haut de gamme ; en revanche, Les lumières de Hong Kong est un ouvrage moins bien traduit (sans que le résultat soit scandaleux, mais quand même) - on a un sentiment de "fait un peu à la va-vite", ou de "pas eu le temps de fignoler les détails". Et c'est dommage, même si ce n'est pas forcément la faute du traducteur, qui n'a peut-être pas bénéficié de beaucoup de temps pour faire le travail. Ceci étant, un site spécialisé mentionne que la traduction de ce texte n'est pas parfaitement aboutie et présente des erreurs. _________________ |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Love in a fallen city d'Eileen Chang, et autres romans. | |
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| | | | Love in a fallen city d'Eileen Chang, et autres romans. | |
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